Les opposants à l’abaissement de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires se réunissent aujourd’hui au sénat pour montrer leur détermination autour d'un colloque.

Le 16 mai prochain, le comité national de la sécurité routière (CNSR) donnera un avis consultatif sur des recommandations pour réduire le nombre d'accidents de la route. Parmi les mesures proposées figure le passage de 90 à 80 km/h de la vitesse autorisée sur l’ensemble des routes bidirectionnelles (deux voies), où ont lieu 66 % des accidents. L’objectif fixé par l’ancien ministre de l’intérieur Manuel Vals, actuel premier ministre, est de faire passer le nombre des personnes tuées sous la barre des 2 000 d'ici 2020. Selon des experts cette recommandation pourrait épargner chaque année 450 morts.

Les opposants à l'abaissement de la vitesse se réunissent aujourd'hui

Les opposants à la limitation à 80 km/h sont mobilisés depuis plusieurs mois. Ils assurent que cette mesure ne fera pas baisser le nombre des morts sur la route et ne vise qu'à remplir les caisses de Bercy grâce au "racket des radars". La Ligue de défense des conducteurs réunit donc mardi au Sénat les opposants à une mesure qui, selon eux, ne fera pas baisser la mortalité routière. Ceux-ci s'exprimeront sur la "vitesse, ennemie numéro un de la route?" et "comment repenser une politique de sécurité routière?". Parmi les intervenants, Philippe Vénère, un ancien commissaire de police, auteur d'un ouvrage paru en 2009 "Manuel de résistance contre l'impôt policier". L’ancien policier conteste "une répression aveugle et systématique de certaines infractions de la route" qui aboutit notamment à la perte de points sur le permis.  


Dans le camp d'en face, les associations de sécurité routière et des spécialistes défendent l'idée de limiter la vitesse à 80 km/h sur le réseau secondaire pour faire baisser le nombre des tués sur ces routes. Ainsi Jacques Robin, ingénieur du site spécialisé securite-routière-plus.com a expliqué à l'AFP que cette mesure "présente réellement d'importants gains de sécurité". Selon lui, en cas de collision frontale (800 morts par an) l'énergie du choc est diminuée de 21 % en passant de 90 à 80 km/H et la manœuvrabilité du véhicule, pour échapper à une collision, est "nettement meilleure".