Michelin ferme une usine française, le ministre de l'Économie critique les pneus chinois

Michelin l'a officialisé il y a quelques jours : il va fermer son site de la Roche-sur-Yon courant 2020. Celui-ci emploie un peu plus de 600 personnes et fabrique des pneus pour poids lourds. Le manufacturier a expliqué que le plan de relance mis en place ces dernières années, avec 70 millions d'euros d'investissements, n'a pas eu "les effets attendus en raison des difficultés du marché des pneus poids lourds haut de gamme, tant en Europe qu’à l’export".

Les responsables évoquent aussi la concurrence chinoise. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a pointé du doigt ce même aspect. Interrogé hier par France Info, il a déclaré : "Le problème de fond, c'est que vous avez aujourd'hui des pneus chinois, qui prennent des parts de marché de plus en plus importantes et qui sont moins chers à l'achat. Mais je ne suis pas sûr qu'ils ne soient pas plus chers à l'usage et plus chers en matière environnementale".

Bruno Le Maire indique avoir demandé à la DGCCRF de mener une enquête sur ces pneus, en faisant notamment une comparaison d'usure entre pneus français et pneus chinois après six mois, pour voir s'il ne faut pas faire évoluer la réglementation pour donner plus d'informations aux consommateurs, avec des critères d'usage et de normes environnementales.

Le ministre a expliqué : "Nous essayerons de faire adopter par l'Union européenne des normes qui mettront clairement les pneus européens et français devant d'autres pneus qui ne sont pas de la même qualité : cela s'appelle défendre son industrie, de manière loyale". La volonté est donc d'orienter les clients vers les pneus français. Mais que dira Bruno Le Maire si l'éventuelle enquête donne des résultats plutôt positifs pour les gommes chinoises ?