Cet été, la Commission Européenne proposait un projet de loi sur l'uniformisation du contrôle technique à l'échelle européenne. Le texte suggère de modifier profondément le contrôle technique, aussi bien pour les automobiles que pour les deux roues. Pour les premières, il s'agit surtout de le passer à une fois par an, avec une augmentation des points de contrôles sur le véhicule. Pour la seconde catégorie, l'objectif est tout simplement de rendre obligatoire le contrôle technique, chose qui n'est pas le cas dans bon nombre de pays de l'UE. Une réforme loin de plaire aux usagers de la route, qui avaient manifesté en nombre en septembre, pour dénoncer une mesure déguisée visant à favoriser les ventes des constructeurs du Vieux Continent en difficulté.
Toute la problématique de ce projet de loi réside dans son manque de données concrètes et prouvant la responsabilité des problèmes techniques dans les accidents. Le responsable de la sécurité routière au niveau européen, Szabolcs Schmidt, reconnaît lui même la légèreté du dossier : « Il y a un manque de réelles preuves statistiques. Les statistiques des accidents sont basées sur des rapports de police, rédigés par le premier officier de police intervenant sur l’accident. Or celui-ci n’est pas en mesure de faire une analyse complète de la situation technique d’un véhicule ». Pire encore, il semblerait que la Commission Européenne, pour réaliser son projet de loi, se soit basée sur un rapport réalisé par... DEKRA. Cette dernière étant une grande société spécialisée dans les contrôles techniques. Alors question impartialité, on repassera.
Heureusement, dans l'histoire, et une fois n'est pas coutume, le Sénat a pris position dans cette affaire et s'oppose clairement à la proposition de l'Europe. Même si ce n'est qu'un « avis consultatif », l'avis clair du Sénat en faveur du maintien du contrôle technique actuel rassure.
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