L'Association des sociétés françaises d'autoroute (Asfa) organisait mercredi un colloque consacré à la somnolence au volant. Selon ses chiffres, le phénomène serait responsable d'un tiers des accidents mortels sur autoroute, un taux qui s'élève à 20% sur le réseau dans son ensemble.
Et les chiffres donnés par l'association sont éloquents : 47% des conducteurs auraient souffert de somnolence durant un trajet de nuit, 28% auraient connu un épisode sévère les contraignant à s'arrêter, 11% auraient frôlé l'accident avec sortie de route ou franchissement de ligne non-contrôlé et 5,8% seraient allés jusqu'à l'accident. Ainsi, après 24 heures de veille, un conducteur adopte le même comportement que s'il conduisait avec 1g d'alcool dans le sang. En cause, une mauvaise gestion du cycle activité-repos (surtout chez les jeunes) et des pathologies telles que l'apnée du sommeil.
Pour éviter les risques de somnolence, il faut lutter contre les idées reçues ; 70% des accidents se produisent en effet sur des trajets de moins de 2 heures et 80% des accidents de somnolence surviennent en journée. L'Asfa indique également une liste de facteurs aggravants : manque de sommeil tout d'abord mais aussi troubles du sommeil, prise de certains médicaments, consommation d'alcool et de drogue, rythme de vie anarchique, repas trop lourd, températures trop élevées ou trop basses dans la voiture et aération insuffisante de l'habitacle. « Il y a trois façons d'être somnolent au volant », explique le professeur Pierre Philip, spécialiste du sommeil. « La première est de manquer de sommeil : c'est la conduite nocturne, la dette de sommeil. La deuxième catégorie, ce sont les personnes qui souffrent de maladie du sommeil, en particulier le syndrome d'apnées du sommeil qui concerne surtout les hommes de 50 ans (...) Enfin la troisième catégorie sont des personnes qui prennent des médicaments qui agissent sur le cerveau, par exemple des somnifères, des anxiolytiques ou des antidépresseurs qui peuvent provoquer des somnolences ».
Les signes de somnolence sont les suivants : bâillements, picotements et clignements des yeux, paupières lourdes, raideurs dorsales, troubles de la concentration, fourmillements dans les membres, besoin de bouger. Et si les conducteurs ont tendance dans ce cas à ouvrir les fenêtres, mettre la radio ou entamer une conversation avec le passager, l'Asfa rappelle que cela ne sert à rien ; seule une « pause sommeil » de 20 minutes permettra de restaurer la vigilance nécessaire à la conduite.
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