Smart Roadster Brabus (2004 – 2006), une mini-supercar exclusive au prix d'une citadine, dès 13 000 €
Variante sportive de la Smart Roadster, la Brabus se signale par un look encore plus radical et une rareté accrue. Grâce à son moteur central relativement puissant allié à une légèreté certaine, elle prodigue un agrément étonnant.
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi la Smart Roadster Brabus est-elle collectionnable ?
Un petit roadster biplace à moteur central, ça n'existe plus. Et déjà, à l'époque où la Smart est sortie, elle n'avait aucune concurrence. Légère et tout entière dédiée au fun, elle prodigue des sensations intenses, que la Brabus amplifie grâce à sa puissance bien plus importante. Très chère à son époque, cette dernière s'est peu vendue, donc se révèle très rare. Une sportive gorgée de caractère et aussi exclusive, c'est unique à moins de 20 000 €. D'ailleurs, les prix montent..
L’idée de la micro-citadine lookée due à Nicolas Hayek, créateur des montres Swatch, était bonne. Celle de s’associer à Mercedes beaucoup moins. Mais, après un refus de Volkswagen, avait-il le choix ? Toujours est-il qu’une firme, MCC, est fondée pour produire la voiture à Hambach, en Moselle. Mais, les ingénieurs de Stuttgart se fourvoient dans une complexité technique inutile, et Hayek reprend son indépendance.
En 1998 apparaît le fruit de cette union rompue, la Smart City Coupé, toute petite avec ses 2,50 m de long, mais très raffinée par sa mécanique arrière. Elle reçoit, en effet, un inédit 3-cylindres 0,7 l suralimenté allié à une boîte robotisée, ce qui grève son prix. De sorte qu’elle ne rencontre pas du tout le succès espéré. L’année du lancement, en crayonnant des évolutions pour la City Coupé, des designers de Daimler, dirigés par Jens Manske, constatent qu’il est aisé d’en dériver une petite sportive à moteur central.
Comme il s’agit d’un excellent moyen d’augmenter la rentabilité de la Smart, le projet est mis en avant, et Michael Mauer, remplaçant Manske, lui donne un coup de turbo en 1999. Dès le salon de Francfort cette année-là, une ébauche apparaît, dénommée Road Concept, suivie un an après, au Mondial de Paris 2000, des concepts Roadster et Roadster Coupé. L’accueil étant excellent, feu vert est donné à sa production en série.
Le modèle définitif apparaît en 2002, toujours à Paris, en deux versions, là encore dénommées Roadster et Roadster Coupé. Reposant sur la plate-forme allongée de la City Coupé, elles en reprennent les suspensions et le 3-cylindres turbo, qu'on a placé au centre. La nouvelle Smart le décline en 61 ch et 82 ch. Seulement, les prix sont, une fois de plus, trop élevés, débutant à 15 000 € (20 300 € actuels).
Néanmoins, l’accueil est bon : voilà de charmantes puces sportives, dont l’esprit rappelle les petits roadsters anglais des années 60, comme la MG Midget. Les ventes dépassent les espérances : enfin MCC va gagner de l’argent. Oui mais… Les Roadster et Coupé prennent l’eau ! Cela engendre bien des recours en garantie qui transforment les bénéfices entrevus en pertes. Alors, on poursuit la montée en gamme, pour augmenter les marges, en passant par un préparateur : Brabus. Celui-ci sera à Smart ce qu’AMG est à Mercedes.
Il prépare la Roadster, qui gagne en puissance. Grâce à un turbo plus gros et un échappement libéré, la puissance bondit à 101 ch, et le couple à 130 Nm. Etonnant à l’époque vu la cylindré de 698 cm 3 ! Comme le poids ne dépasse pas 895 kg, les performances sont intéressantes, la vitesse maxi s’élevant à 195 km/h, pour un 0 à 100 km/h effectué en 9,8 s. Naturellement, la suspension se voit modifiée (pas forcément affermie) et les jantes agrandies, passant à 17 pouces. Le prix est en conséquence : 24 750 €, soit 32 300 € actuels en Roadster et 27 400 € (35 000 € actuels selon l’Insee) en Roadster Coupé.
C’est cher et pourtant, si le cuir chauffant et l’ESP sont de série, il faut piocher dans les options pour obtenir la clim (sauf sur le Coupé), le régulateur de vitesse, le GPS ou même la radio CD. Aussi, les Brabus ne connaissent-elles pas le succès. En 2005, une série Xclusive, mieux présentée (parements gris argent, bouton de démarrage dans le pommeau de vitesses) apparaît, mais à 27 130 € et 27 430 € respectivement, elle ne change pas la donne. La production se termine fin 2005, les derniers exemplaires étant écoulés en 2006. En Brabus, 1 721 Roadster et 1 615 Roadster Coupé ont été écoulés, ce qui fait de ces autos des pièces rares.
Combien ça coûte ?
La Smart Roadster Brabus débute à 13 000 € en parfait état de fonctionnement, mais à fort kilométrage : plus de 150 000 km. A 15 000 €, on s’offre un bel exemplaire de 100 000 km environ, et à 17 500 €, on en trouve qui s’en tiennent à 50 000 km environ. Artcurial a vendu une Brabus de 10 000 km à 20 264 € en juillet 2022, à titre indicatif. Pas de différence de prix notable entre Roadster et Roadster Coupé. En revanche, les Xclusive peuvent réclamer une rallonge de 1 000 €.
Quelle version choisir ?
Roadster ou Coupé, c’est une affaire de préférence personnelle. Optez pour une auto soignée et bien suivie avant de considérer le kilométrage.
Les versions collector
Toute Smart Roadster ou Coupé Brabus en parfait état et à faible kilométrage est un collector. A fortiori la série spéciale Xclusive.
Que surveiller ?
La Smart Roadster est arrivée bien après la Fortwo, donc a bénéficié des enseignements de celle-ci. Mais elle pâtit de ses propres faiblesses, comme le boîtier SAM, gérant diverses fonctions électroniques. Mal situé, il prend l’eau et dysfonctionne. Toujours dans le domaine aquatique, le toit manque souvent d’étanchéité par la faute de joints en mauvais état.
Pour sa part, le moteur, très poussé, réclame un entretien soigné pour demeurer fiable, des soucis de segmentation, voire de turbo, étant parfois à signaler : vérifiez bien l’absence de fumée bleue à l’échappement. Par ailleurs, à fort kilométrage, la chaîne de distribution devient bruyante. On fera aussi attention à l’actuateur d’embrayage robotisé. Enfin, sachez que les jantes Brabus sont fragiles et onéreuses !
Sur la route
Si minuscule soit-elle, la Smart Roadster réserve un espace habitable très acceptable, où l’on trouve une bonne position de conduite. On tourne la clé située entre les sièges, le 3-cylindres s’éveille. Docile à bas régime, il monte très librement dans les tours, et surtout, manifeste un fort effet turbo : à 3 000 tr/min, il se met à pousser beaucoup plus fort. Très amusant !
Surtout que le son est à l’avenant, entre le rugissement à l’accélération et les pchiii de la soupape de décharge au lever de pied. Les performances ? Comme on est à ras du sol, on a très vite une grande sensation de vitesse, et vu accélération consistante, on a l’impression que la Smart est plus rapide qu’elle ne l’est réellement. Et c’est ça qui compte ! Certes, la boîte robotisée est trop lente dans ses actions, mais en la commandant aux palettes, on arrive à la rendre presque plaisante, si on soulage légèrement l’accélérateur quand on change de rapport.
Les trains roulants, dotés de grandes roues de 17, procurent presque trop de grip vu la puissance. Hyper équilibrée, la Smart passe très vite en courbe, surtout qu’étant étroite, elle permet de bien lisser les trajectoires. La direction communique fort bien, tout comme le châssis, de sorte qu’on fait le plein de sensations. Surtout que sur les aspérités, la suspension ferme secoue bien la couenne ! Mais il sera très difficile de faire survirer l’auto.
On peut aussi rouler toit retiré, et profiter des remous d’air tiède, ou même froid puisqu’on a des sièges chauffants. Ainsi, quelles que soient les conditions, cette Brabus de poche garantit une conduite toujours pleine d’émotions ! Reste que son freinage manque de puissance, alors que le confort est du genre… Sportif ! Pas grave si on cherche à s’amuser, surtout que l’auto étant légère, elle consomme peu : 6,5 l/100 km en moyenne.
L’alternative youngtimer
Fiat X1/9 1500 (1978 – 1989)
Sortie en 1972 dotée d’un 1,3 l un peu faiblard, la X1/9 évolue en 1978. Parée désormais de gros parechocs US qui lui vont plutôt bien, elle gagne un 1,5 l de 85 ch qui, allié à une boîte 5 désormais, lui confère des performances plus en rapport avec son excellent comportement routier. Elle accroche, en effet, les 180 km/h !
Et conserve cette belle fonctionnalité qui a contribué à son succès : toit se rangeant dans le coffre avant, roue de secours rangée derrière les sièges, belle habitabilité pour deux. Si l’auto se vend bien aux USA, Fiat en confie la production à Bertone en 1982. Celui-ci la poursuivra jusqu’en 1989, agrémentant parfois la X1/9 de séries limitées : IN, VS, Gran Finale… Fiable mais très sensible à la rouille, cette petite sportive découvrable à moteur central se déniche dès 11 000 € en bon état.
Smart Roadster Brabus 2004, la fiche technique
- Moteur : 3 cylindres en ligne, 698 cm3
- Alimentation : injection électronique, turbo
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu De Dion, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 6 robotisée, propulsion
- Puissance : 101 ch à 5 250 tr/min
- Couple : 130 Nm à 2 500 tr/min
- Poids : 830 kg
- Vitesse maxi : 195 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 9,8 s (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Smart Roadster Brabus, rendez-vous sur La Centrale.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération