Qu’est-ce qu’un véhicule de démonstration ?
Dans les faits, les véhicules de démonstration (VD, dans le jargon) sont le plus souvent utilisés pour des essais de courte durée autour de la concession, en présence d’un vendeur. Leur carte grise comporte la mention « véhicule de démonstration », suivie des dates de fin de validité de l'usage. À l’issue de cette période, qui dure de trois mois à un an après la première immatriculation figurant sur le certificat d’immatriculation, le véhicule peut être cédé à un particulier. Ayant déjà été immatriculé, il ne peut plus légalement être considéré comme neuf.
Quelle remise peut-on espérer ?
Un véhicule de démonstration est un véhicule d’occasion qui ne compte parfois que quelques kilomètres à son actif, voire aucun s'il ne s'agissait que pour le professionnel de gonfler son volume de ventes: c’est ce que l'on appelle une « occasion zéro kilomètre ». À ce titre, le véhicule de démonstration est proposé à un tarif nettement inférieur à celui du neuf. Les remises pratiquées oscillent entre 15 et 25 %, voire davantage. Pour une Renault Clio, voiture la plus vendue en France, il est aisé d’obtenir 23 % de réduction sur un modèle diesel. Des remises supérieures à 30 % sont même envisageables sur d’autres modèles de grande diffusion.
Ce qu’il faut savoir avant d’acheter
Vous l’aurez compris, un véhicule de démonstration n’est pas un véhicule « neuf » d’un point de vue juridique. Quand vous en devenez propriétaire, il s’agit d’une « deuxième main », ce qui entraîne automatiquement une décote sur le marché de l’occasion (celle-ci est toutefois largement compensée par la ristourne obtenue à l’achat).
Quid de la garantie ?
Plus ennuyeux est le fait que la garantie (minimum 24 mois sur des voitures neuves) a commencé à courir lors de la première immatriculation. En d’autres termes, si vous achetez l’auto trois mois après sa première immatriculation par un professionnel, votre durée de couverture s’en trouve réduite d’autant. Il est toutefois possible de compenser ce désagrément en optant pour une extension de garantie (payante), ce qui est possible pendant plusieurs mois après la première immatriculation (18 mois chez Peugeot, par exemple). À ceci deux avantages : le premier est la tranquillité d’esprit, et le second une valorisation de votre véhicule si vous envisagez de revendre celui-ci durant la période de garantie.
Le rodage est-il respecté ?
Une grande proportion des véhicules de démonstration n’ayant pas roulé du tout, il n’y a aucune crainte à avoir quant au respect de la mécanique. Pour ceux qui affichent quelques kilomètres au compteur, il y a peu de chances que ceux-ci aient été maltraités : en effet, un test client sur route n’a rien à voir avec une spéciale de rallye ! Quant à l’usage à froid des véhicules, source d’usure, ce n’est pas en quelques centaines de kilomètres de courts trajets qu’on risque de fatiguer durablement un moteur.
De toute façon, le concessionnaire n’a strictement aucun intérêt à maltraiter un véhicule censé lui rapporter de l’argent ensuite. Bref, pas d’inquiétude à nourrir. Et au pire des cas, une garantie court.
Vais-je payer plus cher mon assurance ?
Non, dans la mesure où le niveau de risque est le même pour un véhicule neuf que pour un véhicule d’occasion.
La provenance de la voiture est-elle toujours limpide ?
Si vous passez par une concession du réseau, il s’agira d’une voiture issue du circuit officiel.
Si vous passez par un marchand ou un mandataire, deux solutions : soit la voiture vient d’une concession française de la marque, laquelle assure ainsi sa prime sur volumes, soit elle provient d’un autre pays d’Europe. Mais dans tous les cas, il reste possible de connaître son origine (on trouve parfois des Peugeot 208 espagnoles, des Fiat 500 polonaises, des Renault Mégane italiennes…) et cela n’a aucune incidence sur la garantie, qui est la même partout en Europe. Seul inconvénient dans le cas d’un véhicule transfrontalier, il est généralement livré avec une notice rédigée dans une langue étrangère. Il faudra alors acquérir une version française dans le réseau de la marque (compter environ 25 €, tarif variable selon les enseignes).
Où résident les sources de litiges potentiels avec le vendeur ?
Certains professionnels cèdent les véhicules de démonstration avant la période de trois mois évoquée plus haut, et font ensuite traîner la demande de carte grise en préfecture afin de ne pas acquitter les taxes de carte grise obligatoires. Or, si la carte grise de la voiture que vous venez d’acquérir - parfois comptant - est encore au nom du garage, c’est lui qui sera remboursé en cas de vol ou de destruction ! Bref, si les papiers ne sont pas parfaitement au complet, évitez de vous porter acquéreur d’un véhicule de démonstration avant le délai légal de trois mois après sa première immatriculation.
Qui s’acquitte du bonus/malus ?
Si le véhicule de démonstration que vous visez est éligible au bonus, notez que le vendeur (concessionnaire ou marchand) n’a pu en bénéficier quand il a établi la carte grise. C’est le particulier, acquéreur du véhicule dans les douze mois qui suivent la première immatriculation par le professionnel, qui en sera le bénéficiaire.
Par contre, si le véhicule est frappé d’un malus, c’est bien le professionnel qui a dû s’en acquitter au moment de faire établir l’immatriculation. Ensuite, il aura la possibilité d’en répercuter - ou non - le montant dans le prix de vente. Bref, ce sera à négocier au cas par cas avec le vendeur.
Des formalités administratives spécifiques ?
D’un point de vue administratif, le vendeur doit procéder à ce que l’on appelle une « fin de démonstration ». Il doit donc déclarer à la préfecture la cession du véhicule, qui lui délivre alors un récépissé de fin de démonstration. Il remettra ensuite à l’acquéreur ledit récépissé accompagné de la carte grise barrée de la mention « cédé le .../.../… » et signée de sa main. (arrêté du 9 février 2009 relatif aux modalités d’immatriculation des véhicules)
Dans le cas d’une revente avant le délai minimal de trois mois prévu par la loi (voir plus haut), le vendeur doit s’acquitter des taxes en vigueur afin que la préfecture lui délivre un récépissé de fin de démonstration.
L’avis de la rédaction
L’avantage avec un marché de l’automobile en méforme, c’est que les opportunités y sont nombreuses. Et celle qui consiste à acquérir une voiture de démonstration est l’une des plus alléchantes, à plus forte raison s’il s’agit d’un modèle n’ayant pas roulé, ce qui est souvent le cas avec les modèles de grande diffusion. En cherchant un peu sur Internet, on trouve ainsi de nombreuses Renault Clio, Citroën C4 et autres Peugeot 3008 carrément bradées (parfois jusqu’à 30 %) alors même que leur compteur n’affiche que dix petits kilomètres. Seuls inconvénients, évoqués plus haut : les voitures ne sont plus à proprement parler des premières mains, leur définition est « figée » (coloris, équipements …) et il faudra s’acquitter d’une extension de garantie (ou la négocier) pour bénéficier d’une couverture optimale. Mais compte tenu des rabais consentis à l’achat, il n’y a pas vraiment lieu d’hésiter.
Ressources utiles concernant les véhicules de démonstration :
- Texte de loi sur la taxe sur les certificats d'immatriculation des véhicules (ou taxe sur les cartes grises)
-
Article 4 de l'arrêté du 9 février 2009 relatif aux modalités d'immatriculation des véhicules
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