Si Patrick Pelata, directeur de Renault, a été contraint de démissionner, il ne quitte pas pour autant le groupe, Carlos Ghosn continuant de lui accorder toute sa confiance. D'ailleurs, les projecteurs braqués sur Pelata ont laissé dans l'ombre les vrais « coupables » dont les procédures de licenciement sont en cours. Monsieur Rémi Pagnie, directeur de la protection et sécurité du Groupe ainsi que de ses deux collaborateurs, Messieurs Dominique Gevrey (l'intermédiaire qui ne voulait pas donner sa source) et Marc Tixador sont « invités » à partir. Monsieur Jean-Yves Coudriou, directeur des cadres dirigeants et Monsieur Christian Husson, directeur juridique qui a mené l'enquête interne de la façon que l'on connait maintenant sont relevés de leurs fonctions, leur avenir faisant l'objet de discussions.

Tout ceci permet à Mesdames Marie-Françoise Damesin et Mouna Sepehri, une proche de Carlos Ghosn, d'entrer au Comité Exécutif du Groupe.

Renault s'engage à créer une direction de la protection et de l'information exemplaire qui remplacera les services de sécurité actuels que l'on accuse d'avoir agi sans en référer au Conseil d'Administration, ni aux sections concernées, donc sans aucun contrôle, ce qui a abouti à des erreurs majeures menant au fiasco complet.


En se réfugiant derrière cet audit interne, Carlos Ghosn se positionne plus en victime qu'en bourreau

En se réfugiant derrière cet audit interne, Carlos Ghosn se positionne plus en victime qu'en bourreau et clame vouloir tirer toutes les conséquences de ces dysfonctionnements en réorganisant le groupe qui fonctionnait pourtant depuis 5 ans selon ses principes. Il affirme n'avoir jamais pensé démissionner et d'ailleurs personne ne le lui a demandé ! Le Conseil d'Administration et l'Etat lui accordent toujours leur confiance. Carlos Ghosn apprécie probablement d'avoir choisi de nommer des directeurs pour Renault et Nissan et de ne pas s'être arrogé ces fonctions qui constituent tout de même un parfait fusible dans ce type d'affaire. La question du remplacement de Patrick Pelata est donc logiquement sur la table, La Tribune évoque 3 noms de fidèles à Carlos Ghosn :


Philippe Klein, derrière Ghosn depuis 99, il est depuis 2008 directeur du plan et du produit et des programmes de Renault.


Carlos Tavares, formation d'ingénieur chez Renault depuis 1981, il est depuis 2009 à la tête de Nissan pour la zone Amériques.


Dominique Thormann, est le directeur financier du groupe


Carlos Ghosn qui pense que seule une crise longue et durable pouvait avoir un impact sur la marque affirme que les employés sûrement ébranlés, n'ont rien laissé transparaitre « dans leur performance ». Ces employés avouent pourtant à demi-mots la tension qui existe en interne et les pratiques limites de la hiérarchie confirmées par la manière, largement médiatisée, avec laquelle a été menée cette enquête. Sans preuves, sans défense possible mais avec des licenciements à la clé, c'est le règne de l'arbitraire qui a prévalu. Bref, la question qui reste posée est simple : si l'on met de côté les possibles instigateurs, déjà renvoyés, de l'escroquerie suspectée, les autres « écartés », sont-ils des franc-tireurs ou des exécutants largement inspirés par le discours et les méthodes venues de plus haut ? Le doute devrait persister et rien ne dit que l'extrême tension ressentie en interne va s'apaiser de sitôt. Bien au contraire.