Toyota Yaris Cross vs Renault Captur : la référence française va-t-elle vaciller ? - Comparatif statique
Voici un nouvel arrivant, de poids, dans la catégorie très disputée des SUV urbains. C'est le Toyota Yaris Cross. Première confrontation statique aujourd'hui pour lui avec une référence française : le Renault Captur. Est-il capable de le faire vaciller ? C'est ce que nous avons cherché à savoir.
La catégorie des SUV urbains est particulièrement disputée. Tous les constructeurs (ou presque) disposent d'un modèle à opposer à la concurrence. Mais ce n'était plus le cas de Toyota, depuis la disparition en 2014 de l'Urban Cruiser.
Une absence aujourd'hui comblée avec la commercialisation du Yaris Cross, version surélevée et agrandie de la citadine Yaris, au look cependant très personnel. Première confrontation statique aujourd'hui pour cette nouveauté de poids. Mais pas contre la meilleure vente du segment en France, le Peugeot 2008, car ce dernier ne possède pas, dans sa gamme, de version hybride (il a misé sur l'électrique). Or le Yaris Cross existe uniquement avec ce type de motorisation. Nous avons donc décidé de le mesurer au Renault Captur, qui possède un large éventail de moteur, dont un hybride.
Toyota Yaris Cross VS Renault Captur : le comparatif statique
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Design extérieur : continuité contre personnalité
Commençons par l'esthétique de ces deux modèles. Un point subjectif s'il en est, certes, mais de façon factuelle, on remarque que le Captur de seconde génération, présenté en octobre 2019, n'est qu'une évolution du premier du nom. Renault a conservé les formes, les proportions, le look général, en le faisant évoluer. Les optiques en forme de C, le capot doublement nervuré, les feux arrière eux aussi en forme de C modernisent et dynamisent indéniablement un ensemble harmonieux. Bien campé sur ses grosses roues de 18 pouces, habillé ici d'un joli bleu céladon et avec son toit contrasté gris, le Captur joue la continuité, mais n'est pas vilain à regarder.
De son côté, la nouveauté japonaise affiche une personnalité affirmée. Il est un peu plus petit que le Renault (4,18 m contre 4,23 m), mais son côté trapu lui donne l'air encore plus SUV. Son capot est très horizontal et haut perché. Sa calandre très verticale, encadrée par des optiques plutôt effilées incluant un insert blanc lui donne comme un air rageur, les sourcils froncés, prêt à en découdre.
Le profil laisse apparaître des passages de roues de forme géométrique, d'inspiration clairement Lexus, tandis que le montant arrière très incliné fera lui aussi penser à Lexus, mais aussi à ce que l'on peut observer sur le grand frère Rav-4.
À l'arrière, Toyota utilise une recette aujourd'hui très en vogue sur de nombreux modèles : le bandeau qui relie les feux, et qui forme une sorte de second becquet, en plus de celui, imposant, trônant au sommet de la lunette très inclinée. L'insert en plastique brut situé en bas du bouclier, dont le rôle est de rehausser visuellement la hauteur de l'auto, est par contre à notre sens disgracieux, car trop épais. On pourra aussi choisir sur le Yaris Cross une couleur de toit contrastée.
Et ce qui est certain, c'est qu'il se fera remarquer dans la rue, car il ne manque pas d'originalité.
Habitacle : un Captur indétrônable
Avec les Captur et Yaris Cross, c'est deux salles, deux ambiances. Dans le français, on trouve une ambiance claire et chaleureuse (et l'on peut d'ailleurs choisir ses placages). Le dessin n'a certes pas la modernité d'un Peugeot 2008, champion en la matière, mais l'ensemble est classe, et surtout très bien fini. Les assemblages sont rigoureux et la qualité des matériaux sans reproche, faisant du Captur une référence dans la catégorie, chez les généralistes. Même les côtés de console centrale sont moussés. Et la tablette multimédia verticale de 9,3 pouces (en série ou en option selon les finitions) affiche une belle surface. L'ergonomie est aussi réussie.
Quand on passe ensuite côté Yaris Cross, c'est la douche froide. Déjà, l'habitacle manque de clarté, même si un insert de planche de bord marron tente de donner le change. Ensuite, la qualité de finition est un bon cran en dessous. L'insert marron est le seul à être moussé, tout le reste est en dur, y compris les accoudoirs, faits d'une matière qui ressemble à du carton compressé. Aujourd'hui, même une Dacia Sandero fait mieux, en mettant vos coudes sur un matériau "soft".
Enfin, l'écran multimédia, même s'il propose une diagonale quasi équivalente à celui du Captur (9 pouces), a une surface inférieure, et son intégration fait moins naturelle. Mais il est bien placé, et de façon générale, l'ergonomie à bord est là aussi très bien pensée. On l'avait déjà observé sur la Yaris, c'est donc normal de le redire ici, le "Cross" reprenant à quelques détails près (instrumentation, dessin de la console centrale) celui de la citadine.
Les aspects pratiques : moins développés chez le japonais
"Renault, des voitures à vivre". Un slogan qui s'applique bien au Captur. Dans l'habitacle, les rangements sont nombreux, et volumineux, à l'image de la grande boîte à gants, et des bacs de portières pouvant accueillir des grandes bouteilles d'eau. À l'arrière, l'accessibilité est bonne, l'espace aux genoux et à la tête tout à fait satisfaisant.
Mais surtout, le Captur possède une banquette coulissante, qui permet de faire varier le volume de coffre de 406 à 536 litres sur les versions thermiques, et de 305 à 440 litres sur les versions hybrides. Il possède un double plancher qui permet d'obtenir une surface plane lorsque la banquette est rabattue.
Le Yaris Cross souffre de la comparaison. Son volume de coffre est fixe (400 litres) puisque la banquette coulissante n'est pas au programme. Pour autant, l'espace aux jambes à l'arrière est inférieur à ce que propose le Captur, rançon d'un empattement de 2,56 m (identique à celui de la Yaris) contre 2,64 m. Le Yaris Cross innove tout de même, avec un plancher de coffre séparé en deux parties, qui permet d'avoir une surface (presque) plane sur un côté seulement du coffre, si l'on ne rabat qu'une partie de la banquette, et plus de profondeur de l'autre.
La garde au toit est également inférieure, surtout avec le toit panoramique vitré, l'accessibilité rendue plus compliquée à cause de portes qui s'ouvrent moins grand. Enfin, les rangements, en nombre aussi nombreux que dans le français, sont de contenance bien moindre. Dans la boîte à gants par exemple, on rangera... des gants, et guère plus.
L'équipement : un Yaris Cross plus connecté
Ces deux autos possèdent des équipements que leur auraient enviés des modèles premiums d'il y a quelques années. Freinage d'urgence automatique avec reconnaissance des piétons et vélos, alerte de véhicule dans l'angle mort, maintien automatique dans la voie de circulation, régulateur de vitesse adaptatif, caméras à 360°, choix du mode de conduite, possibilité de bloquer l'auto en conduite 100 % électrique pour les versions hybrides du Captur et pour le Yaris Cross, possibilité de choisir son mode de conduite. Tout cela est présent.
La connectivité des écrans est aussi assurée. Android auto, Apple Car Play sont de la partie, la recharge sans fil également. Mais le Yaris Cross va plus loin. Il intègre une carte SIM 4G qui permet de contrôler la climatisation à distance via l'application MyT, ou dans un futur proche, de payer son plein à la station-service avant même d'y être arrivé (seulement chez Avia dans un premier temps), de trouver une place de stationnement libre sur son lieu d'arrivée, etc. Le service sera gratuit pendant les 4 premières années.
Si le Captur est privé de ces dernières fonctionnalités, il fait jeu égal avec son nouveau concurrent pour tout le reste, proposant même une conduite autonome de niveau 2 (maintien des distances et maintien dans la ligne de 0 à 160 km/h).
Les motorisations : pas le choix côté Yaris Cross, mais une version 4x4
Malgré la disparition des diesels, tués par les normes environnementales, le Renault Captur offre un large choix de motorisations. On trouve donc un 3 cylindres 1.0 TCE de 90 ch, voire 100 ch en version bicarburation GPL, un 1.3 TCE de 140 ch, disponible en boîte manuelle pilotée à double embrayage EDC ou en boîte mécanique à 6 rapports. On trouve aussi deux versions hybrides. Une hybride rechargeable E-Tech 160, et une hybride simple E-Tech 145 (et non 140 comme dit par erreur dans la vidéo), à base d'un 4 cylindres 1.6 d'origine Nissan de . Les versions hybrides possèdent une technologie de transmission originale puisqu'il s'agit d'une boîte à crabots sans embrayage, dotée de 4 rapports plus 2 pour le moteur électrique.
Côté Yaris Cross, c'est beaucoup plus simple, puisqu'une unique motorisation, hybride simple, est disponible. Il s'agit du bloc de la Yaris 116h, repris tel quel. Un trois cylindres 1.5 de 91 ch, soutenu par un moteur électrique de 80 ch, pour une puissance cumulée de 116 ch (les puissances ne s'additionnant pas). Ses rejets sont de 120 g par km en version 4x2, et 135 g/km en version 4x4. Car oui, l'avantage du japonais sera de pouvoir être proposé en version à transmission intégrale AWD-i peu après son lancement.
LE BILAN
Rude journée pour le Toyota Yaris Cross. Cette nouveauté importante, qui sera fabriquée dans l'usine française de Toyota à 150 000 exemplaires par an, espère se faire une belle place au soleil sur le segment des SUV urbains. Mais face au Renault Captur, elle souffre. En effet, ses aspects pratiques sont moins poussés, sa qualité de présentation et de finition un cran en dessous, et il n'offre qu'un unique choix de moteur. Il gagnera certainement un point côté financier. Car si les tarifs ne sont pas encore dévoilés officiellement, Toyota a annoncé entre 25 000 € et 34 000 €. Sachant que la version hybride du Captur, celle qui est comparable, est proposée à partir de 27 100 € (mais pour une puissance plus élevée), le japonais pourrait ici prendre un (petit) avantage. La gamme du Captur, elle, débute à 21 750 € avec le 1.0 TCE 90 ou 100 ch GPL.
En attendant les essais du Yaris Cross, pour juger de ses qualités dynamiques, c'est aujourd'hui le Renault Captur qui s'impose dans ce comparatif statique.
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