Citroën ZX Volcane vs VW Golf III GTI, duel de compactes sportives encore abordables, dès 4 000 €
Non, les youngtimers sportifs ne sont pas tous hors de prix, comme le montrent les ZX Volcane et Golf III GTI. Entre la discrète française et la chic allemande, que choisir ?
Les forces en présence
Citroën Zx Volcane (1991 - 1997) : berline 5 portes, 5 places, 4 cylindres en ligne, 1,9 l/2,0 l atmo, 130/123 ch, 1 060 kg, 205 km/h, à partir de 4 500 €.
Volkswagen Golf III GTI (1991 - 1997) : berline 5 portes, 5 places, 4 cylindres en ligne, 2,0 l atmo, 115 ch, 1 110 kg, 196 km/h, à partir de 4 000 €.
Dans les années 90, les sportives se font moins radicales et plus confortables. Moins rapides ? Voire. La Citroën ZX marque les esprits non par sa ligne, banale, mais son essieu arrière dit « autodirectionnel » qui lui confère un comportement routier très efficace. De son côté, la Golf III soigne sa douceur générale, et sa version GTI n’échappe pas à la tendance. Toutes deux bénéficient d’un 2,0 l à injection, 125 ch dans le cas de la Citroën, 115 ch pour la Volkswagen, et les performances sont très proches, le 200 km/h étant dans leur ligne de mire. Mais chacune a des moyens bien à elle d’y parvenir.
Présentation : discrètes mais puissantes
Etonnamment, Citroën a attendu 1991 pour se doter d’une compacte : la ZX, lancée en 1991. Cet évènement est un non-évènement stylistique tant cette auto surprend par sa banalité. Elle ressemble même étrangement à la Yugo Florida, lancée 4 ans auparavant. Mais qu’on n s’y trompe pas : la française inaugure une plateforme ultramoderne qui sera reprise sur la Peugeot 306. De plus, la Citroën fait beaucoup parler d’elle par un élément technique : un train arrière qui provoque un micro-braquage des roues (1,5° dans le sens du virage) quand la voiture est en appui.
Un train arrière « autodirectionnel » comme l’annoncent fièrement les communicants du double chevron. Avec une telle base, la version sportive devrait se signaler par son efficacité. Dénommée Volcane, celle-ci reçoit sous le capot le bloc 1,9 l 130 ch de la Peugeot 205 GTI. Un peu juste, mais la vitesse maxi est annoncée à 205 km/h. Pour l’époque, l’équipement semble intéressant : direction assistée, vitre et rétros électriques jantes en alliage, projecteurs antibrouillard, sièges sport et volant réglables en hauteur, boucliers peints… Le prix est en conséquence : 111 300 F, soit 29 200 € actuels selon l’Insee.
En juillet 1992, la Volcane troque son 1,9 l contre un 2,0 l, plus gros mais moins puissant : 123 ch. Pourquoi ? Parce qu’il reçoit un catalyseur, bon pour l’écologie mais nuisible au rendement. La même année, la ZX Volcane se décline aussi automatique (en conservant le 1,9 l, mais catalysé et chutant à 122 ch : allez comprendre) puis en 3-portes, bénéficiant ainsi d’un look plus fun. En 1994, la française bénéficie d’un léger restylage (calandre agrandie) alors que la finition s’améliore. De plus, la dotation s’enrichit, en option évidemment, d’un airbag. Ensuite, jusqu’à son retrait en 1997, la ZX Volcane n’évoluera pratiquement plus.
Lancée fin 1991, la Golf III reprend les soubassements de la Golf II : on ne s’en douterait pas, vu sa carrosserie autrement plus opulente et travaillée en rondeur, pour se donner un aspect rassurant. Elle marque les esprits car c’est la 1ère Golf européenne à ne plus arborer de projecteurs circulaires. Ce dessin a pour écho l’ambiance plus cossue dont bénéficie l’habitacle, où trône un tableau de bord massif, bien plus raffiné que celui de la II, du moins en apparence.
Pour leur part, les trains roulants sont retravaillés, et leur largeur accrue améliore les qualités dynamiques de la compacte de Wolfsburg, dont la sécurité passive grimpe d’un bon cran, au détriment du poids, en hausse. Néanmoins, ces évolutions lui valent le prix de voiture de l’année 1992. En GTI, elle troque le 1,8 l de sa devancière contre un 2,0 l à injection, mais celui-ci s’en tient à 115 ch. Problème, la Golf III GTI passe la tonne (1 110 kg).
Si la vitesse maxi frôle les 200 km/h grâce à un Cx ayant chuté de 0.34 à 0.30, le 0 à 100 km/h passe tout juste la barre des 10 s, à 10,1 s… La 1ère Golf GTI, en 1976, faisait mieux ! Heureusement, l’équipement se révèle riche : quatre vitres électriques, ordinateur de bord, jantes en alliage, direction assistée, volant réglable (en option, à 770 F)… A 105 700 F en 3-portes
(25 400 € actuels selon l’Insee), l’allemande n’est même pas trop chère.
Seulement, elle ne va évoluer que dans le détail. En 1994 arrive une série spéciale Edition dotée d’une sellerie Recaro, alors qu’en 1995, l’ABS est désormais de série sur la 115 ch, tout comme l’airbag conducteur et l’alarme, alors que les jantes changent. En 1996 une série limitée Anniversary apparaît en l’honneur des 20 ans de la GTI. Ensuite, celle-ci adopte le suffixe Carat pour accompagner sa fin de carrière, enrichie d’une clim, avant de céder la place à la Golf IV en 1997.
Fiabilité/entretien : la Golf croustille
Avec la ZX, Citroën a réalisé un grand bond en avant qualitatif. Résultat, une longévité excellente. Les moteurs brillent par leur endurance (300 000 km ne leur font pas peur), à l’instar de la transmission, si l’entretien a été suivi, comme toujours (courroie de distribution avant 100 000 km). Cela dit, toute l’électronique, qui peut se révéler capricieuse.
De plus, vu l’âge de la voiture, la corrosion peut avoir fait des dégâts, sur les bas de caisse ou pire, les chapelles d’amortisseur. Ce sera à surveiller de près. Par ailleurs, comme sur bien des autos de PSA, le train arrière a tendance à s’ouvrir à fort kilométrage, par usure des roulements de bras tirés, engendrant un carrossage négatif des roues. Chose inédite sur une Citroën, l’habitacle vieillit très convenablement, même si les sièges finissent par s’avachir, sans tellement se trouer toutefois.
A l’inverse de Citroën, Volkswagen a quelque peu baissé ses standards de qualité avec la Golf III. La corrosion a attaqué parfois rapidement les bas de caisse, les portières, le tour de parebrise, les chapelles d’amortisseur avant, les passages de roue (derrière les protections en plastique) et le bac à batterie. Vérifiez bien ces points. De plus, les lourdes portières ont tendance à s’affaisser et fatiguent les montants avant. Heureusement, la Golf GTI profite d’un moteur très endurant : les 300 000 km ne lui font pas peur, si l’entretien a été sérieux (changement régulier de la courroie de distribution).
La boîte résiste un peu moins, à cause de roulements un peu faiblards. Rien à redouter du côté de la suspension, qui vieillit normalement. Dans l’habitacle, les plastiques vieillissent bien, mais si les renforts des sièges sport se trouent. Par ailleurs, le ciel de toit a tendance à s’avachir et l’électronique (alarme, témoin d’ABS) peut tomber en panne, tout comme les moteurs de vitres électriques.
Avantage : Citroën. Moins sensible à la corrosion, la ZX remporte cette manche, malgré son essieu arrière à surveiller plus que celui de la Golf.
Vie à bord : c'est pas la joie !
La ZX accueille ses passagers avec des sièges très confortables même si les assises sont un peu courtes. L’ambiance est austère, à cause du tableau de bord sombre aux formes simplistes, mais la finition, très, très nettement supérieure à celle d’une BX, vieillit honorablement. On apprécie la luminosité ainsi que l’espace plutôt généreux dévolu aux passagers. Cela vaut aussi pour l’arrière, où la banquette se révèle accueillante. On apprécierait toutefois un peu plus de rangements à bord. A 345 l, le coffre se révèle plutôt spacieux.
Surprise, la Golf apparaît un peu plus chaleureuse à bord que la ZX. Ce, grâce à un tableau de bord mieux présenté et aux formes plus élaborées. Toutefois, la luminosité est moindre et la finition pas supérieure. Si les sièges se révèlent plus fermes que ceux de la Citroën, ils procurent aussi un meilleur maintien, alors que l’habitabilité vaut bien celle de la française. L’équipement semble un peu plus fourni, les vitres arrière électriques et l’ordinateur de bord étant de série. Et les toutes dernières versions disposent d’un double airbag, interdit à la Citroën. Mais le coffre rend quelques litres, à 320 l.
Avantage : VW. Nos deux rivales sont très difficiles à départager, mais nous donnerons la victoire à la Golf, mieux présentée et équipée.
Sur la route : magique Citroën
Grâce à un volant et un siège réglables en hauteur, la ZX offre une très bonne position de conduite. D’emblée, on aime la direction, rapide, consistante et très précise, ainsi que la boîte douce à manier. Souple et vigoureux, le moteur garantit des performances bonnes mais pas impressionnantes : en fait, il est efficace partout donc gomme les sensations. Et se révèle bruyant à haut régime, surtout que la 5e est courte (32 km/h pour 1 000 tr/min en 5e).
Quant au châssis : c’est un scalpel. Une fois qu’on s’est habitué à la poupe qui bouge beaucoup sur ses silentblocs quand on attaque les virages sur les freins, la ZX se révèle d’une efficacité redoutable. Aussi, on prend plaisir à rouler sportivement, tout restant surpris par le confort de la suspension, impeccablement amortie. De sorte que la Citroën demeure plaisante en usage courant. Sacrée polyvalence !
Excellente position de conduite dans la Golf, pour les mêmes raisons que la Citroën même si le volant réglable n’arrive de série qu’en 1993. Silencieux, le moteur étonne par sa souplesse, sa rondeur et sa douceur. Il monte aisément en régime, mais on ne peut toutefois le qualifier de performant. Il s’attèle d’ailleurs à une boîte relativement longue (35,6 km/h pour 1 000 tr/min en 5e) et moins précise que celle de la ZX : la Golf GTI est d’abord docile !
Cela se traduit dynamiquement par un comportement routier très sûr, une direction précise agissant sur un train avant résistant bien au sous-virage, mais l’efficacité, pas ridicule du tout, ne vaut pas celle de la française. Surtout que l’amortissement, trop souple, engendre bien des mouvements de caisse. En usage courtant, la Golf étonne par son confort, ce qui est assez inattendu. Belle homogénéité donc, mais sportivité en berne.
Avantage : Citroën. Plus performante et efficace que la Golf, la ZX propose aussi un très bon confort général, même si elle est plus bruyante que sa rivale.
Budget : encore abordables
En bon état, la ZX se déniche dès 4 500 €, tandis qu’un exemplaire réellement impeccable atteint 5 500 €, en dépassant les 150 000 km. Certains proposent des autos de moins de 80 000 km à 10 000 €, qui ne nécessitent aucuns frais. Pas sûr qu’ils les vendent à ce prix-là. Côté consommation, la Citroën réclame 9 l/100 km en moyenne.
Surprise, la Golf est un peu moins chère que la Citroën, puisqu’à état et kilométrage comparables, elle débute à 4 000 €. Un exemplaire en excellent état, aux alentours de 180 000 km reste à 5 000 €, alors qu’à 8 000 €, on déniche des GTI immaculées de moins de 100 000 km à 8 000 €. La consommation moyenne s’établit à 8,2 l/100 km.
Avantage : VW. Moins chère et plus frugale que la ZX, la Golf remporte ici une victoire logique.
Verdict : une Citroën plus sympa
Aux points, nos deux rivales se tiennent. Seulement, si on a d’abord envie d’une vraie compacte sportive, alors la ZX Volcane s’impose grâce à son comportement routier très efficace, ses performances honorables et son agrément en conduite dynamique. Elle saupoudre le tout d’une belle fiabilité mécanique et d’un confort de suspension appréciable.
La Golf GTI plaira aux gens plus paisibles et amateurs de valeurs sûres. Plus douce et silencieuse que la française, elle est aussi mieux présentée, moins chère et plus frugale. Mais elle ne peut rivaliser côté comportement routier, et rouille davantage, alors que ses performances sont en retrait. Point intéressant : ces deux compactes rapides sont éligibles à la carte grise collection, une bonne partie ayant passé les 30 ans.
Thème | Avantage |
Fiabilité/entretien | Citroën |
Vie à bord | Volkswagen |
Sur la route | Citroën |
Budget | Volkswagen |
Verdict | Citroën (cf. texte) |
Pour trouver des annonces, rendez-vous sur le site de La Centrale : Citroën ZX et Volkswagen Golf III GTI.
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