Mercedes EQA vs Lexus UX300e vs Mazda MX-30 : un fauteuil pour trois - Salon Caradisiac Electrique/hybride
Au royaume des SUV compacts 100 % électriques, on trouve pas mal de modèles premium, dont le Mercedes EQA et le Lexus UX300e. Mais un modèle vient jouer les trouble-fêtes, par son positionnement et sa finition à la limite du premium, le Mazda MX-30. Confrontation à l'occasion du salon Caradisiac.
Le salon Caradisiac 2021, dédié aux véhicules "propres", est l'occasion de réunir des modèles de même catégorie, ou presque, sous le chapiteau du village du cirque de la famille Micheletty, à Villeneuve-la-Garenne. Et de revenir sur leurs qualités, leurs défauts, afin de déterminer lequel est le meilleur choix, si vous hésitez entre plusieurs modèles.
Ici, nous avons réuni deux représentants des SUV compacts premium 100 % électriques, le Mercedes EQA et le Lexus UX300e. Mais un troisième larron vient un peu les bousculer. En effet, le Mazda MX-30 dispose d'une qualité de finition et d'une présentation haut de gamme, à la limite du premium. Intéressant de voir s'il peut jouer les trouble-fêtes.
De plus, tous trois font preuve d'une plastique qui peut, en se démarquant, créer ce fameux sentiment de "on aime ou on déteste".
Les Mercedes EQA, Lexus UX 300e et Mazda MX-30 au salon Caradisiac 2021
Cette vidéo a été tournée le 20/05/2021 au salon Caradisiac.
Design : rondeurs, angles ou originalité
Commençons par l'EQA. Ce modèle Mercedes reprend en fait le gabarit et les lignes du GLA, dont il est l'émanation électrique. Mais il a tout de même largement modifié son aspect, afin de ne pas passer pour un vilain pollueur. Ainsi, la face avant est spécifique, et permet de faire rentrer l'EQA dans la famille "EQ". On trouve donc une large calandre pleine, noir laqué, avec des feux effilés qui la rejoignent et sont reliés par une ligne lumineuse et un bouclier façon "AMG Line". À l'arrière aussi, changement. les feux sont différents et reliés par un bandeau lumineux également. Le tout est tout en rondeurs, très lisse, presque bio design.
De son côté, le Lexus UX300e a décidé de faire tout le contraire. Sa ligne est toute en angles et arrêtes saillantes. Les feux arrière en sont le meilleur exemple, tout comme la calandre. Les lignes de caisse ne sont pas en reste. On l'identifie immédiatement comme un modèle de la marque, qui a fait de l'originalité stylistique, presque outrancière, une marque de fabrique. Il ne se distingue des versions hybrides que par des jantes différentes, des logos sur la carrosserie, et une calandre à volets mobiles.
Le Mazda MX-30, lui, est structurellement à part. En effet, il possède un profil de SUV coupé, mais surtout, il est doté de portes arrière antagonistes, qui ont le mérite de faciliter l'accès aux places arrière. Ses galbes sont harmonieux, et le "Kodo design" fait toujours son petit effet. Il est plus court cependant que les autres (4,39 m contre 4,49 m pour l'UX et 4,46 m pour l'EQA)
Notre choix : le Mazda MX-30, entre trop sage et trop original.
À bord : du classique au particulier
À bord, l'EQA reprend l'habitacle du GLA. C'est sérieux, bien construit, bien fini, avec une très bonne qualité des matériaux. Et la technologie numérique est bien présente, avec un double écran jusqu'à 10,3 pouces chacun. Un pour le conducteur, un pour le multimédia. Il y a des lumières d'ambiance configurables, des placages au choix, des selleries cuir perforées spécifiques, des aérateurs en forme de turbine, etc. C'est de la belle ouvrage, c'est certain. Et chaque chose est à sa place.
De son côté, le Lexus propose un dessin assez classique, la qualité de finition est également très bonne, mais un cran en dessous de celle de l'EQA. Surtout, l'ergonomie est assez particulière, avec des commodos rotatifs sur la casquette d'instrumentation et il faut un temps d'adaptation avant de retrouver ses petits. Le système multimédia est performant, mais son graphisme est archaïque.
Dans le MX-30, l'ambiance est assez sombre, mais plaisante. Et il n'est pas hérétique de dire que les matériaux utilisés et la qualité de fabrication s'approchent de ce que propose les premiums, beaux plastiques, surpiqûres, etc. Mais ce n'est pas aussi impressionnant que chez Mercedes. En tout cas l'ergonomie est excellente, et ce modèle "access premium" comme on dit dispose d'un troisième écran pour gérer les fonctions de confort, au pied de la console centrale. Et ça, les autres ne l'ont pas.
Notre choix : le Mercedes EQA, le mieux fini et le plus chic.
Habitabilité/coffre : l'un se détache, les autres se crashent
L'EQA propose dans ses 4,46 m des places arrière spacieuses, sans plus, mais le tunnel de servitude de dimension réduite permet d'exploiter la place centrale. Le volume de coffre se voit réduit de 95 litres par rapport aux versions thermiques, soit 340 litres seulement, ce qui est peu.
L'UX et ses 4,49 m n'est pas plus spacieux aux places arrière. Il a même perdu 2 cm de garde au toit avec l'implantation des batteries sous le plancher, mais rien de rédhibitoire. Il a par contre gagné 47 litres de volume de coffre en tirant profit de la disparition du réservoir d'essence. Il atteint désormais les 367 litres. Toujours très peu pour un véhicule de presque 4,50 m de long, quand on sait que certaines compactes thermiques de 4,30 m affichent plus de 450 litres !
Enfin le Mazda, malgré son court gabarit (4,39 m on le rappelle) possède un coffre équivalent à celui du Lexus, avec 366 litres. Pas Byzance donc. Par contre, il est clairement pénalisé par sa faible longueur au niveau des places arrière. Elles sont très étriquées, et leur accès est malaisé. Voyager longtemps à l'arrière si l'on est grand sera un calvaire.
Notre choix : le Lexus UX300e, moyen partout.
Gamme de moteurs/batteries : choix réduit
L'EQA est disponible au lancement en version "250", reprenant ainsi la même nomenclature que les modèles thermiques. Il s'agit ici d'une version dotée d'un moteur électrique de 140 kW, soit 190 ch. Il développe un couple de 375 Nm. Une valeur confortable, et disponible dès le premier tour/minute.
Les performances sont assez flatteuses, pour le poids, avec un 0 à 100 km/h abattu en 8,9 secondes, tandis que la vitesse maximale est limitée électroniquement à 160 km/h, pour préserver l'autonomie.
Justement, parlons-en. Elle est essentielle lorsque l'on parle de véhicule électrique. L'EQA sera doté à son lancement d'un pack de batterie de 66,5 kWh utiles. Mercedes annonce 426 km d'autonomie en cycle WLTP. La recharge pourra prendre entre 5,45 heures sur une box murale 16A installée par la marque, ou sur une borne publique en courant alternatif, grâce à un chargeur intégré de 11 kWh (de 10 % à 100 %), et 30 minutes sur une borne de charge rapide (de 20 à 80 %) en courant continue. L'EQA peut accepter jusqu'à 100 kW de puissance de recharge maximum.
Dans l'avenir, Mercedes proposera son EQA avec des motorisations plus puissantes et un pack de batterie plus gros. On parle d'une motorisation de "plus de 200 kW", soit plus de 272 ch, et d'une autonomie WLTP supérieure à 500 km.
L'UX300e est animé par un moteur de 204 ch alimenté par une batterie de 53,4 kWh et le constructeur japonais annonce une autonomie de 305 km selon la norme WLTP. Pas catastrophique mais un peu juste pour un véhicule à usage familial. Pour essayer de gagner des kilomètres, Lexus propose différents modes de régénération : deux en Drive et deux supplémentaires en mode B soit un total de quatre qu’il est possible de choisir grâce aux palettes derrière le volant.
Pour la recharge complète, comptez 29 h sur une prise domestique et un peu plus de 8 h sur une wallbox. Pour aller plus vite, vous pouvez vous connecter à une borne de recharge rapide puisque cette UX est capable de supporter une charge de 50 kW.
Enfin le Mazda MX-30 assume une orientation différente, et la présence d'une batterie de plus petite capacité, qui a pour elle deux avantages. Le premier est de faire baisser le prix du véhicule, le second est de pouvoir charger plus rapidement. Ce qui est logique, plus la taille du "réservoir" est petite, moins le remplir prend de temps. Le pack de batteries lithium-ion fait donc 35,5 kWh seulement, il est fabriqué par Panasonic. L’autonomie en cycle mixte est de 200 km, selon le cycle WLTP. C'est clairement inférieur aux deux autres protagonistes, et peu représenter un frein. Cette batterie alimente un moteur électrique d’environ 145 ch qui envoie la puissance aux roues avant. Le développement d'une variante à prolongateur d'autonomie via un moteur rotatif a été évoqué. Elle permettrait de doubler l’autonomie. Malheureusement, il faudra patienter jusqu'à 2022.
Les temps de charge du MX-30 sont basiques car le japonais ne peut encaisser une puissance de plus de 50 kW via le connecteur Combo CCS, quand la concurrence peut accepter le double. 40 minutes seront nécessaires pour récupérer 80% de la batterie sur une borne rapide et près de 11 heures sur une prise domestique classique. Donc, l'avantage de sa petite batterie n'est en pas vraiment un au final.
Notre choix : Le Mercedes EQA, plus costaud niveau autonomie et puissance de recharge.
Technologie : Mercedes devant
Si ces trois modèles font le plein côté aides à la conduite classiques, et éléments de confort, l'EQA se détache tout de même côté technologie. Il peut disposer par exemple du régulateur de vitesse couplé au GPS, pour anticiper les changements de profil de route, les intersections et les ronds-points, pour ralentir avant. Sa commande vocale "Hey Mercedes" utilise l'intelligence artificielle pour s'adapter à chaque conducteur. La navigation peut afficher de la réalité augmentée en surimpression des images de la caméra avant. Les placages de planche de bord peuvent être rétroéclairés. Etc. etc...
Cela dit, le Lexus n'est pas très loin derrière. Projecteurs à LED adaptatifs, banquette arrière chauffante, affichage tête haute, hayon main-libre sont possibles, et on peut contrôler à distance via une application maison "Lexus Link" la climatisation et le dégivrage de la voiture, gérer sa recharge, ou localiser les bornes sur le trajet.
Enfin le Mazda ne démérite absolument pas, malgré un tarif bien inférieur (entre 33 900 € et 37 800 €, contre 44 900 € à 49 900 € pour l'EQA et 49 990 € à 61 990 € pour l'UX300e) . Il peut disposer des feux LED adaptatifs, son instrumentation est numérique, son affichage tête haute est de série sur toutes les finitions, le régulateur adaptatif aussi. Il présente aussi une alerte de collision aux intersections, qui peut freiner et agir sur la direction en cas de risque de collision avec un véhicule ou un vélo qui arriverait transversalement.
Notre choix : Mercedes EQA. Mais en rapport prix/équipement : le Mazda MX-30
Sur la route : une histoire de puissance
Nous avons testé en profondeur les Lexus et Mazda. L'EQA n'a eu droit qu'à une prise en main. Ce dernier est punchy pour sa puissance, mais le Lexus UX300e, avec sa puissance supérieure (204 ch contre 190) est plus véloce encore (0 à 100 km/h en 7,5 s. contre 8,9 pour le Mercedes). Les deux sont très confortables, le Mercedes est particulièrement moelleux.
Le Mazda, avec 145 ch seulement, est bien évidemment plus placide (0 à 100 en 9,7 s.), mais ne démérite pas et est un mélange de douceur et de vigueur. Il plafonne à 140 km/h, attention, quand l'EQA grimpe à 160 km/h et le Lexus à 177 km/h. Mais son châssis est typiquement Mazda, c'est-à-dire réjouissant, à la fois dynamique, sans mouvement de caisse, mais toujours confortable.
Notre choix : le Lexus UX300e pour sa douce vigueur et son confort
Mercedes EQA contre Lexus UX300e contre Mazda MX-30 : le verdict Caradisiac
THÈME | AVANTAGE |
Design | Mazda MX-30 |
Présentation intérieure | Mercedes EQA |
Habitabilité/Coffre | Lexus UX300e |
Choix des moteurs | Mercedes EQA |
Technologies | Mercedes EQA |
Sur la route | Lexus UX300e |
LE VERDICT CARADISIAC | Mercedes EQA : 3 - Lexus UX300e : 2 - Mazda MX-30 : 1 |
Le gagnant : Mercedes EQA
Le Mercedes EQA représente un bon compromis dans cette gamme de véhicule, côté premium. Moins cher que le Lexus, de beaucoup (du moins avant sélection des options...), il dispose d'une bonne puissance, d'une autonomie confortable par rapport aux autres, et sa présentation est flatteuse. L'UX300e est trop cher, et s'il est le plus vif côté performances et que ses aspects pratiques sont bons, son autonomie est un peu juste. Le Mazda ferme la marche si l'on ne tient pas compte de son prix. Son autonomie faible est presque rédhibitoire, ses aspects pratiques en retrait, surtout son habitabilité. Mais si l'on tient compte du fait qu'il est en moyenne 15 000 € moins cher que les autres, il reprend de belles couleurs, et on peut alors lui pardonner certaines limitations. D'autant qu'il présente presque aussi bien que les autres, et la marque mériterait quasiment un placement officiel dans la catégorie premium. Vous l'aurez compris, aux points l'EQA est devant, mais en rapport prix/prestations, le MX-30 se défend ici.
Remerciements
Mille fois merci à toute la famille Micheletty qui nous a accueillis dans son cirque situé à Villeneuve-la-Garenne, tout près de Paris. Leur professionnalisme et leur disponibilité ont rendu possible l’organisation pour la première fois d’un salon de l’auto dans un cirque ! Coup de chapeau aux artistes !
Partenaire du 1er salon Caradisiac, l’année dernière, le Groupe Prévost est de nouveau à nos côtés en 2021 pour gérer la logistique d’acheminement des 120 voitures exposées pendant le Salon Caradisiac Electrique/Hybride 2021. Un accompagnement déterminant pour la réussite de l’événement.
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