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En Suède, Volvo s'offre un méga casting

Dans Economie / Politique / Industrie

Michel Holtz

Ce n'est pas un gigantesque recrutement de comédiens, mais une énorme machine qui fait beaucoup parler d'elle dans toute l'industrie automobile. Volvo nous a permis d'approcher celle que le constructeur a installé dans son usine suédoise de Torslanda. Reportage en Suède.

En Suède, Volvo s'offre un méga casting

Torslanda, dans la banlieue de Göteborg en Suède, n’est pas une simple usine d’assemblage de voitures, c’est le symbole du poids de Volvo dans le pays. Neuf millions d’autos sont sorties de ce site historique depuis 60 ans et, à l’heure de basculer à 100 % dans l’électrique, l’unité pilote de la marque doit montrer l’exemple. Alors, par l’entremise de son propriétaire, le Chinois Geely, elle a injecté 1 milliard d’euros pour électrifier les 200 000 m2 de Torslanda.

Une somme qui ne doit pas seulement servir à transformer les chaînes de production d’où sortent aujourd'hui, notamment les SUV XC90 thermiques, mais qui, à terme, doit entièrement basculer dans le tout électrique. Quand ça ? « Quand le marché sera prêt, mais de toute façon d’ici 2030 » affirme Magnus Olsson le patron du site, en phase avec la décision de la marque de ne pas freiner l’électrification de Volvo, malgré ses  revers actuels en la matière.

Des chaînes, une unité d'assemblage de batteries et une machine géante

Mais le milliard engagé n’est pas seulement destiné à modifier les chaînes et à monter le département chargé d’assembler les batteries fabriquées, entre autres, en Suède, dans la Gigafactory inaugurée par Volvo avec Northvolt à Skellefteå, dans le nord du pays. Cet énorme investissement est aussi dédié à une énorme machine, ou plutôt, une usine à gaz de 28 mètres de haut, sur 50 de long : un mega casting. Ce terme, qui vient de « coulée » en anglais, ne désigne pas une recherche géante de comédiens, mais bel et bien une sorte de gigantesque imprimante 3D industrielle, même si elle ressemble plus au centre Georges Pompidou qu’à une boîte posée sur un bureau.

Car le principe est aussi simple que sa réalisation est complexe. Il suffit de poser des plaques d’aluminium à l’entrée de l’appareil et à l’autre bout, deux minutes plus tard, apparaît la partie arrière complète d'un XC 90 d’un seul tenant, sans la moindre vis ni soudure. À l’intérieur du monstre, l’alu est fondu, formé, refroidi, percé, refroidi, nettoyé, et ses résidus sont ensuite refondus pour que rien ne se perde.

La partie arrière d'un châssis de XC 90 réalisée en une seule pièce et en deux minutes.
La partie arrière d'un châssis de XC 90 réalisée en une seule pièce et en deux minutes.

A priori, la performance n’a rien d’exceptionnelle. Sauf que ce mega casting, comme ses copains (Torslanda disposera bientôt de trois exemplaires) remplace, en 120 secondes,  un mécano de 100 pièces différentes, car il est capable de moulages complexes auxquels l’industrie n’était, jusqu’ici, jamais parvenue.

Une seule pièce en remplace 100

Autant dire que l’invention, inaugurée par Tesla, intéresse absolument toute la planète auto qui voit dans ces mega castings un gain considérable de temps et d’argent. Toyota, Honda, Renault et tous les autres s’apprêtent à plonger, alors que le Suédois, plutôt fiérot, vient d’achever son premier robot géant, et s’apprête à finir d’en construire un second, la place pour le troisième étant déjà prévue.

Si le monde de l’auto est donc en train de muter vers ces megas machines, la démarche est néanmoins contestée pour des raisons tant sociales que purement liées à des soucis qui touchent directement les consommateurs.

C’est que, lorsqu’une seule machine permet de réaliser, en une seule pièce, la partie d’une voiture qui en nécessitait 100 auparavant, l’acte est forcément synonyme de casse social, chez les sous-traitants, comme dans les entreprises de logistique qui transportaient ces différentes pièces vers l’usine d’assemblage.

Mikael Fermér réfute cette casse sociale, du moins chez Volvo. « Au contraire, explique l’ingénieur chef en charge des plateformes de la marque, il nous faut plus de monde. Avec les mega castings. 200 salariés sont affectés à ces machines ». Le son de cloche est bien évidemment différent du côté des équipementiers et des transporteurs qui perdent ce marché.

Restent les consommateurs qui redoutent de voir le prix des réparations de leur auto exploser en cas de choc arrière, puisque le berceau est d’un seul tenant et qu’il faudra le changer entièrement, plutôt que d’en remplacer les pièces abîmées. Là encore, Mikael Fermér balaie l’argument. « Cette partie arrière, puisqu’elle est d’un seul bloc, est bien plus solide qu’avant, bien plus légère aussi, ce qui représente un véritable gain pour le consommateur ».

Quels que soient les freins à la mise en place de ces mega castings, ils devraient pousser comme des champignons dans les vastes halls des grandes usines automobiles. Pourront-elles un jour aller plus loin ? Former des coques entières de voitures ? Voire des autos complètes ? « L’imagination est la seule limite » conclut Magnus Olsson en rêvant, sans doute, du Torslanda du futur.

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