Jaguar XKR (2006 – 2014), la classe en surpuissance, dès 25 000 €
Le raffinement c’est bien, mais avec un V8 suralimenté sous le capot, c’est beaucoup mieux. Et quand on agrémente le tout d’une ligne sensuelle, d’un blason prestigieux et d’un prix abordable, on obtient la Jaguar XKR, diablement alléchante.
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi la Jaguar XKR est-elle collectionnable ?
La XK de type X150 est le dernier des grands coupés Jaguar, l'ultime descendant de la superbe Type E. Surtout en XKR, à la fibre sportive plus affirmée et plus en phase avec celle de son illustre ancêtre. D'une beauté féline et d'une puissance démoniaque, la XKR compose un cocktail diablement savoureux, d'autant qu'elle allie ses grosses performances à une civilité toute britannique : un hooligan en costume 3-pièces. Relativement rare, elle incarne un art de vivre disparu chez Jaguar et dispose d'un genre de moteur appartenant au passé : un V8 à compresseur. Son gros caractère est de plus en recherché, alors profitez-en pendant qu'il en est encore temps.
Sir William Lyons, créateur de Jaguar, aimait l’innovation. Mais peut-être encore plus les économies, une tradition que sa marque a longtemps entretenue. Ainsi, de la berline XJ6 apparue en 1968, on a dérivé un coupé, la XJ-S en 1975 qui a servi de base à un autre coupé, la XK8 (code X100), lancée en 1996. Autant dire que rapidement, celle-ci commence à montrer ses rides, plus par sa technique que son esthétique, très fédératrice. Que faire pour la remplacer ? C’est simple, on reprend les bonnes vieilles formules.
En 2001, Jaguar a lancé une nouvelle berline XJ, à la structure ultramoderne en aluminium. On va se servir de cette base pour développer un tout nouveau coupé, recourant à ce matériau hi-tech. Dessinée par Ian Callum, également auteur de l’Aston Martin DB7, la nouvelle XK, codée X150, est révélée fin 2005 au salon de Francfort.
Très élancée, elle renouvelle très efficacement la notion de coupé chez Jaguar de par sa technologie, sa structure reposant sur des trains roulants sophistiqués : double triangulation avant, essieu multibras arrière, le tout se complétant d’un amortissement piloté. Sous le capot, la XK récupère le V8 4,2 l de sa devancière, attelé à une boîte auto ZF à six rapports.
300 ch, c’est bien, mais dès 2006, la version velue qu’on attend déboule : la Xkr. Le moteur de celle-ci, gavé par un compresseur, développe quelque 420 ch, et comme elle est plus légère que sa devancière (1 665 kg désormais), elle marche très fort. 250 km/h au maxi (vitesse bridée) et 5,2 s pour atteindre les 100 km/h. La suspension bénéficie de ressorts durcis de 38 % à l’avant et 24 % à l’arrière, alors que la barre anti-rapprochement arrière est rigidifiée.
Affichée à 100 700 € (soit 132 500 € actuels selon l’Insee), la XKR surpasse l’Aston Martin V8 Vantage, présentée au même moment, par ses performances, tout en coûtant moins cher… et en offrant de petites places arrière. L’équipement est riche : sellerie cuir à réglages électriques, clim auto bizone, GPS, chargeur CD, Bluetooth, xénons, régulateur de vitesse, capteurs de pluie et de luminosité… En même temps que le coupé, le cabriolet est dévoilé, facturé 109 000 €.
Le félin survolté entame une carrière estimable, renforcée en 2007 par l’apparition d’une variante chic, la Portfolio, puis en 2009 d’une XKR-S pas plus puissante mais dotée de trains roulants acérés.
Surtout, il gagne nettement en séduction lors du restylage de 2009. le moteur passe à 5,0 l et 510 ch. Le 0 à 100 km/h chute à 4,6 s, les trains roulants revus aident à passer la cavalerie au sol et un échappement actif aide à mieux profiter de la sonorité du nouveau V8. Miam ! En 2010, la puissance grimpe à 530 ch sur la série limitée XKR75 (10 exemplaires vendus en France), puis en 2011 intervient une nouvelle refonte.
Cette fois, les projecteurs sont modifiés, qui confèrent à l’auto un regard plus agressif, alors que le cockpit se voit retouché. Par ailleurs, la XKR-S revient, cette fois boostée à 550 ch. Sous la carrosserie rendue plus agressive par un kit spécifique, les trains roulants sont à nouveau revus, car la belle fend la bise jusqu’à 300 km/h ! Mais l’arrivée en 2013 d’une dangereuse benjamine, la F-Type (sur la même base mais raccourcie) sonne le glas de la grande XK, qui quitte la scène en 2014.
Combien ça coûte ?
Les beaux coupés 4.2 débutent à 25 000 €, avec 150 000 km au compteur environ, alors qu’à moins de 100 000 km, on comptera 30 000 €. A 35 000 €, on accède à une auto de moins de 75 000 km. En 510 ch, le ticket d’entrée est 8 000 € plus élevé (38 000 € pour 100 000 km), alors que les restylées débutent plutôt à 44 000 € à ce kilométrage. Une XKR-S vous tente ? Le seuil sera à 48 000 € pour 100 000 km, en coupé. Globalement, les cabriolets réclament une rallonge de 5 000 €.
Quelle version choisir ?
Pour un rapport prix/prestations optimal, la XKR 4.2 s’impose, accompagnée, bien sûr, de son suivi.
Les versions collector
Outre les séries limitées, les XKR-S sont plus recherchées en raison de leur grosse cavalerie et de leur rareté : 929 exemplaires fabriqués en coupé et 168 en cabriolet. Mais il faut y mettre le prix.
Que surveiller ?
Très bonne surprise, la XKR profite d’une excellente fiabilité, rançon de l’usage d’éléments éprouvés. Les V8, tant le 4,2 l que le 5,0 l, ne souffrent d’aucun point faible, s’ils ont été entretenus correctement (vidange tous les 15 000 km maxi avec l’huile préconisée). Sinon, on s’expose à une usure prématurée du compresseur, voire des déphaseurs d’arbre à cames. Si un bruit sourd a lieu quand on coupe le moteur, on peut suspecter une avarie de compresseur. Quant à la boîte, elle est lubrifiée à vie, mais on prolongera très nettement celle-ci en procédant à une vidange et un changement de crépine tous les 100 000 km.
On relève toutefois des fuites au thermostat, ainsi que sur la durit passant sous le compresseur (chère à remplacer), alors que le radiateur doit être nettoyé régulièrement en raison des saletés qui viennent se coller à lui. En début de carrière, le différentiel a pu se montrer bruyant : normalement, tout a été résolu en après-vente. Pas de soucis particuliers dans l’habitacle, hormis quelques bugs électroniques. Toutefois, il arrive que l’évacuation de la condensation de la clim se bouche, ce qui se solde par des flaques d’eau sur le plancher.
Les trains roulants n’accusent pas de faiblesse particulières. Les amortisseurs pilotés sont chers mais moins qu’ailleurs, à 350 € pièce. Evidemment, vu la sportivité de l’engin, examinez bien l’état des pneus, des freins et des jantes.
Sur la route
A bord de la XKR 510 ch, l’ambiance est chic mais sans ostentation. On apprécie les sièges très confortables et dotés d’un excellent maintient, ainsi que la position de conduite impeccable. Contact, la commande rotative de la boîte jaillit de la console. On passe en Drive, et on remarque la trop grande réactivité de l’accélérateur.
On s’y fait, puis on explore prudemment la puissance du moteur. Très souple et doux, comme la transmission, il est aussi vigoureux dès les bas régimes, et se met à pousser nettement plus fort dès 3 000 tr/min. Quel punch ! La Jaguar vous colle au siège, dans le magnifique grondement de son V8, le compresseur étant pratiquement inaudible. Dynamiquement, l’anglaise se veut d’abord rassurante et communicative, mais n’attendez pas d’elle une vivacité façon Porsche 911. Une fois la grosse puissance assimilée, on trouve la XKR plus facile à emmener vite, même si elle reste moins efficace.
Elle est, en outre, bien plus aisée à faire drifter si on veut s’amuser ! Le confort ne fait pas les frais de cette belle gamme de compétences, au contraire : la Jaguar préserve bien les reins. On se voit donc envisager de longs voyages à son bord, en prévoyant un bon budget carburant : 14 l/100 km en moyenne.
L’alternative youngtimer
Jaguar XJS 6.0 (1993 – 1995)
Mal accueillie à son lancement en 1975, la XJ-S saura se faire apprécier à la longue. Elle n’a pourtant pas eu la tâche facile, en succédant à la mythique Type E ! Régulièrement remise à niveau, la XJ-S devient XJS en 1991 quand elle bénéficie d’un important restylage où elle voit sa poupe entièrement redessinée.
En 1993, son V12, retravaillé, grimpe à 6,0 l de cylindrée et voit sa puissance culminer à 318 ch. C’est le bouquet final du coupé Jaguar, plus beau, performant (250 km/h en pointe) et fiable que jamais, d’autant qu’il bénéficie d’une boîte auto ZF à 4 rapports, contre 3 sur la GM s’attelant à l’ancien V12 5,3 l. Cette anglaise rapide et raffinée s’offre dès 20 000 € en coupé et 25 000 € en cabriolet.
Jaguar XKR 2010, la fiche technique
- Moteur : 8 cylindres en V, 5 000 cm3
- Alimentation : injection et compresseur
- Suspension : doubles triangles, ressorts hélicoïdaux, amortisseurs pilotés, barre antiroulis (AV), essieu multibras, ressorts hélicoïdaux, amortisseurs pilotés, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 6 automaique, propulsion
- Puissance : 510 ch à 6 000 tr/min
- Couple : 625 Nm à 2 500 tr/min
- Poids : 1 753 kg
- Vitesse maxi : 250 km/h (limitée)
- 0 à 100 km/h : 4,8 secondes (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces, rendez-vous sur le site de La Centrale : Jaguar XKR.
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