Avec Leapmotor, Stellantis devient l'ambassadeur de l'automobile chinoise
Ça y est : la coentreprise entre le chinois Leapmotor et Stellantis est signée et le groupe dirigé par Carlos Tavares devient le distributeur, et producteur mondial, en dehors de la Chine de la marque de Hangzou. Une affaire bouclée en 7 mois pour un déploiement rapide d'ici la fin de l'année.
« Soit proche de tes amis et encore plus de tes ennemis». Carlos Tavares a peut-être songé au Parrain de Coppola en signant ce mardi l’accord entre Stellantis et le constructeur chinois Leapmotor. Le groupe franco-italien-américain est désormais l’importateur mondial de la marque de Hangzou, assurant la distribution de ses voitures dans toutes les régions en dehors de la Chine. Un deal acté au travers d’une coentreprise crée à cette occasion par le patron de Stellantis, et Zhu Jiangming, le fondateur de Leapmotor.
9 pays d'Europe dès septembre et 200 points de vente
Une signature qui est également l’occasion de fixer le programme de ce nouveau partenariat dont le calendrier est désormais connu. Les autos électriques du Chinois débarqueront en priorité en Europe et 9 pays sont concernés dès la rentrée de septembre. En France, Italie, Allemagne, Pays Bas, Espagne, Portugal, Belgique, Grèce et Roumanie deux modèles seront proposés à la rentrée. La citadine T03 et ses 265 km d’autonomie, et le SUV compact C10 et ses 420 km seront ainsi visibles dans des showrooms du réseau Stellantis qui prévoit 200 points de ventes sur le vieux continent.
Après cette première étape, et dès la fin 2024, L’Inde comme l’Asie-Pacifique, le Moyen-Orient comme l’Afrique, et l’Amérique du Sud verront eux aussi débarquer les bannières Leapmotor sous le regard bienveillant de Stellantis. Une montée en puissance qui s’accompagnera d’un déploiement de produits, puisque 4 modèles rejoindront les nouveaux showrooms d’ici 2027.
Reste une inconnue, car la coentreprise ne se veut pas seulement le super distributeur des autos Leapmotor. L’accord prévoit également les droits exclusifs sur l’industrialisation des modèles en dehors de la Chine, dont la T03, dans les régions où elles seront vendues, et notamment en Europe. Mais si le site polonais de Tichy est évoqué depuis plusieurs mois, ce choix n’a pas été confirmé par Carlos Tavares qui a affirmé hier que « rien n’était figé et que la décision interviendrait plus tard ».
Un futur gâteau électrique à se partager
Reste que, dans toute co-entreprise, il faut deux gagnants. Les avantages de Leapmotor, 3e plus grosse startup automobile chinoise, sont évidents, et font dire au patron de la marque chinoise que « grâce aux atouts de Stellantis, un plus un fera certainement plus que deux ». En revanche, ceux de Stellantis sont moins évidents. Carlos Tavares l’a affirmé : « pas question de laisser le marché des voitures électriques à 20 000 euros ou moins aux mains des Chinois ».
Alors il coupe la poire en deux. La Leapmotor T03, qui voguera probablement dans ces eaux tarifaires est bel et bien chinoise, mais sa production et ses réseaux de ventes européennes, comme une partie des marges dégagées tomberont dans les bras de Stellantis, en plus en bénéficiant des bienfais d'un bonus de plus en plus protectionniste.
En se faisant l’ambassadeur mondial du constructeur chinois, Stellantis se fait bel et bien rafler le marché d’un créneau qui pourrait s’avérer juteux dans le futur, mais au moins il en profitera a minima plutôt que de le voir lui échapper totalement.
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