Et l'administration américaine, en la personne de la toute puissante NHTSA (Autorité de régulation et de sécurité des transports américaine), d'exiger de Toyota des excuses, le rappel de tous les modèles potentiellement concernés, et des explications devant le Congrès.


L'administration américaine met Toyota et l'électronique de ses voitures hors de cause. Mais le fera-t-elle savoir ?

Seulement voilà, après enquête, et étude des dossiers techniques, c'est cette même NHTSA qui publie le 11 août dernier (après avoir manifestement tenté de bloquer cette publication...) un rapport préliminaire qui n'est pas loin d'innocenter complètement la marque. Par quel miracle ?


Mi-juillet, les ingénieurs Toyota remettaient à la NHTSA les compte-rendus d'étude de 3 000 "boîtes noires" de véhicules impliqués dans des incidents ou accidents. Oui, si vous ne le saviez pas, apprenez que la plupart des véhicules modernes sont dotés d'un enregistreur, une sorte de petite boîte noire, faisant partie du système des airbags, qui garde en mémoire certaines données comme la vitesse de rotation du moteur, la position de la pédale de frein, de celle de l'accélérateur, la pression exercée, l'angle que la voiture a pris par rapport à son axe, si les ceintures sont bouclées ou non et ce sur les 5 à 20 secondes précédant un choc ou le déclenchement d'un coussin gonflable.


Aucun dysfonctionnement électronique constaté. Alors ? Erreurs des conducteurs ?


Ainsi, sur les 3 000 cas étudiés, aucun, oui aucun ne permet de mettre en cause l'électronique dans le dysfonctionnement de l'accélérateur. L'étude des données indique que dans certains des cas les plus graves, la pédale de frein n'a même pas été effleurée. Plus précisément, sur 58 cas d'accident, 35 indiquent une absence totale de freinage, d'autres une pression tellement faible sur le frein que cela n'aurait pas suffit à arrêter le véhicule, et des cas où l'enregistreur... n'a rien enregistré (Toyota rappelle que si la vitesse est trop faible lors de l'accident, l'enregistreur ne s'active pas). Par contre de nombreux "mouchards" indiquent une pédale d'accélérateur ouverte à fond.


Prudemment, les ingénieurs avançaient donc comme explication une manoeuvre involontaire du conducteur, en clair, une confusion de pédale. Le conducteur, pensant freiner, maintenait en réalité son accélérateur à fond.


La NHTSA, après étude des documents de Toyota, en est arrivée à la même conclusion, tout en n'exonérant pas la marque de sa responsabilité au niveau des tapis de sol et des pédales qui revenaient difficilement en place (ce que Toyota n'a jamais contesté). Pour résumer, des trois causes possibles d'accélération intempestive (tapis de sol, pédale grippée et problème électronique), le troisième est écarté. Dont acte et publication de ce fameux rapport.


Seulement, au battage médiatique du début de l'année, face auquel j'avais publié un billet d'humeur intitulé "Qui veut la peau de Toyota ?", il semblerait que les autorités américaines se contentent d'une publication discrète, sans tambours ni trompettes.

Injuste ? Je le pense, mais ça n'engage encore une fois que moi...