Dacia Sandero Stepway : à l'épreuve pendant une semaine
Prendre le volant d’une voiture dans différentes situations et « vivre » avec elle pendant une semaine, voici les conditions idéales afin de se rendre compte de ses qualités et défauts. C’est ce que nous vous proposons dans cette nouvelle rubrique. Après la Peugeot 208, nous avons choisi celle qui caracole en tête des ventes auprès des particuliers en France, la Dacia Sandero Stepway.
Note
des propriétaires
Une semaine et plus de 1 000 km parcourus au volant, c'est le programme en compagnie de l'une des stars du marché. Un essai "longue durée" sur différents parcours, de jour comme de nuit, qui permet de se rendre compte des avantages et des inconvénients de ce modèle, mais aussi de découvrir les aspects qui peuvent vite devenir agaçants, ou au contraire, qui facilitent la vie au quotidien. La Dacia Sandero Stepway mérite-t-elle son succès ? Sa fiabilité est-elle au rendez-vous ? Est-elle confortable, pratique ? Et pourquoi ne pas se rabattre sur un modèle d'occasion ?
Pour répondre à toutes ses interrogations, nous avons choisi la version la plus vendue, à savoir la Stepway Expression TCe 90 ch. Seule entorse, sa transmission est ici automatique.
Carte d’identité de la Dacia Sandero essayée : TCe 90 CVT Stepway Expression (18 000 € hors option). Version uniquement sur stock, disponible au catalogue en finition Extrême (19 000 €).
- Date de commercialisation : décembre 2020
- Restylage : septembre 2022
- Lieu de production : Maroc (Tanger et Somaca), version Stepway en Roumanie (Pitesti)
- Motorisations : TCe 90, ECO-G 100 et TCe110
- Transmissions : boîte manuelle à 6 rapports, automatique à variation continue CVT
- Finitions : Stepway Essential, Stepway Expression, Stepway Extreme et Stepway Extreme +.
Lundi : le parcours autoroutier
Comme souvent, cet essai longue durée débute par l’autoroute : départ depuis le centre de Paris pour rejoindre la Normandie. Le trajet comprend un peu plus de 200 km, sur l’A13. La première chose à évaluer est la position de conduite, un point sur lequel une marge de progression existe. En effet, l’assise est un peu haute et peu inclinée, ce qui a pour effet de peu supporter les cuisses. Le volant est pour sa part plutôt bien positionné.
Ce parcours met en évidence un niveau sonore élevé. Les bruits d’air et de roulement sont trop présents. On paie ici l’économie réalisée par Dacia sur les insonorisants. Par ailleurs, on note une certaine sensibilité au vent (sûrement accentuée sur cette version Stepway) avec une tenue de cap qu’il faut régulièrement corriger.
Le bloc TCe de 90 ch est dans l’absolu suffisant pour évoluer sur les rubans autoroutiers. Il ne faut pas lui demander la lune, mais il remplit sa mission. En revanche, notre version d’essai est équipée de la boîte automatique CVT. Une transmission à variation continue qui grève les performances tout en augmentant les consommations. Les montées en régime ne sont pas très agréables et donnent la sensation de « mouliner ». En revanche, le moteur reste toujours discret.
Mardi : en milieu urbain
De par son gabarit, la Sandero est davantage dans son élément en ville. Sa longueur de 4,10 m n’est pas un handicap lors des manœuvres, d’autant que son rayon de braquage est correct, même si d’autres font mieux. La visibilité périphérique est assez moyenne avec des épais montants à l’avant et des rétroviseurs placés en hauteur. Cette sensation est accentuée par une planche de bord un peu imposante. La visibilité vers l’arrière est, comme pour la quasi-totalité de la production automobile, mauvaise. Cependant le radar de recul, ou la caméra suivant le niveau choisi, veille au grain.
Concernant le confort, on pouvait s’attendre à mieux. Le grand débattement des suspensions ainsi que les flancs importants des pneus (205/60 R16) laissent supposer un moelleux appréciable. La réalité est différente, les plaques d’égout et autres gendarmes couchés se répercutent parfois sèchement. La Sandero n’en devient pas pour autant inconfortable, mais on souhaiterait un peu plus de moelleux. Une Peugeot 208 est autrement meilleure sur ce point.
En revanche, la transmission a de la douceur à revendre. La technique à variation continue à l’avantage d’être totalement dénuée d’à-coups, très appréciable en ville. En contrepartie, elle présente un certain temps de latence (comme le stop&start) et rend l’auto moins nerveuse. Dans le cas de notre Sandero, ce n’est pas un problème, d’autant que sa douceur de fonctionnement est vraiment appréciable. Quant au moteur, il répond présent à bas régime, mais se montre trop vibrant au ralenti.
Mercredi : sur le réseau secondaire
Si les routes de campagne soulignent le faible niveau sonore du moteur, elle met en relief les limites de la transmission CVT. Malgré une fonction qui « simule » des passages de rapports, elle conserve son aspect « moulinette » déjà constaté sur autoroute. Cela rend les relances paresseuses. En revanche, elle maîtrise l’appétit du moteur, à l’inverse des chiffres atteint dans d’autres situations (voir l’aspect consommation, plus bas).
Quant à la direction, sa consistance ne paraît pas toujours naturelle. Douce et suffisamment légère en manœuvre, elle se durcit exagérément sur route, un phénomène assez déroutant au début. Par ailleurs, elle ne retransmet pas très fidèlement le niveau d’adhérence. Ce point n’est pas rédhibitoire puisque la Sandero n’incite pas vraiment à hausser le rythme. Stable et saine dans ses réactions, elle préfère être menée paisiblement. Enfin, l’aspect un peu percutant des suspensions se fait moins ressentir qu’en milieu urbain.
Jeudi : les aspects pratiques dans le détail
En s’installant au volant de la Sandero, on apprécie d’emblée le support de téléphone. Un équipement qui coule de source (en accessoire), et qui pourtant brille par son absence dans les équipements de série des constructeurs. Détail bien vu, il est secondé par une prise USB placée à proximité.
C’est aussi globalement la simplicité de l’auto que l’on apprécie : compteurs à aiguille lisibles, ordinateur de bord complet, molettes de réglage de la climatisation physique, petit crochet pour attacher un sac au niveau de la console centrale… Bien sûr, l’écran tactile trône sur la planche de bord, mais son utilisation est intuitive et le nombre de menus reste limité. La connexion Bluetooth ne pose pas de problème, mais la qualité sonore des appels téléphoniques laisse à désirer. Enfin, il faut s’accommoder de la réactivité relative du système dans sa globalité… De façon plus concrète, les effets personnels des occupants trouveront sans difficulté un emplacement. Les rangements sont suffisamment nombreux et à la contenance correcte.
L’autre point fort de la Sandero réside dans son habitabilité. Sa longueur supérieure de 10 cm environ par rapport à la moyenne de la catégorie joue en sa faveur. Mais ce n’est pas tout car ses flancs assez peu inclinés accentuent la sensation d’espace. À l’arrière, le tunnel de servitude est peu encombrant et la banquette n’est pas très creusée. Un plus lorsque trois personnes s’y installent, d’autant que la place du milieu reste moelleuse (assise et dossier), un avantage souvent trop peu constaté.
Bonne nouvelle, le volume habitable ne se fait pas au détriment du coffre. Son volume de 328 litres est fort appréciable, il dispose de quatre crochets en hauteur et bénéficie d’un double plancher. Ce dernier permet de faire disparaître la marche lorsque les dossiers sont rabattus. Ce coffre serait parfait si son seuil de chargement n’était pas aussi haut perché.
Vendredi : un point sur la fiabilité
Cette Sandero III est assez récente, avec le peu de retours que cela implique. Cependant, certains propriétaires se plaignent de quelques désagréments comme divers voyants qui s’allument sans raison apparente. Le système d’infodivertissement n’est pas non plus à l’abri de dysfonctionnements, idem du côté des moteurs de vitres électriques. Hormis ces quelques pépins, la Sandero ne connaît pas de lourds problèmes. À noter également qu’elle a connu deux rappels.
Week-end : on fait les comptes
Consommation :
Faire le plein de carburant n’est jamais une partie de plaisir, surtout lorsque les prix à la pompe sont élevés. Seulement, ce n’est pas avec la Sandero munie de la boîte CVT que ce passage sera moins douloureux. Nous avons relevé des moyennes étonnamment élevées, peut-être dues à l’exemplaire essayé, fraîchement sorti de rodage. Sur autoroute, la moyenne s’est établie à 8,7 l/100 km, un score particulièrement élevé. Cela peut s’expliquer par la transmission CVT qui fait monter le moteur en régime dès le moindre besoin de puissance. L’autre raison peut être l’aérodynamisme de cette version Stepway, un peu haute sur patte. En milieu urbain, ce n’est guère mieux puisque l’appétit s’élève à 8,4 l/100 km. Il n’y a que sur le réseau secondaire que les choses rentrent dans l’ordre avec une moyenne de 6,4 l/100 km. Avant de se diriger vers la boîte CVT, il est important de prendre en compte cette donnée.
Tarifs :
La Dacia Sandero propose un rapport prix/prestations imbattables. Seulement, l’inflation est passée par là et les prix de la Roumaine ont suivi la tendance. La version proposée au catalogue (Stepway Extrême TCe 90 CVT) est facturée 19 000 € (hors option). Même si elle n’a pas de véritable concurrente directe, nous pouvons l’opposer avec sa sœur badgée du losange. Ainsi, une Renault Clio TCe 90 ch est facturée à partir de 20 400 €, sans la boîte CVT et finition de base. Si l’on fait l’impasse sur une finition moins léchée et une insonorisation perfectible, cette Sandero assure les mêmes services que la concurrence, tout en étant moins chère.
Offres de location :
À l’inverse de certains constructeurs, Dacia ne s’embarrasse pas d’un choix avec de multiples configurations. Ici, la simplicité prime. Ainsi, il est possible souscrire selon trois offres de LOA, avec entretien inclus et 12 500 km par an :
- 277 €/mois : 37 500 km sur 37 mois
- 266 €/mois : 50 000 km sur 49 mois
- 266 €/mois : 62 500 km sur 61 mois
Quel tarif pour une Dacia Sandero d’occasion ?
Inutile de chercher la version restylée que nous avions à l’essai. Elle est apparue trop récemment pour figurer dans les petites annonces. Néanmoins, les Sandero de troisième génération ne manquent pas, fait logique puisque cette auto connaît un véritable succès.
Les premiers prix débutent à 10 000 €, à condition de se satisfaire de l’entrée de gamme Access Sce 65 ch, aux boucliers non peints ! Il faut davantage tabler sur un budget de 14 000 € pour avoir accès à une version correcte, comme une TCe 90 Confort de 2021 avec environ 25 000 km au compteur. L’intérêt est nul puisque le modèle neuf est vendu 14 000 € !
Qu’en est-il de la déclinaison Stepway, plus sympa, et aussi beaucoup plus répandue ? Une version TCe 90 Confort peut se dénicher aux alentours des 14 500 € (2021 – 45 000 km). Le gain financier atteint 20 % à peine alors que le compteur affiche déjà plusieurs dizaines de milliers de kilomètres, pas vraiment une bonne affaire. Retrouvez les annonces sur La Centrale.
Le bilan
Ce n’est pas un hasard si la Dacia Sandero « cartonne » en France. Son habitabilité est supérieure à la moyenne de la catégorie, sans pour autant que cela ait un impact sur le coffre, très logeable. Sa présentation est sérieuse et avenante, l’équipement comprend l’essentiel de ce que l’on attend d’une voiture moderne (caméra de recul, navigation, Bluetooth…) sans verser dans la surenchère. Et pour ne rien gâcher, elle soigne particulièrement son style, notamment en version Stepway. Dans ce cas, pourquoi payer plus cher ?
Chiffres clés *
- Taux d'émission de CO2 : NC
- Bonus / Malus : NC
- Date de commercialisation du modèle : --
* pour la version .
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