Comparatif - DS 3 E-Tense VS Jeep Avenger électrique : les cousines ennemies
Au fil des mois, le segment des petits SUV électriques, dont les ventes ne cessent de croître, voit son offre grossir. Pour se distinguer au sein d’une concurrence toujours plus nombreuse, il devient donc crucial de proposer des modèles toujours plus personnels. Dans la galaxie Stellantis, c’est la voie que vient de choisir Jeep avec l’Avenger qui marie, pour la première fois en série, le look inimitable du label américain avec une mécanique zéro émission. Dans un genre différent, DS Automobiles a également fait ce choix avec sa DS 3, née Crossback. Confronter ses deux cousines sonne donc comme une évidence.
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Si l’intégration de Jeep au sein du groupe FCA avait permis au constructeur américain de développer deux des modèles, la Renegade et le Compass, les plus compacts de son histoire, l’incorporation au géant Stellantis va lui donner l’occasion d’intégrer à son offre des modèles 100 % électriques.
L’Avenger, tout en étant la Jeep la plus courte actuellement disponible, est donc également la première à se passer d’un pot d’échappement. Sans mystère, elle reprend les entrailles de ses cousins par alliance, les Opel Mokka électric et Peugeot e-2008. Elle n’en demeure pas moins une véritable Jeep comme en témoignent ses lignes extérieures et l’arrivée prochaine d’une déclinaison à transmission intégrale.
Initialement uniquement diffusée dans notre pays avec une mécanique zéro émission, l’Avenger propose également, depuis quelques semaines, le trois cylindres 1.2 turbocompressé de 100 ch étudié et produit en France et ne va pas tarder à recevoir le 1.2 Hybrid de 136 ch. La marque met toutefois majoritairement l’accent sur la version électrique. C’est d’ailleurs, à n’en pas douter, celle-ci qui a permis à cette américaine de décrocher le titre envié de Voiture de l’année 2023 en Europe.
Pour se mouvoir, cette Jeep "propre" a recours, sans surprise, au nouveau moteur électrique de 156 ch du groupe franco-italo-américain. Avec ses 260 Nm disponibles sans délai, l’Avenger promet des performances honorables, malgré une masse importante de 1 595 kg à vide. La puissance est transmise, pour le moment, aux seules roues avant et elle tire son énergie d’une nouvelle batterie dont la capacité, 51 kWh nets, permet, selon le cycle d’homologation mixte WLTP, de parcourir jusqu’à 400 km. Une donnée honorable pour un véhicule dont la vocation première est de fréquenter les zones urbaines. Capable d’accepter des puissances de charge jusqu’à 100 kW, elle devrait également, lors de longs trajets, ne pas se montrer trop contraignante.
Bien que récente, cette mécanique de 156 ch n’est pas l’apanage de l’Avenger. Le Peugeot e-2008 en profite depuis son restylage et l’Opel Mokka devrait la recevoir dans les prochaines semaines. Au sein du groupe, un autre petit SUV dispose également de ce moteur : le DS 3.
Dévoilé en toute fin d’année 2018, le successeur de la très demandée DS 3 porte alors le nom de DS 3 Crossback. Comme son grand frère, le DS 7, il est devenu DS 3 "tout court" en fin d’année dernière, lors du traditionnel restylage de mi-carrière.
Si les entrailles de ces deux apparentés sont identiques, cela ne se remarque pas de l’extérieur. Nous l’avons dit, l’Avenger a repris les gênes esthétiques des Jeep. À savoir, notamment, la calandre dotée de 7 barrettes verticales. Les lignes sont taillées au cordeau et rappellent immanquablement la Renegade et, surtout, la Wrangler.
À l’opposé, le DS 3 use et abuse des courbes : optiques, calandre, plis de carrosserie… Son style est, tout comme celui de l’Avenger, reconnaissable au premier coup d’œil. Selon DS Automobiles, il incarne ainsi parfaitement le raffinement automobile à la française. Un raffinement qui s’exprime au travers de moult chromes, même s’ils sont moins nombreux depuis les retouches de l’année dernière. Sur la finition Performance Line, ils ont même totalement disparu.
À partir d’ingrédients mécaniques identiques, ces deux SUV sont ainsi parvenus à proposer des recettes fort différentes. Alors, qui de la french cuisine ou de la gastronomie à l’américaine va l’emporter ?
Aspects pratiques : de la forme découle la fonction
C’est une loi physique immuable : il est plus facile d’obtenir un espace intérieur généreux avec des formes cubiques qu’avec des rondeurs. Notre duo made by Stellantis en fait la démonstration. Aux places avant de l’Avenger, on profite d’une vision vers l’avant très dégagée, tandis que les occupants de la banquette disposeront, pour un véhicule de cette catégorie, d’un espace suffisant pour leurs jambes, leurs coudes et leur tête. Le constat est quasi-contraire dans la DS 3. Le conducteur et le passager avant se sentiront engoncés, notamment à cause du mobilier de bord envahissant. À l’arrière, les cotes sont dans la moyenne basse du segment en ce qui concerne la largeur et la hauteur, et carrément au plus mauvais niveau en matière de longueur pour les jambes. À tel point que si les occupants des places avant mesurent plus d1m70, il ne sera possible d’installer sur la banquette que de jeunes enfants. C’est extrêmement surprenant sachant que la française est à la fois plus longue et plus large, mais moins haute, que l’américaine.
Pour les bagages, en revanche, le match est nul avec 350 l et 355 l pour la DS 3 et l’Avenger. Les banquettes ont, dans les deux cas, un dossier rabattable selon le schéma 1/3-2/3. Mais celui-ci ne permet pas d’obtenir un espace de chargement totalement plat. Toutefois, aucun décrochage entre le plancher de coffre et les dossiers n’est à signaler. Pour parvenir à ce résultat, la DS 3 doit tout de même faire appel à un double plancher, heureusement livré sans supplément.
Les oppositions se poursuivent lorsque l’on observe les planches de bord. En bonne américaine, la Jeep n’a recours qu’à des plastiques durs et peu valorisants à l’œil. Seule fantaisie, un large bandeau peint traverse le tableau de bord de part en part et peut arborer une couleur vive. Depuis le restylage, la gaîté n’est plus non plus de la partie à bord de la DS 3, les ambiances intérieures étant, selon le niveau de finition, noires ou grises. Les plastiques ne sont pas non plus de la meilleure qualité qui soit, mais, hormis sur la version de base Bastille, la planche de bord est largement recouverte de cuir Nappa ou d’Alcantara. Un standing rare à ce niveau de gamme. Dans l’une comme dans l’autre, les ajustements du mobilier ne sont pas irréprochables.
Voulue avant toute pratique, l’Avenger multiplie les espaces de rangement. Deux larges bacs, dont un occultant grâce à un curieux système de volet pliable, sont présents sur la console centrale. On trouve également une rigole face au passager avant. Au total, la petite Jeep se targue de disposer de 34 l de rangements intérieurs. À ce chapitre, la DS 3 se contente du minimum.
Nos deux concurrentes sont, en revanche, renvoyées dos à dos en ce qui concerne l’ergonomie. Et ce n’est pas, tant s’en faut, un compliment. Parmi les incongruités, on trouve la commande de boîte à bouton disposée au pied de la console centrale, et donc hors d’atteinte du conducteur si celui-ci ne décolle pas son dos du dossier, de la Jeep, et les multiples commandes mal identifiées et disposées autour des aérateurs centraux de la DS. Toutes deux profitent, en revanche, de la dernière génération de la tablette tactile Stellantis. La qualité d’image de cet équipement est de bon niveau et sa facilité à naviguer dans les menus et sous-menus plutôt bonne, y compris pour un néophyte.
Toujours au chapitre de l’infotainment, notons que, l’une comme l’autre, ont abandonné le combiné d’instrumentations "à l’ancienne" au profit d’un écran en partie personnalisable. Celui de la Jeep est toutefois plus lisible, tandis que DS Automobiles, toujours dans le but de faire original, a recours à un petit écran carré enfoncé profondément sous la casquette de la planche de bord. Mais pour remédier à cet inconvénient, elle dispose, en série ou en option selon le niveau d’équipement, d’un affichage tête haute. Un petit plus que l’Avenger n’a pas cru bon d’embarquer.
Pratique | Jeep Avenger Electrique Summit | DS 3 E-Tense Esprit de Voyage |
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Qualité de la finition | ||
Rangements | ||
Modularité | ||
Coffre (volume, seuil, facilité de chargement) | ||
Longueur maxi de chargement | ||
Places AR : longueur aux jambes | ||
Places AR : largeur aux coudes | ||
Places AR : garde au toit | ||
Plancher plat | ||
Puissance maxi de recharge courant alternatif (à la maison) | ||
Puissance maxi de recharge courant continu (borne rapide) | ||
Réseau propriétaire | ||
Note : | 11,7 /20 | 10,8 /20 |
Budget : le premium, ça se paie
Si elles reprennent un maximum d’éléments communs, nos deux cousines ne se placent pas sur le même segment de marché. Charge à l’Avenger de batailler avec les généralistes, à commencer par deux autres membres de la famille Stellantis, les Opel Mokka Electric et Peugeot e-2008, tandis que la DS 3 vise les marques premium.
Ce positionnement haut de gamme se paie, au premier sens du terme. Pour rouler au volant de la française, il faut ainsi débourser un minimum de 41 600 €. Face aux 39 000 € exigés par la Jeep, c’est déjà un écart conséquent. Celui-ci se réduit néanmoins quelque peu lorsque l’on considère les deux définitions opposées ici. Ainsi, le modèle le plus raffiné de l’Avenger, baptisé Summit, s’affiche à 43 500 €. De son côté, la DS 3 Esprit de Voyage réclame 45 050 €. À noter que cette dernière existe également dans une définition encore plus raffinée, l’Opéra, facturée 48 050 €. C’est sans doute le prix de l’image.
La bonne nouvelle, c’est que nos deux concurrentes ouvrent toujours droit, pour 2024, au bonus écologique pour peu qu’elles soient facturées 47 000 € au maximum. La facture se verra donc réduite d’au moins 5 000 €.
En matière d’appétit, les différences ne sont guère -et c’est parfaitement logique- marquée. Notre essai s’est toutefois soldé par une donnée, 16,7 kWh en moyenne, légèrement favorable à l’américaine. La DS, pour sa part, termine avec 16,9 kWh/100 km. Une différence toutefois trop peu notable pour être significative. Soulignons tout de même que ces chiffres sont assez élevés pour de petits SUV.
Budget | Jeep Avenger Electrique Summit | DS 3 E-Tense Esprit de Voyage |
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Coût d'achat | ||
Bonus/malus | ||
Cote attendue | ||
Durée de la garantie | ||
Fiabilité attendue/coût de réparations | ||
Note : | 13,2 /20 | 12 /20 |
Équipement : montée en gamme peu marquée pour l’Avenger
Nos deux rivales proposent des gammes plutôt étendues, chacune ne propose pas moins que 4 niveaux de finition. Et encore, la DS 3 a récemment retiré quelques offres de son tarif puisque, il y a encore peu, le client avait le choix entre 8 versions.
Au vu de leur niveau de prix, la Jeep comme la DS jouent d’entrée de jeu la carte d’une dotation qui n’oublie rien d’essentiel. Nous parlons ici de la climatisation automatique, du démarrage sans clé, du combiné d’instrumentations numérique, des projecteurs à LED ou de l’écran tactile central. En digne héritière de la Willys, l’Avenger de base y ajoute le Selec-Terrain, un dispositif permettant de choisir entre 6 modes conduites. La pompe à chaleur est également livrée de série. Nommé Bastille, le premier niveau de la DS 3 favorise l’élégance avec les jantes alliage de 17" et les vitres arrière surteintées.
L’Avenger se décline ensuite en finition Longitude (jantes alliage 16", radar de recul…), Altitude (clé mains libres, hayon électrique, régulateur de vitesse adaptatif…) et Summit (chargeur de smartphone à induction, sièges avant chauffants, vitres arrière surteintées…).
La française, pour sa part, préfère des déclinaisons au caractère plus marqué. Le deuxième niveau d’équipement, baptisé Performance Line affiche un caractère dynamique grâce à son look extérieur spécifique, sa sellerie en Alcantara et le DS Sensorial Drive. Autant d’éléments indisponibles, ou alors en supplément, sur l’Esprit de Voyage reconnaissable à ses feux arrière à LED, ses jantes de 18", son GPS connecté, ses sièges avant chauffants et sa clé mains libres. Au sommet de la gamme, l’Opéra se veut encore plus raffinée avec son siège conducteur massant et à réglages électriques, son affichage tête haute, sa caméra 360° ou encore son chargeur de smartphone à induction.
Rapport prix/équipements | Jeep Avenger Electrique Summit | DS 3 E-Tense Esprit de Voyage |
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Aides à la conduite | ||
Conduite (liaisons au sol) | ||
Confort | ||
Multimédia | ||
Style intérieur | ||
Style extérieur | ||
Note : | 15 /20 | 14,3 /20 |
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