Vendredi 26 mars, minuit, sur l’autoroute A34 à hauteur de Donchery. Le bruit si caractéristique d’un 5 cylindres turbo à plein régime déchire la nuit, sortant probablement de leur léthargie le couple de fonctionnaires chargé de contrôler la vitesse sur cette portion de route ce soir là, à bord de leur Subaru. Le radar rend son verdict : 253 km/h, sur une portion limitée à 110 km/h. L’Impreza démarre en trombe, et une course poursuite s’engage mais le conducteur de la Fiat Coupé 20v Turbo refuse d’obtempérer. Manœuvrant pour semer les gendarmes, il bifurque à la sortie Sedan-centre avant de reprendre plein gaz l’autoroute en direction de Charleville-Mézières. Malgré la puissance légèrement supérieure de la japonaise, l’italienne fait preuve d’une santé étonnante avec ses 220ch présumés et finit par disparaître dans la nuit.
Mais la chance tourne. Sortant à Villers-Semeuse, l’apprenti pilote est ralenti par d’autres véhicules et finit par être interpellé en pleine ville. L’homme est bien connu des services de police. Commercial, il a déjà été arrêté à de nombreuses reprises pour des motifs aussi divers et variés que conduite sans permis, excès de vitesse et conduite alcoolisée. Une habitude visiblement : « Son alcoolémie était d’1,72 gramme et il roulait avec un permis probatoire » selon le major Frédéric Moerman, de l’Escadron départemental de sécurité routière. Les performances étonnantes de la Fiat, donnée normalement pour 249 km/h en vitesse maxi, seront aussi rapidement expliquées : elle avait sous le capot un « moteur gonflé pour concourir sur circuit ».
Avec une telle carte de visite, le conducteur a été tout de suite traduit en justice. Devant le tribunal, il justifiera son excès de vitesse par la volonté de tester son bolide acheté récemment et sortant tout juste de révision, et sa tentative de fuite par la panique, sachant pertinemment qu’il était au dessus du taux d’alcool autorisé. Affichant de plus une attitude désinvolte lors du procès, il sera finalement condamné pour délit de grande vitesse, refus d’obtempérer et mise en danger de la vie d’autrui à 12 mois de prison dont 6 ferme, 600€ d’amende et le retrait de son permis avec interdiction de le repasser pendant 2 ans. Quant à la Fiat préparée, évidemment non-conforme, elle a été confisquée.
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