Malgré l’abandon de sa Peugeot 908, l’équipe Oreca a effectué des 24 Heures du Mans de toute beauté avec notamment une magnifique quatrième place pour la 01-AIM.


L’équipe Audi ayant sorti en début de saison sa R15 plus, évolution du modèle vu l’an passé, les dirigeants de Peugeot Sport avaient pris la décision, pour venir en aide aux "voitures maison", de confier une quatrième 908 à l’équipe Oreca aux 24 Heures du Mans. Une auto qui représentait selon Olivier Quesnel 25% des chances de victoire de la marque, et qui entrait en compte dans la stratégie du constructeur tricolore. Durant la semaine mancelle, la lionne varoise a constamment figuré en haut de la feuille des temps, n’ayant rien à envier en performance pure à ses sœurs officielles. Dernier rescapé du clan 908 et avec de réelles chances d’accrocher le podium, le bolide aux couleurs Mondrian sera malheureusement contraint à l’abandon à quelques encablures de l’arrivée, le V12 ayant rendu l’âme à son tour.

« C’est dans un premier temps une cruelle déception, explique le patron du team Oreca Matmut. Après une superbe prestation, nous filions vers le podium. Nous sommes longtemps restés deuxièmes, avant le problème de transmission. Puis nous sommes remontés à un train d’enfer sur l’Audi. Nous avons le sentiment de passer très prés du podium, et ça fait mal. Cette déception est compensée, en partie, par le parcours de la Oreca 01 : notre proto maison termine quatrième au général et premier Essence. L’équipe a fait un sans faute dans l’exploitation. Les pilotes aussi n’ont pas commis la moindre erreur. Il y a eu un gros travail de fait. La performance réalisée aujourd’hui montre qu’Oreca est devenu un grand team, bien organisé et capable de se battre avec les grands constructeurs. »

Effectivement, au sein du team, il n’y a rien à se reprocher. L’équipe a montré une fois de plus être en mesure de relever de grands challenges. Mais Le Mans reste une épreuve unique, éprouvante pour les hommes comme pour les mécaniques, et dans laquelle on ne peut pas tout maîtriser, comme le confirme Olivier Panis.« Malheureusement, c’est la course, affirme le Grenoblois. C’est la magie du Mans, c’est la difficulté du Mans. Durant toute l’épreuve, nous nous sommes battus pour le podium. Oreca a prouvé ce dont il est capable. L’équipe et les ingénieurs ont fait un superbe travail. Les pilotes ont été diaboliques. Il manque la réussite. Il n’y a pas que pour nous que c’est dur. »

Étincelant depuis son arrivée en endurance, Nicolas Lapierre a de nouveau montré à tout le monde l’étendue de son talent. En tout début de course, c’est d’ailleurs sur lui que se sont braquées l’ensemble des caméras de télévision, lorsque le jeune tricolore a résisté de façon magistrale aux assauts d’Allan McNish, dont les débuts au Mans remontent à 1997.

« Le team a fait du très bon boulot, déclare le champion A1-GP 2005-2006. Nous avions dit que nous serions dans le coup, nous l’avons montré du début à la fin. Sans le problème de transmission, nous nous serions battus pour la victoire. Oreca a été parfait dans l’exploitation et personne n’a rien à se reprocher. On méritait le podium. S’arrêter de cette manière, à 1h15 de la fin, c’est rageant et très difficile à avaler. Je pense que nous avons marqué les esprits. Plus que ce qu’imaginaient les gens. »

Marquer les esprits. C’est exactement ce qu’a fait Loïc Duval, qui s’en est allé, le dimanche midi, claquer un chrono de 3’19’’074, qui restera le record du tour de cette 78e édition. Rapide, fiable, le jeune Français, pour son deuxième départ dans la Sarthe, a ébloui plus d’un observateur.

« Je crois qu’on ne peut qu’être fataliste : quand ça ne veut pas, ça ne veut pas, déplore le champion Formula Nippon 2009. L’équipe a fait un week-end parfait. L’équipage aussi. Je pense que nous avons réalisé une très belle course et c’est ce qui fait que la défaite est si amère. Il y a la déception du problème de transmission, mais abandonner comme cela après être revenu si fort sur l’Audi, c’est cruel. D’un autre côté, ça restera certainement un moment très fort. Se battre comme cela, en étant si proche de l’arrivée, c’est riche en émotions. J’espère qu’on reviendra aussi fort en 2011 et que nous la gagnerons ! »

2011, c’est encore loin. Mais une épreuve comme celle-ci nécessite des mois de préparation. D’ici là, les trois tricolores vont retrouver leur championnat respectif. Avant de monter à nouveau dans le baquet de la 908 en compagnie de Nicolas Lapierre mi-juillet à l’occasion des 1000 km de Portimao, Olivier Panis va tenter de renouer avec la victoire en championnat de France GT3 dès samedi au Val de Vienne. Loïc Duval a pour sa part déjà repris le volant, le week-end dernier, à Sepang, à l’occasion de la 4e manche du Super GT. Une course à l’issue de laquelle il est monté sur la troisième marche du podium.


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