La LLD se montre opportuniste pour garder le cap
Le Sesamlld, syndicat des professionnels de la location longue durée, a interrogé ses adhérents sur le marché actuel de la LLD. Il ressort de cette étude, en dépit d'une situation post-crise toujours impactante, une vision optimiste pour 2024, notamment à la faveur de nouveaux services, d'une électrification croissante et d'offres LLD sur le canal de l'occasion.
Jetant un oeil dans le rétro, les acteurs de la location longue durée rappellent d'abord qu'en 2022, subissant de plein fouet la pénurie de composants électroniques et de fortes difficultés d'approvisionnement, la durée moyenne des contrats s'était fortement allongée, s'établissant alors à 40,7 mois, contre 38,1 mois un an plus tôt.
Pourtant, au regard d'une offre de véhicules disponibles encore limitée, ALD Automotive, Arval, BPCE Lease et les autres membres du Sesamlld attestent que " le marché du neuf a recommencé à se stabiliser au début 2023." Ils évoquent un maintien pour le segment de la LLD avec 27,3 % des immatriculations globales.
Budget, nerf de la guerre
Plus dans le détail, l'étude montre que la maîtrise du budget est un critère prépondérant pour les clients. Les sociétés de LLD disent recevoir ce message 5 sur 5. Elles revendiquent savoir " trouver des solutions " et être en capacité notamment de " proposer pour le particulier, des véhicules d’occasion, et pour le professionnel, des véhicules de gamme inférieure ", argumente Christophe Rivière, de Crédit Mutuel Leasing. Ce dernier ajoute que " les clients veulent également de la souplesse en fin de contrat."
Offrir de la flexibilité en fin de bail, tester de nouveaux services et s'appuyer sur la connectivité par exemple, cela fait partie des outils que les loueurs promeuvent de plus en plus, ne serait-ce qu'auprès des gestionnaires de flottes. Objectif : permettre une maintenance prédictive efficace et une analyse des habitudes des usagers de sorte à mieux maîtriser les coûts et à proposer des tarifs assurantiels plus avantageux. " Il est très important de pouvoir prévoir un accompagnement préventif via les données. Le client attend d’être accompagné sur cette dimension de la prévention. Pour le moment, ce sont les véhicules haut de gamme qui proposent ce type de fonctionnalités, les véhicules modestes en sont encore exclus ", remarque Alexandre Douliery, de la société Ecureuil Service.
Par ailleurs, d'après l'étude du Sesamlld, le sujet du verdissement est dans tous les esprits : réglementations, fiscalité, offre constructeurs et RSE (responsabilité sociétale et environnementale) oblige. Une carte verte que les loueurs entendent jouer et incarner pleinement. " Il ne fait nul doute que le rôle des loueurs est central dans l’adoption grandissante des véhicules électriques et aux énergies alternatives ", affirme la profession. Elle met en outre en exergue le fait qu'au-delà du choix de l’énergie, " le verdissement passe aussi par l’intégration des véhicules d’occasion aux offres en LLD (ndlr : comme illustré précédemment), la mise en place de solutions de partage de véhicules, les formations à l’écoconduite mais surtout l’arrivée de la multimodalité en LLD."
2024, retour aux niveaux de 2019 ?
Multimodalité, mobilités douces et solutions de partage, voici en effet l'un des autres chantiers auxquels les spécialistes de la location longue durée disent s'atteler. " Nous nous positionnons comme un véritable partenaire du client en matière de mobilité élargie. Cela fait 10 ans que nous travaillons sur la question des mobilités partagées et des nouvelles mobilités. Notre levier de différenciation repose sur l’anticipation des tendances du marché via notre observatoire », confie pour sa part Régis Masera, Directeur Consulting d'Arval France.
L'anticipation des tendances, l'adaption aux contraintes des clients, c'est le principe qui, en cet automne 2023, semble s'imposer aux loueurs pour mieux préparer l'avenir. Et cela contribue visiblement, en dépit de volumes de véhicules immatriculés en LLD (baisse de 30 % entre 2019 et 2022), à insufler un élan d'optimisme général. « Je suis très optimiste sur l’état du marché : la production reprend, les délais redeviennent acceptables. Il est probable que nous retrouverons les niveaux de 2019 en 2024 ", se convainc personnellement Marc Charpentier, Directeur commercial de One Lease.