Mercedes-Benz CLK 55/63 AMG (2002 – 2009), petit coupé au gros cœur rageur, dès 16 000 €
Dans une carrosserie plutôt compacte, le coupé CLK reçoit des blocs monstrueux dans sa version AMG : d’abord un V8 5,4 l de 367 ch, puis un 6,2 l de 481 ch. Ultra performantes, ces allemandes aux cœurs généreux demeurent relativement accessibles, alors pourquoi ne pas craquer ?
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi la Mercedes-Benz CLK AMG C209 est-elle collectionnable ?
D'une ligne discrète et élégante, par sa ceinture de caisse elliptique et son absence de montant central, le CLK AMG reçoit d'énormes V8 atmosphériques, le genre de mécanique qui a presque totalement disparu à l'heure actuelle. Le 6,2 l, en particulier, est entré dans l'histoire grâce à sa puissance phénoménale, son caractère explosif et sa musique incomparable. Si vous préférez les blocs électrifiés, ne lisez pas la suite... Très rares, ces CLK sont assez peu connus, donc s'adressent à des connaisseurs. Des autos à la personnalité forte mais qui évitent le criard, ça mérite d'être préservé.
Succédant au coupé Classe E en 1997, le CLK premier du nom a quelque peu changé la formule. Désormais basé sur la gamme basse de Mercedes, la C, et non plus l’intermédiaire, la E, il se veut plus compact et sportif. Décliné en AMG, il rencontre un réel succès et se voit renouvelé en 2002, sur la base de la Classe C W203.
Sa ligne surprend par sa ceinture de caisse incurvée vers le haut, à la manière de la Lancia Kappa coupé, mais de façon plus équilibrée. Comme toujours chez Mercedes, il bénéficie d’une large palette de moteurs, incluant d’un côté des diesels, et de l’autre de merveilleux V8. Surtout dans la version sportive AMG, reprenant l’excellent 5,4 l M113 de l’ancien CLK, codé C208.
Toujours atmosphérique et doté de 3 soupapes par cylindre alliées à un double allumage, il développe désormais 367 ch. Allié à une boîte auto à 5 rapports, il autorise de belles performances, le CLK 55 AMG atteignant les 100 km/h en 5,2 s malgré ses 1 695 kg.
Pour bien coller au bitume, ses trains roulants (trois par roue à l’avant, essieu multibras à l’arrière) ont été retravaillés par AMG. Assiette abaissée de 25 mm, ressorts et silentblocs durcis, barres antiroulis épaissies : il faut bien ça vu le poids. Pour leur part, les freins sont agrandis et adoptent des étriers à 4 pistons à l’avant (ceux de la CL 600) et conserve des éléments flottants à l’arrière.
De ce point de vue, la BMW M3 E46, plus sportive dans sa définition, est moins bien pourvue. Mais l’AMG coûte 26 000 € plus cher, à 87 350 € (121 500 € actuels selon l’Insee). Au moins l’équipement est-il complet : sellerie cuir-Nubuck à réglages électriques, clim bizone, GPS, projecteurs au xénon, ESP… En 2003, le CLK se décline en cabriolet, ce qui concerne également la version 55 AMG.
En 2004, une série très spéciale chapeaute le CLK AMG : la DTM. Gavé par un compresseur, le V8 développe quelque 582 ch : de quoi passer les 100 km/h en 3,9 s et atteindre les 320 km/h, vitesse fixée par… une bride ! La carrosserie se barde d’appendices visant à augmenter l’appui, alors que, là encore, les trains roulants sont affûtés. 100 exemplaires de ce bouillant coupé seront fabriqués, et même 80 en cabriolet !
En 2005, le CLK 55 AMG bénéficie d’un léger restylage, touchant aux boucliers ou à des détails d’habitacle, mais le moteur n’est pas modifié. Embêtant quand le nouveau V8 du CLK 500 développe 388 ch… En fait, le vieux M113 est remplacé dès 2006 par le fabuleux V8 6,2 l M156 ? Ce dernier, doté de 32 soupapes actionnées par 4 arbres à cames en tête, produit la bagatelle de 481 ch : le 0 à 100 km/h est désormais exécuté en 4,6 s. Parallèlement, il s’associe à une nouvelle boîte auto à 7 rapports.
Tout comme le 55, le 63 a droit, en 2007, à une variante spéciale, cette fois dénommée Black Series. Boostée à 510 ch, elle bénéficie de trains roulants modifiés et d’un kit carrosserie impressionnant, mais demeure moins radicale que la DTM. Près de 700 seront fabriquées. Puis, fin 2008, le CLK AMG tire sa révérence. Il s’est relativement peu vendu : 2 893 unités en 55 et 1 181 en 63 en coupé, contre, du côté des cabriolets, 2 711 en 55 et 1 119 en 63.
Combien ça coûte ?
Malgré sa grande rareté le CLK 55 se déniche dès 15 000 €, si on accepte un kilométrage proche des 200 000. A 20 000 €, on peut en trouver autour de 120 000 km, et si on souhaite une auto sous les 60 000 km, il faudra débourser 30 000 €. En 63, on comptera plutôt 26 000 € aux alentours de 200 000 km, 30 000 € vers les 150 000 km, et 38 000 € sous les 100 000 km. Pour un cabriolet, on ajoutera aisément 3 000 €.
Les rares Black Series authentiques (attention aux exemplaires convertis) débutent à 100 000 €. Et sui vous souhaitez une DTM, à moins d’être millionnaire, préparez-vous à vendre votre maison : rien à moins de 450 000 €.
Quelle version choisir ?
Si vous souhaitez le meilleur rapport qualité/prix, optez pour la 55, très fiable. Mais si vous voulez du son et des grosses performances, la 63 s’impose si on a le budget.
Les versions collector
Toutes, dès qu’elles sont en parfait état. Les DTM sont les plus rares, les plus collectionnables et, on l’a vu, les plus chères.
Que surveiller ?
Eprouvé, le V8 M113 du CLK 55 se révèle extrêmement fiable, à condition, comme toujours, de bénéficier d’un bon entretien. Cela passe par le changement périodique des 16 bougies, ce qui coûte cher en main d’œuvre. Lors du test, demandez à quelqu’un de donner des coups de gaz quand vous regardez le moteur : s’il bouge trop, cela signifie que les supports sont usés, avec pour conséquence de mettre sa gestion en mode sécurité. Embêtant…
La boîte a souffert en début de carrière de radiateurs défectueux, envoyant du liquide de refroidissement à l’intérieur. Cela a normalement été résolu, et quoi qu’il en soit, elle demande une vidange tous les 60 000 km maxi. Dans l’habitacle, on relève pas mal de bugs électroniques, surtout en début de carrière : gestion de la clim, régulateur de vitesse actif et allumage automatique des feux ont pu poser problème. Mais les plastiques et la sellerie vieillissent fort bien, à l’exception du bourrelet gauche du siège conducteur.
Le V8 M156, intrinsèquement solide, a tout de même un passé plus chargé que le M113, à cause de vis de culasses défectueuses pouvant mener à une casse moteur. Un rappel a été effectué par Mercedes, donc, par le numéro de série, on s’assurera que la voiture convoitée a été mise à jour, surtout que les poussoirs de soupapes ont été changés simultanément. Sinon, gare à l’usure prématurée des arbres à cames. Les déphaseurs de ceux-ci faiblissent également (claquement au démarrage), et les injecteurs ont tendance à défaillir après 100 000 km. Restant ouverts, ils peuvent saturer la chambre de combustion d’essence, et les liquides ne se comprimant pas, cela se solde par des bielles tordues… Cas rare, certes.
Côté boîte, la gestion hydraulique dysfonctionne, avec pour conséquence, des passages de rapport brutaux. On vidangera le moteur avant 10 000 km et la boîte tous les 60 000 km maxi. Examinez bien l’état des pneus et surtout des freins avant l’achat car tout ceci coûter cher (1 500 € le jeu de disques avant, hors pose). En clair, avec ces autos, considérez l’historique d’entretien avant le kilométrage !
Sur la route
La relative discrétion du CLK est appréciable quand on veut passer inaperçu. A bord, on est assis un peu haut, mais on s’y habitue vite, surtout que le siège est très confortable. Dès son réveil, le V8 6,2 l met en joie par sa sonorité exubérante. Il fait même bouger la caisse quand on donne des coups de gaz. Ensuite, c’est un enchantement permanent : ce bloc, pas violent à bas régime, gagne magistralement en punch à mesure qu’il prend des tours. A l’approche de la zone rouge, l’expérience devient épique, tant par la poussée hargneuse que le chant rageur du moteur ! Ensuite, la boîte, parfois lente, passe un peu brusquement le rapport supérieur, ce qu’elle fait en douceur à des régimes plus modérés.
Les trains roulants sont à la hauteur : outre la direction précise et plutôt informative, on apprécie la rigueur et l’équilibre de l’ensemble, qui autorise des vitesses de passage élevées en appui. On se méfiera surtout de la motricité vite insuffisante en sortie de virage, car il n’y a pas de différentiel à glissement limité. Et sur le mouillé, la prudence est de mise. On n’a ici pas un engin aussi sportif qu’une BMW M3, à cause du poids et de l’ESP partiellement déconnectable. Heureusement, le CLK 63 freine fort et longtemps. Il n’oublie pas le confort, la suspension filtrant étonnamment bien les inégalités, alors que l’insonorisation se révèle poussée. Quant à la consommation moyenne, pas de miracle : comptez 14 l/100 km en roulant tranquillement.
L’alternative youngtimer
Mercedes-Benz CLK 55 AMG C208 (1999 – 2002)
Lancé en 1997, le joli coupé CLK reçoit sa variante 55 AMG en 1999. Au programme, V8 5,4 l de 347 ch, boîte 5 automatique, châssis aux petits oignons, équipement très riche et… prix prohibitif ! Mais les performances énormes (0 à 100 km/h en 5,4 s) et la polyvalence étonnante. On peut tout aussi bien s’amuser sur circuit qu’effectuer confortablement de longs voyages avec son CLK 55 AMG. Un cabriolet a aussi été proposé, mais moins de mille ont été vendus. Fiable, cette Mercedes se déniche dès 14 000 € en très bon état.
Mercedes-Benz CLK 63 AMG 2007, la fiche technique
- Moteur : 8 cylindres en V, 6 208 cm3
- Alimentation : injection
- Suspension : jambes McPherson, trois bras, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) essieu multibras, ressorts hélicoïdaux barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 7 automatique, propulsion
- Puissance : 481 ch à 6 800 tr/min
- Couple : 630 Nm à 5 000 tr/min
- Poids : 1 755 kg
- Vitesse maxi : 250 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 4,6 s (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Mercedes Clk AMG, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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