Que cette signature intervienne aujourd’hui n’est sans doute pas tout à fait le fruit du hasard. Elle prend en tout cas un relief particulier, d’autant que Renault se montre satisfait des termes de l’accord signé en Espagne. A propos, quels sont-ils ? Les partenaires sociaux ont accepté une augmentation du temps de travail annuel de une à trois journées, une diminution de 27,5 % des salaires des nouveaux employés en CDD de 18 mois, la mise en place d’un roulement pour produire 7 jours sur 7 dans n’importe quel site espagnol, une baisse de 10 % des primes pour la nuit et les samedis. En clair, les ouvriers espagnols du groupe Renault vont travailler plus pour gagner moins. De son côté, Renault s’est engagé à embaucher plusieurs centaines de salariés, ce qui se traduira par le passage de 800 intérimaires en contrat à durée déterminée et par l’embauche de 942 salariés en CDD. La signature de l’accord porte sur 2014-2016 et aura demandé un mois de négociation entre les deux parties. Les partenaires sociaux espagnols ont ainsi accepté une amélioration de la compétitivité de Renault, laquelle est bien entendu mise en avant par le constructeur au moment où il négocie en France.
Cette signature intervient ainsi comme un moyen de pression supplémentaire dans les négociations avec les partenaires sociaux français de Renault. Le constructeur français n’a en effet eu de cesse, depuis plusieurs jours, de marteler que ses usines anglaises et espagnoles sont plus compétitives que les sites français, imputant implicitement ce défaut de compétitivité au coût du travail. On notera que d'après un document diffusé par Les Échos, les salariés des usines de Flins et de Sandouville coûtent chacun environ 50 000 euros par an charges comprises, contre environ 35 000 euros pour les sites espagnols de Palencia et de Valladolid (photo). Après la signature de l’accord espagnol d’aujourd’hui, cet écart va se creuser.
Rappelons que les négociations, en France, entre Renault et les partenaires sociaux doivent se poursuivre jusqu’au 18 décembre. Renault espère arriver à un accord, englobant les usines, la R&D et le tertiaire, au plus à la fin du mois de janvier 2013.
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