80 km/h - Macron : "Si ça ne marche pas, on ne continuera pas"
La vitesse sera bien abaissée sur toutes les routes secondaires du pays le 1er juillet. Mais le Président de la République parle d'une expérimentation nationale de deux ans et promet un abandon de la mesure si les résultats espérés ne sont pas au rendez-vous.
Dire que l'interview d'Emmanuel Macron au JT de 13 heures de TF1 était très attendue est un euphémisme. Le chef de l'État s'est exprimé pour la première fois à la télévision sur des sujets brûlants de l'actualité : grève des cheminots, blocage des facultés… De notre côté, on souhaitait l'entendre sur la future baisse de la limitation de vitesse pour les routes secondaires.
Nous n'étions évidemment pas les seuls car la grogne contre la mesure ne cesse de monter. Selon un récent sondage, 76 % des conducteurs sont contre. Pour faire reculer le gouvernement, un week-end de manifestations est prévu ces 14 et 15 avril. Et la contestation est aussi politique, sénateurs et présidents de départements remettant en cause les 80 km/h.
Une déclaration du Président sur ce sujet qui concerne des millions de Français était importante car il ne s'était jamais exprimé dessus. Jusqu'à présent, les 80 km/h ont été portés par le Premier Ministre, Édouard Philippe, qui semble en avoir fait un combat personnel. D'ailleurs, lors de la campagne présidentielle, Emmanuel Macron ne s'était pas montré favorable aux 80 km/h.
Le Président le reconnaît, "les Françaises et les Français, ça les ennuie toujours que l'on régule la route". Mais il a été clair : pas question de céder à la pression, aucun recul ou aménagement de la mesure n'est au programme. Les 80 km/h entreront bien en vigueur le 1er juillet. Il a précisé que les expérimentations qui avaient été menées ont fait leurs preuves, tout en reconnaissant que celles-ci n'avaient pas été réalisées dans assez d'endroits.
Et c'est là-dessus que le chef de l'État s'appuie pour justifier la généralisation : "on va faire une expérimentation à taille réelle" sur ces routes "qui sont les plus dangereuses". Emmanuel Macron a ensuite pris deux engagements. D'une part, l'argent perçu sur ces départementales via les PV "sera reversé à des hôpitaux qui soignent et guérissent les blessés de la route". D'autre part "on rendra transparents les résultats. Si ça ne marche pas, on ne continuera pas." Ce n'est toutefois pas une nouveauté, le Premier Ministre avait déjà fait une telle promesse en janvier. Reste à savoir si les résultats seront analysés de façon honnête, en décryptant bien la part de la mesure dans une éventuelle baisse de la mortalité lors des prochaines années.
Emmanuel Macron a fini par inviter les Français à "relativiser", en déclarant "le déplacement moyen quand on est à la campagne, c'est 40 km par jour. [...] Vous allez prendre deux minutes de plus avec la baisse à 80 km/h, ça ne change pas la vie, ça ne mérite pas les coups de sang que l'on a eu".
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