Le nouveau Mercedes Classe G (2024) tutoie l'immortalité (présentation vidéo)
Lancé en 1979 dans sa première version "civile", le Mercedes Classe G figure toujours au catalogue 45 ans plus tard. Pour 2024 il se modernise encore et va même inaugurer une variante 100% électrique, tout en conservant son châssis d'origine. Nous sommes allé étudier la nouvelle mouture de ce tout-terrain qui défie les lois du marché automobile chez lui, à Graz.
La légende raconte que l’idée de construire un tout-terrain à la vocation militaire fut suggérée d’abord par le Shah d’Iran à Mercedes au tout début des années 70. Lorsque le constructeur allemand lançait son « Geländewagen » en 1979 sur le marché des voitures particulières, ce 4x4 pur et dur se présentait avant tout comme un utilitaire capable d’aller très loin en franchissement. Utilisé par les armées allemandes, autrichiennes ou même françaises dans sa mouture « Peugeot P4 » construite sous licence entre 1981 et 1989, celui qu’on appelle officiellement « Classe G » depuis 1993 s’est progressivement transformé en un véritable engin de luxe tout en conservant des solutions techniques bien moins efficaces sur la route que celles des SUV modernes.
Il se trouve que la gueule très spéciale du Classe G fait mouche depuis longtemps auprès de la clientèle des Land Rover Range Rover et autres modèles de grand luxe. Malgré sa fiche technique presque anachronique dans le monde des véhicules très haut de gamme actuels (châssis séparé et pont arrière rigide), il joue désormais sur le terrain de Bentley et s’écoule toujours à plus de 40 000 exemplaires par an dans le monde ! Alors que les voitures restent généralement sept ou huit ans au catalogue avant leur remplacement par une nouvelle génération de modèle, le Mercedes Classe G roule toujours avec le même châssis d’origine 45 ans plus tard.
Une nouvelle mise à jour technique
Après la grosse remise à niveau de 1993, ce Mercedes Classe G avait connu des améliorations profondes en 2018 avec un tout nouveau train avant indépendant, un intérieur modernisé et un châssis à l’efficacité routière plus sérieuse. Le « Nouveau Classe G 2024 » que nous présente Mercedes à Graz en Autriche (près de l’usine Magna où il est construit) se décrit comme une nouvelle mise à jour importante du tout-terrain allemand. Son style n’évolue qu’à la marge avec des boucliers différents, une calandre redessinée, des optiques à la composition revue, un aérodynamisme optimisé et quelques autres détails pas faciles à repérer au premier coup d’œil.
L’habitacle ne change pas beaucoup lui non plus et embarque surtout une interface numérique dernier cri avec le système MBUX qu’on trouve dans les Mercedes les plus modernes de la gamme. Il faut toujours grimper dans ce gros bébé de 4,82 mètres de long, 1,93 mètre de large et surtout 2,04 mètres de haut (ou 1,97 mètre en version AMG) pour s’installer à bord, en trouvant une position de conduite très verticale et une ambiance aussi opulente que dans un GLE haut de gamme. Mais quand vous claquez les portières, elles font toujours un bruit de l’époque où la finition et la rigueur d’assemblage n’avaient rien à voir avec les standards actuels. Presque une histoire de fétichisme…
De nouveaux six cylindres en ligne essence et diesel
Le « nouveau » Mercedes Classe G abandonne aussi le V8 dans sa version G500, au profit d’un six cylindres en ligne turbo de 3,0 litres qu’on connaît sur d’autres modèles de la gamme. Il développe 449 chevaux et 560 Nm de couple, pour une masse à vide de 2 485 kg. Dans sa version G450d diesel (qui ne sera a priori pas commercialisée en France), il embarque un autre six cylindres turbo de 3,0 litres produisant 367 chevaux et 750 Nm de couple et pèse 2 555 kg sur la balance. Dans les deux cas, la mécanique dispose d’un circuit électrique à 48 volts pour réduire très légèrement la consommation. N’espérez évidemment pas échapper au malus écologique maximal en France pour autant (ni celui au poids !).
Un G63 AMG qui se dédouble et profite d’une suspension très sophistiquée
Le haut de gamme du « nouveau » Classe G s’articule toujours autour de la version G63 qui garde son V8 bi-turbo de 4,0 litres et 585 chevaux (pour 850 Nm). Électrifié en 48 volts comme les autres versions de la gamme, ce G63 possède l’exclusivité (en option) de l’Active Ride Control remplaçant les barre antiroulis classiques par un système de gestion interconnectée hydrauliquement de la suspension aux quatre roues. Mercedes affirme que ce système améliore non seulement la tenue de caisse de l’auto sur la route et son confort d’amortissement, mais également son efficacité en tout-terrain.
Notons que ce G63 se dédouble désormais en deux variantes pour ceux qui cocheront cette option de l’Active Ride Control : d’un côté le G63 Pack « AMG Performance » optimisé pour l’efficacité routière, avalant le 0 à 100 km/h en 4,3 secondes au lieu de 4,4 secondes (malgré les 2 640 kg sur la balance) et touchant 240 km/h en vitesse de pointe au lieu de 220. Le G63 Pack « Offroad Pro » de l’autre, disposant d’amortisseurs renforcés et plutôt conçu pour offrir les meilleures aptitudes possibles en tout-terrain. Considérant qu’un Mercedes Classe G priorisant la sportivité routière aux capacités tout-terrain paraît quand même incongru, on imagine que le vrai Classe G dans l’esprit restera le « Offroad ».
Une version électrique et des tarifs élitistes
On attend toujours sa présentation officielle mais on sait que ce Classe G offrira aussi une inédite version électrique disposant de quatre moteurs (à chaque roue). Et sachant que le Classe G actuel coûtait 190 101€ en version 63 AMG, cette « nouvelle » mouture coûtera très probablement plus de 150 000€ en version G500. Ce qui ne l’empêchera sans doute pas de vite se retrouver en rupture de stock. Aussi anachronique soit-elle, cette voiture dont le début de carrière remonte à l’année de sortie d’Apocalypse Now, Mad Max ou Alien nous donne follement envie d’en prendre le volant. Quelle fascinante absurdité !
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