Carlos Tavares mise à fond sur l'électrique, mais refuse la guerre des prix
En présentant sa nouvelle grande plateforme électrique STLA Large, le patron de Stellantis s'est lancé dans son exercice favori : la chronique des malheurs automobile. Extraits.
Elle s’appelle STLA Large, et c’est le petit nom d’une grande plateforme, du moins par sa taille. L’avènement de ce tout nouvel ensemble marque le coup d’envoi de la voiture électrique de Stellantis en Amérique, même si, de-ci de-là, les marques US du groupe (Chrysler, Dodge, Ram, Jeep) s’y risquent déjà.
La carte de l'électrique en Amérique
Mais avec cette grande plateforme destinée aux segments D et E, la taille des paquebots routiers américains, le boss du groupe, Carlos Tavares, entend bien jouer la carte de l’électrique à fond, dans un pays qui n’a pas encore fixé d’échéance fédérale pour sa bascule, mais que tous les spécialistes envisagent comme inévitable.
Alors, le patron de la galaxie de 14 marques s’engage dans l’affaire, mais sans pour autant jouer les béats, ni ici ni là-bas. En présentant la fameuse plateforme STLA qui, au-delà des pick-up et muscle cars américains, équipera peut-être un jour les grandes autos européennes, comme DS, Alfa Romeo et Maserati, Tavares a taclé ceux qui s’engagent dans la guerre des prix actuels, un petit hommage à Elon Musk sans le nommer.
Les baisses de tarifs ? Le boss de Stellantis, qui l’applique pourtant à ses propres autos, n’est pas chaud. Il entend se tenir à l’écart « du bain de sang à venir » et compare même la situation actuelle à « une période darwinienne », une lutte pour la survie de l’espèce, rien de moins.
Une lutte pour la survie de l'espèce, en l'occurrence l'entreprise
« Il faut absolument éviter la course des prix vers le bas pour assurer la rentabilité de notre entreprise. Il faut rester compétitif tout en évitant de détruire de la valeur. Mettre son entreprise dans le rouge est un danger d'être racheté ensuite par une entreprise qui aurait préservé sa rentabilité » a continué Carlos Tavares. En précisant que « Stellantis est rentable avec ses véhicules électriques et hybrides ». Pour le moment.
Car il est néanmoins conscient que les clients de l’électrique « recherchent avant tout un prix et tout ce qui contribue à leur offrir le meilleur prix est une bonne chose ». Il encourage d’ailleurs la création de modèles abordables, comme la Citroën e-C3.
Une équation compliquée à résoudre. Surtout par les temps qui courent et les échéances électorales qui arrivent, en Europe comme aux États-Unis. La montée des populismes ici comme là-bas, que Tavares a déjà évoquée lui fait envisager deux scénarios possibles. Si les choses restent politiquement en l’état, il envisage une accélération de l’électrique. Dans le cas contraire, il se prépare à son ralentissement.
Quelle que soit l’issue des élections européennes du mois de juin, et de la présidentielle américaine de novembre, Stellantis est donc prêt à s’adapter. Mais en faisant le grand écart entre des voitures abordables souhaitées et un refus de la guerre des prix, le groupe, et son patron, doivent jouer aux funambules en équilibre sur un fil délicat.
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