Audi A8 D3 W12 (2004 – 2009), le vaisseau hi-tech, dès 12 000 €
Fabriquée tout en aluminium et dotée d’un 12-cylindres atmosphérique allié à une transmission intégrale, l’A8 W12 exhibe une fiche technique exceptionnelle. Ce majestueux vaisseau-amiral frôlant déjà les vingt ans s’offre pour le prix d’une Dacia Sandero optionnée : de quoi se laisser tenter, mais gare à l’entretien.
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi l'Audi A8 D3 W12 est-elle collectionnable ?
Emblématique de la qualité Audi à son meilleur niveau, l'A8 W12 D3 se signale aussi par son extraordinaire moteur à 12 cylindres, pratiquement doté de quatre bancs puisqu'il se compose de deux VR6. Avec la transmission intégrale, il compose un ensemble mécanique des plus nobles, magnifié par une suspension pneumatique à gestion active. Fort rare, le W12 permet d'exploiter de façon optimale toutes les capacités de l'A8 en termes de performances, de confort et de sécurité active tout en offrant une grande fiabilité. De plus, ce type de mécanique a disparu à tout jamais de chez Audi, qui s'en remet à l'électrification.
Aller plus haut, chantait Tina Arena. A-t-elle effectué des stages chez Audi ? En tout cas, la firme d’Ingolstadt n’a cessé, depuis sa recréation en 1965, de monter en gamme. 200 Turbo en 1983, V8 en 1988 puis A8 en 1993. Cette dernière s’attaque aux piliers de la catégorie des berlines de grand luxe avec pour argument massue l’aluminium. Composant le châssis et la carrosserie, ce matériau est omniprésent dans cette auto, une spécificité dont ne peuvent se targuer ses rivales Mercedes Classe S, Jaguar XJ et BMW Série 7. L’Audi, dotée d’une transmission intégrale, donc forte technologiquement parvient à se faire une place sur un marché pourtant très relevé, aussi a-t-elle droit à une descendance.
L’A8 de deuxième génération est lancée en 2002, et reprend les grandes lignes technologiques de sa devancière : aluminium et quatre roues motrices. En revanche, tout a été revu, et elle arbore une ligne bien plus acérée, dont la face avant n’est certes pas sans rappeler celle de la Fiat Stilo lancée un an auparavant. Dynamisée, l’A8 récupère fin 2003 un bloc tout juste entrevu sur sa devancière : un 12-cylindres de 6,0 l.
Créé en mettant côte à côte deux VR6, ce moteur atmosphérique développe 450 ch, ce qui signifie qu’il privilégie l’onctuosité à la puissance brute. D’ailleurs, la suspension pneumatique à gestion électronique signale l’accent mis sur le confort. Malgré ses plus de 5 m et son arsenal mécanique, l’A8 W12 parvient à rester sous les deux tonnes. Conséquence, elle offre tout de même des performances de sportive, passant les 100 km/h en 5,2 s ! Extérieurement, elle se signale par une nouvelle calandre « single frame », qui se généralisera ensuite chez Audi.
En France, elle n’est proposée qu’avec la définition supérieure Avus, à l’équipement archi-complet : cuir, chargeur CD, GPS, régulateur de vitesse, téléphone intégré, sièges chauffants et électriques avant/arrière, double vitrage, télévision, couvercle de coffre motorisé, projecteurs directionnels au xénon… Commercialisée en 2004, l’A8 W12 Avus est facturée 122 800 €, soit 159 500 € actuels selon l’Insee. Contre 8 170 € supplémentaires, on accède à la version longue (+ 13 cm et + 30 kg). Cher ? Oui, mais à peine plus que pour la BMW 760i (119 350 € pour 445 ch), et bien moins que pour la Mercedes S600 (143 600 € pour 500 ch). Quant à la Jaguar XJ, elle ne dispose pas de 12-cylindres.
L’A8 D3 effectue une belle carrière, soutenue fin 2007 par un léger restylage apportant de nouveaux équipements, tels que le régulateur de vitesse actif, le radar anticollision avant ou l’avertisseur de changement de voie. La limousine d’Ingolstadt termine sa carrière fin 2009.
Combien ça coûte ?
Ce superbe vaisseau-amiral se déniche à une infime fraction de son prix initial. Comptez 12 000 € pour une belle A8 W12, dépassant de peu les 300 000 km. Pour 15 000 €, on accède à une auto de 200 000 km environ, alors qu’à 20 000 €, le kilométrage s’oriente vers les 150 000 km. A 22 000 €, on tombe sous les 100 000 km. On a même repéré une version de 13 000 km à près de 50 000 € ! Elle est blindée, donc si vous êtes un dictateur en exil ou un parrain déchu, elle pourra vous intéresser.
Quelle version choisir ?
Si vous aimez vous faire conduire, optez pour une version longue. Sachant qu’une W12 « standard » est déjà très spacieuse. Préférez les exemplaires au suivi complet, vu la haute technicité du modèle, et surtout les risques de rajeunissement du totaliseur kilométrique de certaines autos, notamment celles vendues neuves en Allemagne…
Les versions collector
Comme souvent, ce sont plus particulièrement les autos en parfait état d’origine, généreusement dotées en options (freins carbone-céramique, chauffage stationnaire, clim quadrizone, cuir étendu, hifi B&O…), dotée d’un historique total et affichant un faible kilométrage.
Que surveiller ?
S’en tenant à une injection indirecte et une distribution par chaîne bien conçue, le moteur de l’A8 W12 se révèle nettement plus fiable que le V8 de l’A8 4,2 l, ou même le V10 de la S8 pâtissant potentiellement d’un chemisage problématique. Il ne pose pas de souci particulier et encaisse de gros kilométrages moyennant un entretien standard. Cela reste cher car, par exemple, il y a 12 bougies à changer… La transmission se révèle, elle aussi, endurante, si elle a été vidangée régulièrement.
Les ennuis proviennent plutôt des boîtiers électroniques, capricieux, et surtout de la suspension pneumatique, dont les jambes de force finissent par fuir. Comme elles coûtent 1 000 € pièce environ, mieux vaut les inspecter sérieusement. On examinera aussi le système de fermeture assistée des portes, qui connaît des dysfonctionnements (sans gravité), et on vérifiera que tous les accessoires dans l’habitacle s’utilisent normalement (des bugs peuvent affecter le système multimédia MMI ou le Bluetooth). En clair, il n’y a aucune panne grave et récurrente à répertorier, mais, cumulés, les petits ennuis reviennent parfois cher à éradiquer.
Au volant
Je trouve cette génération d’A8 d’une grande élégance, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Là, la finition impressionne, tout comme l’habitabilité ainsi que le confort rare des sièges. Ce qu’on est bien ! Le W12 ne vient guère perturber cette sérénité au démarrage. Il ne sonne pas aussi bien qu’un V12, mais sa disponibilité impressionne dès les plus bas régimes. Ensuite, il catapulte cette limousine avec une vigueur réjouissante, et sans jamais donner l’impression de forcer, même s’il ne sert à rien de le pousser au rupteur. La boîte auto égrène les rapports tout en douceur, mais sélectionne trop vite les plus longs, certainement pour réduire la consommation.
A allure autoroutière, la W12 L, profitant d’un pont plus long que celui de la courte, s’en tient 2 500 tr/min : le silence est quasi-total. Le confort ? Aussi. La suspension assure une remarquable filtration, de sorte que les centaines de km défilent sans qu’on y pense. Par ailleurs, la tenue de route se révèle absolument sans faille, la stabilité impériale et la motricité totale, sans pour autant que la voiture devienne ennuyeuse. Elle est même plutôt agile vu son gabarit, même s’il ne s’agit pas de la prendre pour une GTI. Côté consommation, tablez sur 11-12 l/100 km en usage sur 4-voies, et 14 l/100 km en moyenne si vous faites un peu de ville.
L’alternative youngtimer
Audi A8 D2 W12 (2001-2002)
L’A8 première du nom a inauguré en toute fin de carrière un énorme 12-cylindres en W, celui-là même qui équipera, suralimenté, la Bentley Continental GT. Ce 6,0 l, en version atmo, développe 420 ch, et si on le retrouvera dans la VW Phaeton, c’est dans l’A8 W12 qu’il s’exprime le mieux. Pourquoi ? Parce que grâce à sa fabrication tout alu, l’Audi se révèle nettement plus légère (1 980 kg contre plus de 2 300).
Celle-ci bénéficie aussi de la fameuse transmission intégrale maison, et d’une boîte auto ZF à 6 rapports, pour une utilisation des plus sereines. Performante, sûre et confortable, cette A8 était aussi très chère et gourmande, ce qui a limité sa diffusion à 750 unités durant sa courte durée de production. Quasi-introuvable, elle en devient donc un pur collector. Dès 14 000 €.
Audi A8 D3 W12 (2005), la fiche technique
- Moteur : 12 cylindres en W, 5 998 cm3
- Alimentation : injection électronique
- Suspension : jambes de force, ressorts pneumatiques, barre antiroulis (AV) ; essieu multibras, ressorts pneumatiques, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 6 automatique, traction intégrale
- Puissance : 450 ch à 6 000 tr/mn
- Couple : 580 Nm à 4 000 tr/mn
- Poids : 1 995 kg
- Vitesse maxi : 250 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 5,2 s (donnée constructeur)
Pour trouver des annonces de l'Audi A8 D3 W12, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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