2018, l'année où les mamies de l'automobile nous quittent
Des voitures dont la production s'arrête, cela n'a rien d'exceptionnel. Mais depuis quelques mois, les plus vieux modèles encore en vente partent les uns après les autres. 2018, l'année de l'extinction des dinosaures automobiles !
Il y a quelques jours, Fiat a stoppé la production de la troisième génération de Punto. La voiture ayant été dévoilée à l'automne 2005, elle a eu une carrière de 13 ans, une durée devenue exceptionnelle pour une automobile, l'habitude étant au renouvellement tous les 7 ans en moyenne. Pour s'en rendre compte, la comparaison avec la carrière de la Clio est frappante : la troisième génération a fait ses débuts en même temps. Puis la quatrième est arrivée fin 2012, et Renault prépare activement pour début 2019 la cinquième.
La Punto, c'était l'une des plus vieilles voitures sans refonte majeure encore en vente en Europe. D'ailleurs, chez les firmes généralistes, on a du mal à trouver plus vieux maintenant. Bien sûr, un véhicule très âgé qui quitte la scène, ce n'est pas extraordinaire, cela arrive régulièrement. Il y a par exemple eu le Land Rover Defender en 2016. Mais 2018 est tout de même marquée par un grand nombre d'avis de décès. C'est une véritable hécatombe parmi les anciennes.
C'est simple : si on avait dû faire le Top 10 des plus vieilles voitures encore dans les concessions il y a un an, une bonne partie des noms de la liste serait désormais rayée. Ce n'est quand même pas banal. Au cours des derniers mois, avec la Punto, au moins six autres dinosaures sont partis, avec heureusement dans la quasi-totalité des cas, une relève. Plusieurs joyaux de la couronne britannique se sont retirés après un très long règne, avec dans l'ordre des renouvellements, les Rolls Royce Phantom, Bentley Continental GT et Aston Martin V8 Vantage. Les deux premières étaient arrivées sur le marché en 2003. À noter que si la Bentley avait quand même été restylée en profondeur, la Rolls n'avait que peu bougé. L'Aston de son côté a tenu quinze ans !
Des baroudeurs ont aussi fait leurs adieux après de bons et loyaux services. Cela a commencé par le Ssangyong Rexton, lancé (sous le label Daewoo) en 2002 ! Puis il y a eu le Mercedes Classe G, dont les bases de la phase 2 remontaient à 1990. Et c'est au tour du Suzuki Jimny troisième génération de prendre sa retraite. Le modèle datait de 1998 et n'avait que peu évolué sur le plan esthétique depuis ! Dans quelques semaines, ce sera aussi la fin pour le quatrième Mitsubishi Pajero, lancé en 2006 !
Parmi les autres mémés mises à la casse, il y a les secondes moutures des Citroën Berlingo et Peugeot Partner, qui nous ont dit au revoir après onze ans de vie. Toujours côté français, la Citroën C5 a été stoppée après 10 ans. Dans un registre un peu différent, ayons également une petite pensée émue pour la Coccinelle, qui même si la dernière génération ne date "que" de 2011, s'envole définitivement quasiment 90 ans après l'apparition de la vraie Cox.
Peut-on expliquer une telle hécatombe ? On peut y voir un simple hasard. Ce qui n'est pas totalement faux, car il y a dans certains cas une simple concordance des calendriers des constructeurs, parfois peu pressés de renouveler des modèles ou qui n'ont pu le faire avant, donnant la priorité à d'autres projets. D'autant que l'on a surtout évoqué ici des modèles dont les caractéristiques sont propices à la carrière à rallonge : véhicule emblématique qui n'a pas besoin d'être souvent revu, modèle à faible diffusion…
Mais il y a tout de même un élément extérieur aux constructeurs qui favorise le phénomène : le passage de nouvelles normes antipollution, basées sur un cycle de mesures mondialisé plus sévère, le WLTP. Ces grands-mères n'auraient plus été en conformité au 1er septembre, les poussant à rejoindre le cimetière.
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