Le fait est là : 74 % des personnes se rendent à leur travail en voiture. 11 % prennent les transports en commun, 7 % y vont à pied, 4 % en moto, mobylette ou scooter, et 3 % à vélo. Entre 1998 et 2010, le recours aux transports en commun a baissé de 15 % à 11 %, de même que celui à la marche à pied de 17 % à 7 %.Ceci alors que nos caciques font tout pour nous dissuader de prendre l’automobile.
Tout ça engendre du temps et du stress. Les Français mettent en moyenne 50 minutes pour aller au travail et en revenir, une durée qui s'est allongée de 10 minutes en douze ans. Les femmes ont des temps de déplacement légèrement moins longs (46 minutes) que les hommes (52 minutes), mais un quart d'entre elles (24 %) effectuent habituellement un détour sur leur trajet pour déposer un enfant, aller le chercher, faire des courses, contre 13 % des hommes. Un déroulé que seule la voiture permet.
Les allers-retours dans la journée sont d'autant moins nombreux que le temps de trajet est long. Si 29 % des actifs font, outre leur aller-retour quotidien, un ou plusieurs trajets supplémentaires, surtout pour la pause déjeuner, seul un sur dix est concerné quand le temps de trajet est d'une heure et demie ou plus. En revanche, plus de six actifs sur 10 (64 %) ayant un temps de trajet inférieur à 15 minutes font chaque jour au moins deux allers-retours.
Ce temps moyen de 50 minutes cache d'importantes disparités géographiques. Sans surprise, les habitants de la région parisienne ont un temps de déplacement deux fois plus important que ceux des petits pôles urbains (68 minutes contre 35 minutes). La fatigue liée aux déplacements, évoquée par seulement 15 % des actifs, apparaît directement liée à leur durée, note l'étude, et c'est donc en région parisienne que les personnes se déclarent le plus souvent fatiguées par les trajets.
Voilà autant d’éléments de réflexion aux décideurs autophobes qui auraient oublié que la vie active, c’est tout de même partir au travail et en revenir. A se demander quelle est leur réalité puisque l’on imagine qu’ils travaillent. Espérons qu’ils auront une pensée pour le citoyen lambda au volant lorsqu’ils décideront de faire de ce trajet incontournable un parcours du combattant en prenant des mesures pavées de bonnes intentions. Mais sans vraiment rien prévoir comme outil de substitution.
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