Audi RS6 V10 (2008 – 2010), la familiale mangeuse de supercars, dès 25 000 €
Un V10 biturbo de 580 ch dans une grande routière ? Une association délirante qui caractérise l’Audi RS6 C6, le break le plus rapide du monde en son temps ! Il demeure facile grâce à ses quatre roues motrices, mais son entretien est cher...
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi l'Audi RS6 V10 est-elle collectionnable ?
Incarnation d'une certaine démesure qui a aussi donné naissance au Q7 V12 TDI, la RS6 C6 Avant est, à sa sortie, le break le plus véloce et puissant du monde ! Jamais n'avait-on vu un V10 biturbo dans une familiale, et jamais nous n'en verrons plus, Audi ayant abandonné rapidement ce type de motorisation. Les performances de la RS6 demeurent exceptionnelles à l'heure actuelle, tout comme sa facilité de conduite. De plus, ce modèle ayant eu une carrière très courte, il se révèle très rare : c'est maintenant qu'il faut collectionner les meilleurs exemplaires.
Dans son désir fou de montée en gamme, Audi a déjà atteint un sommet avec son S6, en 2006. En effet, elle s’équipe d’un prestigieux V10 5,2 l atmo de 435 ch, mais cela ne semble encore pas suffisant pour le constructeur. Il faut dire que les rivales, telles que les BMW M5 et Mercedes E63 AMG passent les 500 ch ! Qu’à cela ne tienne, on va leur porter un coup qu’on espère fatal. Comment ? En greffant deux turbos sur un V10 5,0 l à carter sec, cousin de celui de la Lamborghini Gallardo. En conséquence, la puissance culmine à 580 ch, un record dans la catégorie ! Le couple maxi ? 650 Nm, excusez du peu.
Côté transmission, la RS6 a bien sûr droit à la transmission intégrale Quattro, répartissant la cavalerie à 60 % sur la poupe, pour un comportement routier plus dynamique. Pour sa part, la boîte automatique, fournie par ZF et rebaptisée Tiptronic, compte six rapports. Cette mécanique de feu prend place dans la RS6 Avant, un break dévoilé en 2008, à l’occasion du restylage de la gamme A6 de type C6 qu’il vient brillamment chapeauter. Notamment par ses performances de feu, le 0 à 100 km/h étant, malgré le poids dépassant les deux tonnes, exécuté en 4,6 s !
La vitesse maxi, bridée à 250 km/h, en passerait presque pour banale. Pour faire face à ces chronos, les trains roulants sont adaptés, alors que l’amortissement n’est autre que le DRC, un dispositif hydraulique reliant les amortisseurs en croix, déjà vu dans la précédente RS6 C5. Les freins ? Ils sont énormes : disques de 390 mm à l’avant, pincés par des étriers à six pistons… En option, les éléments en carbone-céramique portent ce diamètre à 420 mm. Audi n’a pas fait les choses à moitié ! Pourtant, la carrosserie, loin de se faire écho de ces caractéristiques, préfère la discrétion. La RS6 se distingue par ses ailes subtilement renflées, ses prises d’air agrandies sur le bouclier avant et ses jantes de 19.
En France, l’équipement est très riche : clim auto trizone, sellerie cuir/Alcantara à réglages électriques, GPS, projecteurs bixénons, hifi, caméra de recul… Tant mieux car le prix est du genre élevé : 114 000 €, soit 144 000 € actuels selon l’Insee. Plus tard en 2008, la RS6 se décline en berline, qui parvient à demeurer sous les 2 tonnes, alors qu’en 2010, elle a droit à un bouquet final, la Plus. Si la cavalerie reste à 580 ch, la vitesse maxi est débridée à 303 km/h, tandis que la présentation se veut exclusive. 500 exemplaires sont produits. Au total, la RS6 V10 a été fabriquée à 3 897 unités en break et 772 en berline.
Combien ça coûte ?
En excellent état, la RS6 se débusque dès 25 000 €, en affichant plus de 200 000 km, en berline ou en break. A 150 000 km, on comptera 30 000 €, contre 40 000 € à 100 000 km, voire 60 000 € à 50 000 km, le marché survalorisant les faibles kilométrages. Ajoutez 10 000 € pour une Plus.
Quelle version choisir ?
Une version standard suffit amplement, la Plus n’en étant qu’une variante optionnée. Optez pour une auto parfaitement fonctionnelle, dotée de son suivi.
Les versions collector
Toutes, si elles sont en parfait état. Un kilométrage faible sera un avantage. Evidemment, les Plus, vu leur rareté, sont plus recherchées.
Que surveiller ?
Bonne surprise, la RS6 profite d’un moteur et d’une transmission très fiables, s’ils ont été respectés et entretenus comme il se doit. Et c’est là que le bât blesse. Car vu la très faible accessibilité, la moindre intervention demande beaucoup de démontage. Par exemple, en début de production, des fuites se sont manifestées, notamment sur la pompe à huile. Les résoudre nécessite parfois de sortir le moteur ! A surveiller également, les durits de liquide de refroidissement passant dans le passage de roue droit. Elles pourrissent et, là encore, leur changement coûtera cher en main d’œuvre.
Côté boîte, alors que le constructeur n’en impose pas, des vidanges régulières sont recommandées, parfois tous les 40 000 km en cas de conduite vigoureuse, sinon la surchauffe guette. Idem pour le reste de la transmission.
Sous le poids de la mécanique, les rotules de suspension s’usent relativement vite, tout comme les pneus, un train passant rarement les 30 000 km. Là encore, un budget non négligeable est à prévoir. Tout comme pour renouveler les freins en carbone.
Enfin, la carrosserie vieillit fort bien, tout comme l’habitacle, malgré quelques bugs électroniques.
Sur la route
Superbe et spacieux cockpit pour l’Audi Rs6, emblématique de la meilleure période d’Audi en matière de finition. Le siège procure un confort total, et la position de conduite frise la perfection. Au démarrage, le moteur sonne un peu comme un 5-cylindres, et on ne s’en plaindra pas. Ensuite, eh bien… Dès les bas régimes, l’Audi arrache tout. Incroyable de voir un break aussi luxueux pousser plus fort qu’une R8 V8, sans avoir l’air de forcer ni rien réclamer de spécial. Quant aux reprises, elles vous écrasent dans le siège : mais quel engin ! La boîte encaisse parfaitement, et si on le souhaite, on peut jouer avec les palettes au volant.
Bonne surprise, le châssis est parfaitement à la hauteur. La direction se révèle précise (mais peu communicative), l’amortissement plutôt confortable, sauf en Sport, où il devient carrément raide. Avantage, sur circuit, la RS6 ne prend presque pas de roulis, et se révèle équilibrée.
Cela dit, le poids vous rappelle vite à l’ordre : ce n’est pas une sportive mais une super-GT familiale peu agile. L’engin idéal pour aller le plus vite possible d’un point A à un point B, longtemps, confortablement et avec une facilité déconcertante, quelle que soit la météo : belle réussite technologique ! La conso ? En roulant pépère, la RS6 peut se contenter de 12 l/100 km, mais si on roule fort, on passe vite les 25 l/100 km.
L’alternative youngtimer
Audi 100 S4 (1991 – 1994)
Pour sa 4e génération, l’Audi 100, lancée en 1991, monte en gamme, ce qui passe par un design massif et un cockpit de toute beauté. Surtout, la variante ultra-puissante S4 débarque la même année, forte de quatre roues motrices et surtout d’un 2,2 l turbo de 230 ch. Elle passe les
240 km/h, mais fin 1993, une version dotée d’un V8 4,2 l de 280 ch est lancée.
Désormais, les 250 km/h sont atteints, en toute aisance et dans un confort ouaté. De plus, la conduite se révèle d’une facilité déconcertante. Luxueuses et technologiques, ces Audi étaient aussi extrêmement chères, donc sont restées rares. Aujourd’hui, leur cote grimpe fortement. A partir de 20 000 € en bon état.
Audi RS6 Avant (2008), la fiche technique
- Moteur : 10 cylindres en V, 4 991 cm3
- Alimentation : injection directe, 2 turbos
- Suspension : double triangulation, amortisseurs DRC, barre antiroulis (AV), essieu multibras, amortisseurs DRC, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 6 automatique, quatre roues motrices
- Puissance : 580 ch à 6 250 tr/min
- Couple : 650 Nm à 1 500 tr/min
- Poids : 2 025 kg
- Vitesse maxi : 250 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 4,6 s (donnée constructeur)
> Pour trouver des Audi RS6 C6 d'occasion, rendez-vous sur le site de La Centrale.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération