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États-Unis : quand la voiture électrique s'invite dans la présidentielle

Reculade sur la date butoire de ventes de thermiques, interdiction d'importer du graphite chinois pour les batteries américaines alors que les autos de l'empire du milieu peuvent bénéficier d'une subvention si elles sont louées : la politique américaine est dans le flou artistique en matière de VE. Un sujet au centre des discussions d'ici l'élection du mois de novembre.

États-Unis : quand la voiture électrique s'invite dans la présidentielle

Après le Super Tuesday de ce mardi, les dés sont presque jetés et les deux finalistes de l’élection de novembre sont connus. Joe Biden et Donald Trump devraient donc logiquement s’affronter dans la présidentielle américaine, déroulant leur programme respectif dans les mois qui viennent. Dans les thèmes abordés, l’automobile devrait tenir une place de choix, et notamment la voiture électrique. Honnie par Donald Trump, elle esr très soutenue par Joe Biden et son IRA à plus de 300 milliards de dollars, avec notamment, les 7 500 dollars de bonus accordés aux acheteurs de VE. Une dotation que Trump veut purement et simplement supprimer.

Les 67% de VE en 2032 repoussées

Mais ce soutien de Biden pour le VE semble avoir ses limites ces temps-ci. Est-ce pour tenter de récupérer quelques voix républicaines et s’adjoindre les soutiens des Big Three (Ford, General Motors et Stellantis) de Detroit ? Toujours est-il que le locataire actuelle de la Maison Blanche s’apprèterait à reculer sur l’électrique. Selon une une indiscrètion du New York Times, Biden devrait annoncer au printemps, et donc en pleine campagne électorale, qu’il entend repousser l’obligation faire aux constructeurs de vendre 67% de voitures électriques à l’horizon 2032 serait repoussée à une date inconnue pour le moment.

Un arrêt au stand des VE qui ferait bien l’affaire de Ford et GM. Le premier voit ses stocks de pick-up F150-Lightning s’accumuler sur ses parkings et sur ceux de ses concessionnaires. Il a d’ailleurs décidé de réaffecter un tiers des ouvriers chargés de les assembler à la fabrication de voitures thermiques dès le 1er avril. Quant au second, il tire le frein à main sur ses investissements en la matière.

Le Ford F150 lighting encombre les parkings du constructeur.
Le Ford F150 lighting encombre les parkings du constructeur.

Et pourtant. En 2023, les ventes de voitures électriques ont progressé de 46% aux US, ce qui n’est pas une mince affaire au pays des grandes plaines désertiques. 1,2 million d’autos à watts s’y sont vendues, à comparer au 1,5 million qui a trouvé preneurs en Europe, plus peuplée que le pays de l’Oncle Sam. Un demi-succès, puisque, comme chez nous, le marché a régressé en fin d’année dernière, comme si la clientèle qui adhère d’emblée à ce type d’auto était désormais satisfaite et que le marché peinait à se développer au-delà.

En LOA, les autos chinoises bénéficient de l'IRA

Cette récession, et la valse-hésitation de Washington en matière de législation, donne la migraine aux industriels du Michigan, d’autant qu’une autre loi, promulguée récemment, les met elle aussi dans l’embarras. Depuis 2022, l’IRA précise que pour bénéficier des 7 500 dollars de subvention, une auto doit être assemblée aux États-Unis ou au Canada. Or, depuis l’an passé, les voitures en leasing peuvent en bénéficier elles aussi, quelle que soit leur provenance. Ce qui fait l’affaire des Chinois, mais aussi de Cupra et d’Alpine, qui, dans ces conditions, sont disposés à conquérir l’Amérique. Mais ce texte ne fait pas du tout du goût des constructeurs locaux.

Une pénurie de batteries à prévoir

Pour ajouter encore un peu plus de flou et de virements de bord à une législation qui n’en manque pas, voilà qu’un nouveau texte législatif surgit. Dès l’année prochaine, les règles de l’IRA ne s’appliqueront plus aux voitures dont les batteries seront composées d’éléments en provenance « d’entités étrangères préoccupantes », comme le dit poliment le texte, en visant notamment la Chine. 

En somme, dans un an, c’en sera fini du graphite dont se gavent les batteries, même lorsqu’elles sont fabriquées aux US, puisque 93,7 % de ce minerai provient aujourd’hui de l’Empire du Milieu. Séoul, allié des Américains, fait des pieds et des mains, aidé en cela par les constructeurs de Detroit, pour tenter de repousser l’entrée en vigueur de cette décision, le temps d’ouvrir des mines d’extraction en Corée. Un temps que les spécialistes estiment entre quatre et cinq ans.

Injonctions contradictoires, flou législatif et fausses bonnes idées : qui a dit que l’Europe était la seule spécialiste du genre ?

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