Aston Martin Vantage (2024) : pas que de la gueule (Essai vidéo)
Presque effrayante avec sa gueule béante, la nouvelle Aston Martin Vantage corrige les gros défauts de son prédecesseur. Au point de pouvoir lutter contre des machines aussi différentes que la Porsche 911 Turbo ou la McLaren Artura ?
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Note
de la rédaction
15,4/20
EN BREF
665 ch
0 à 100 km/h en 3,5s
325 km/h
1 605 kg à sec
199 663€
Revenons en 2018. Revendue par Ford en 2007 à un consortium rassemblant des fonds d’investissement, Aston Martin enchaînait alors la présentation de nouveaux modèles après de longues années de léthargie où elle ne faisait que rallonger la durée de vie de modèles lancés au début des années 2000. Après la grande 2+2 DB11 lancée deux ans plus tôt, le constructeur britannique faisait essayer sa toute nouvelle Vantage aux journalistes.
Formant à la fois l’entrée de gamme et l’offre la plus sportive dans l’esprit, cette Vantage rompait totalement avec les codes stylistiques d’Aston Martin. Après une décennie passée à réchauffer de vieux modèles, l’enseigne de Gaydon criait ainsi sa révolution tout en revendiquant des performances en net progrès.
Certes, cette Vantage surclassait facilement l’ancienne grâce à un V8 bi-turbo de 4,0 litres alors inédit chez les Anglais, un bloc de 4,0 litres fourni par Mercedes-AMG. Mais justement, elle donnait un peu l’impression de conduire une AMG GT avec un design différent (qui ne plaisait d’ailleurs pas à tout le monde). Battue par l’Allemande au registre de l’efficacité pure (notamment grâce aux excellentes variantes GT-R et Black Series), elle n’a que très peu évolué pendant ses six ans de carrière et manqué son objectif de séduire en nombre la clientèle des super-sportives.
La situation actuelle d’Aston Martin diffère sensiblement de celle de 2018. Le patron de l’époque, Andy Palmer, a été remercié (en raison d’une stratégie jugée défaillante et de mauvais résultats financiers) tout comme son successeur Tobias Moers. Le constructeur appartient toujours à un consortium mais désormais mené par le milliardaire canadien Lawrence Stroll. Toujours pas revenue à la prospérité économique, la marque lance aujourd’hui une nouvelle Vantage beaucoup plus puissante que l’ancienne (665 chevaux au lieu de 510). De quoi nous renvoyer à l’époque trouble des années 90, lorsque les metteurs au point de la marque cachaient la misère financière sous une débauche de puissance brute ? Rappelons que la Vantage de 1993, une grosse 2+2 équipée d’un V8 à double compresseur de 550 chevaux préparé avec l’aide de Callaway, surclassait toutes ses concurrentes au registre de la puissance mais souffrait d’une mise au point hasardeuse.
Attention, la gestion actuelle de la marque n’a rien à voir avec celle du siècle dernier. Outre de gros investissements et des projets ambitieux à moyen terme (comme l’arrivée d’un modèle électrique en 2026), le constructeur améliore soigneusement tous ses modèles thermiques. Cette « nouvelle » Vantage arrive juste après une DB12 saluée pour ses qualités et avant une nouvelle Vanquish V12. Elle revient à un design plus traditionnel que la Vantage de 2018, ce qui ne l’empêche pas d’arborer une calandre hypertrophiée au maximum rappelant sous certains angles la très exclusive supercar One-77. Quand on se retrouve pour la première fois devant toute une rangée de ces autos, on s’imagine tout tremblotant au moment d’en découvrir une dans le rétroviseur central de sa voiture sur l’autoroute. Gardant la base châssis de l’ancienne mais « avec 80% de nouvelles pièces » d’après les chefs de projet consultés sur place, cette Vanquish modifiée en profondeur conserve la poupe de l’ancienne et reste une voiture assez petite (elle ne mesure que 4,49 mètres de long). Mais elle gagne encore en largeur (30 mm au niveau des ailes), ce qui renforce d’autant plus cette allure musculeuse qui la rend très impressionnante à regarder.
Il y a aussi beaucoup de changement à l’intérieur. Verticale et assez minimaliste, l’ancienne planche de bord laisse la place à un mobilier proche de celui de la DB12 (modèle avec lequel la Vantage partage son groupe motopropulseur et toute son électronique de bord). Si les très beaux habillages d’Aston Martin n’ont traditionnellement pas grand-chose à envier à ceux de Bentley ou Rolls-Royce, la Vantage souffrait d’une interface numérique obsolète et la nouvelle reprend heureusement celle, bien plus moderne, inaugurée par la DB12 (fonctionnant sous le système d’exploitation Linux). Précisons enfin que le volume de coffre maximal (sans séparateur ni plage arrière) reste à 346 litres, quasiment au niveau d’une bonne compacte. De quoi battre toutes les supers-sportives à moteur central arrière au registre de l’habitabilité pour ceux qui osent partir en voyage avec ce genre de machine.
Chiffres clés *
- Taux d'émission de CO2 : NC
- Bonus / Malus : NC
- Date de commercialisation du modèle : Novembre 2017
* A titre d'exemple pour la version .
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