À la découverte des trésors cachés du musée Maurice Dufresne
Ferrailleur et collectionneur acharné, Maurice Dufresne a récupéré des trésors pendant des décennies. Ils sont aujourd'hui exposés dans le musée qui porte son nom. Mais au-delà des pièces présentées au public, une réserve secrète abrite d'autres trésors. Elle sera exceptionnellement ouverte aux visiteurs le temps d'une soirée. Une sortie de grange XXL que nous avons pu découvrir en avant-première.
C’est l’histoire d’un homme curieux de tout, et surtout de tous les engins mécaniques. L’histoire d’un ferrailleur d’Indre-et-Loire, roi de la récup, qui va finir par ouvrir un musée où sont aujourd’hui exposées 3 000 pièces dans un incroyable inventaire à la Prévert.
Car au musée Maurice Dufresne, du nom de son fondateur, aussi appelé Cité rétro mécanique, on trouve évidemment des autos, dont certaines rarissimes, mais aussi des avions, des tracteurs, des moissonneuses-batteuses, des armes, une guillotine et un moteur à naphtaline. Entre autres trésors.
3 000 pièces exposées
Ce musée immense, qui s’étale sur plus de 6 hectares, a trouvé refuge dans un ancien moulin situé à une encablure d’Azay-le-Rideau et de son château. C’est là que l’ancien récupérateur de métaux, et fabricant de remorques de tracteurs, a décidé d’exposer ses milliers de trouvailles. C’est là qu’en 1992, il ouvre son musée selon un concept simple : tout ce qui est mécanique, qui a été conçu entre 1850 et 1950 doit avoir sa place.
De la révolution industrielle aux trente glorieuses se déploient 100 ans de génie humain, avec des autos rares, comme cette camionnette Benjamin, du nom de cette marque de « cycles-cars » qui a conçu cet engin en 1927, ou ce rarissime roadster Irat de 1939, ou encore cet étonnant tracteur américain de 1902. Il est baptisé « Titan » et pour cause : il pèse 4,5 tonnes.
Mais Laeticia Boissoneau, la petite fille du fondateur, décédé en 2008, ne peut pas tout exposer, et ne peut surtout pas restaurer tous les engins que son grand-père a accumulés pendant cinquante ans. Au moulin de Marnay, il y a donc un trésor caché, une réserve secrète, fermée au public. Elle sera exceptionnellement ouverte aux visiteurs le 18 mai prochain, entre 19 h 30 et 22 heures. On est prié d’emporter sa lampe torche pour visiter le lieu. David Moriceau, médiateur, guide et historien de la maison a pris la sienne pour nous faire découvrir cet endroit mystérieux en avant-première.
On y accède par une porte dérobée située dans l’une des salles du musée. Là, dans la pénombre, une multitude d’autres voitures, de tracteurs, de camions, d’avions et de motos attendent leur heure. Car Maurice Dufresne récupérait également des motos, comme ce modèle unique : une Durandal Type A de 1926. « Apparemment, ce serait la seule existante aujourd’hui », commente le spécialiste. Plus loin, une autre rareté est endormie : c’est une Peugeot 401 Cabriolet. Si l’on connaissait le coupé cabriolet de cette auto du Lion des années trente, on ignorait que quelques versions à capote avaient été fabriquées.
Une Mathis, de la même période nous observe. Elle aussi attend d’être restaurée, tout comme cette camionnette Morris-Léon Bollée T1 de 1931. Le dernier modèle produit par la marque auquel l’un des inventeurs de l’automobile a donné son nom. Le camion à vapeur Purrey semble la toiser. Lui, est l’un des deux derniers exemplaires qui subsiste, le second étant la propriété de la fondation Berliet, à Yzaures-sur-Creuse.
David Moriceau nous attire ailleurs, vers une autre auto. Sous une bonne couche de poussière, on devine un cabriolet, visiblement d’avant-guerre. Mais l’historien sèche. « On n’est pas arrivé à l’identifier ». Alors il lance l’appel, aux visiteurs du 18 mai comme aux lecteurs de Caradisiac, alors n’hésitez pas.
Mais déjà, une autre voiture attire notre attention, ou plutôt une voiturette, et plus précisément une Monet-Goyon à la ligne absolument remarquable pour l’époque. Une Simca 5 de 1938 tient également à se faire remarquer, tout comme un rouleau compresseur des années 30 et un bus Schneider de 1905.
« Il y a autant de pièces cachées que de pièces exposées » explique Laeticia Boissoneau de retour à la lumière. Des pièces cachées à découvrir au cours de cette soirée exceptionnelle du 18 mai prochain. Quant aux milliers d'engins exposés au grand jour, ils sont à découvrir durant toute la saison, puisque le musée Maurice Dufresne ferme ses portes entre la fin octobre et le début du mois d’avril.
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