2012, la fin de l’automobile (et de tout un tas d’autres choses)

Les constructeurs automobiles travaillent tous d’arrache pieds pour préparer l’avenir à moyen et long terme. Chez Mercedes, on disposera dès l’an 2015 d’une variante toute électrique de la supercar SLS et la marque aux anneaux possédera sûrement de quoi répliquer efficacement avec la version définitive de son E-Tron. Chez Ferrari, on aura droit à des véhicules hybrides et la Volt aura enfin rejoint les rangs des flottes de la General Motors. Mais peut-être faudrait-il prévenir les constructeurs concernés que tous ces efforts et autres investissements paraissent simplement inutiles, puisque le monde s’arrêtera le 21 décembre 2012.

Vous en avez -au moins- entendu parler au tour de vous tant l’acharnement publicitaire était remarquablement organisé pour accompagner la sortie du film 2012, réalisé par Roland Emmerich à qui l’on doit d’autres gros morceaux du genre catastrophe comme Le jour d’après ou Independance Day.

Blockbuster annoncé de cette fin d’année, 2012 reprend le thème -classique- de l’apocalypse en s’inspirant d’obscures prédictions émises par les Aztèques : même s’ils n’avaient pas réussi à prévoir que Pontiac leur collerait une honte intergalactique en associant le nom de leur civilisation à l’un des véhicules les plus moches de tous les temps, ils étaient néanmoins parvenus à deviner la date exacte de la fin des temps. Le 21 décembre 2012 donc, la civilisation s’éteindra en raison de conditions climatiques intenables pour le fonctionnement notre planète ( la faute aux pollueurs conducteurs de SUV ) favorisées aussi par un malheureux alignement des planètes. C’est ballot.

Le budget illimité aidant, les scénaristes ont donc pu s’en donner à cœur joie et imaginer une terre qui s’effondre sur elle-même comme un vulgaire soufflé au fromage trop froid.

Carpocalypse

Dans un tel contexte et même sans la prime à la casse, l’ensemble de la production automobile n’échappe évidemment pas à la destruction totale et nombreuses sont celles à en faire les frais à l’image. D’abord un Porsche Cayman englouti sous terre sans même avoir eu le temps de se défendre, puis une Lincoln Town Car Limo qui se rendra non sans avoir rendu nombre de services à ses passagers.

Le contrat le plus juteux a visiblement été signé avec Bentley qui jouit de la meilleure exposition dans le film grâce à une Continental Silver Spur qui sauvera la vie des protagonistes après avoir montré en gros plan le logo de la marque de Crewe. Et ce juste avant une scène risquant de dégoûter à jamais les amateurs d’automobile, qui verront la mise à mort ( par image de synthèse, ouf ) d’une Porsche Carrera GT, d’une Ferrari F430 ou encore si ma mémoire est bonne, d’une Lamborghini Gallardo.

Plus généralement, 2012 est un film que vous devrez courir voir si vous voulez passer un agréable moment de divertissement. Même s’il cumule tous les clichés du genre avec des personnages principaux qui se sortent systématiquement et miraculeusement de situations inextricables, même s’il n’échappe pas à la gentille histoire familiale / amoureuse de fond, même s’il comporte certains passages un peu simplets sur la vertu et la morale… c’est avant tout une dose hallucinante d’effets spéciaux qui vous coupera le souffle pendant les quelques deux heures quarante du film. Certaines scènes sont réellement impressionnantes, comme lorsque les protagonistes parviennent à décoller au dessus d’une ville qui s’effondre sur elle-même avant de glisser vers les profondeurs de l’océan. Mention spéciale à la vision d’un Himalaya submergé par un raz de marée géant de plusieurs kilomètres de haut : ça calme.

Ci-dessous, un petit aperçu en vidéo

2012, la fin de l’automobile (et de tout un tas d’autres choses)