La montée des préoccupations environnementales se confirme
La dégradation de l’environnement devient la 3e préoccupation des Français derrière le chômage, la misère et l’exclusion et avant l’insécurité. C’est la première fois que cette préoccupation bouleverse le classement de tête occupé depuis de nombreuses années exclusivement par trois risques socio-économiques (chômage, pauvreté, insécurité).
Le "palmarès" des risques perçus demeure globalement inchangé, même si certaines évolutions sont notables
Ainsi, la pollution atmosphérique se place au 1er rang des situations à risque parmi les 30 situations évoquées dans l’enquête. Elle inquiète de plus en plus les Français : ils sont 75% à considérer ce risque "élevé", contre 68% en 2004 et 69% en 2005. Les accidents de la route poursuivent leur recul. Ils arrivent au 11e rang des risques perçus alors qu’ils étaient en 6e position en 2006. Ils conservent les meilleurs scores concernant la confiance dans l’action conduite par les pouvoirs publics (60% de réponses positives) ainsi que dans la crédibilité des informations mises à disposition (70% de réponses positives).
Le nucléaire
La classification en familles de risques montre que le nucléaire n’est pas perçu comme un tout. Radiographies médicales, centrales nucléaires, déchets radioactifs ou retombées en France de l’accident de Tchernobyl génèrent des perceptions différentes en matière de risque. L’argument en faveur du nucléaire reste l’indépendance énergétique pour 40% des Français mais l’impact sur l’environnement par l’absence d’émission de gaz carbonique obtient maintenant la deuxième place dans les arguments cités favorables à l’énergie nucléaire. Le nucléaire est perçu comme une activité industrielle ayant un fort potentiel catastrophique. Les centrales nucléaires, le stockage de déchets radioactifs sont en tête du hit-parade des activités susceptibles de provoquer une catastrophe en France. Ils sont suivis de près par les installations chimiques. La majorité des organismes du domaine nucléaire sont reconnus comme compétents par plus de 70% des Français mais la crédibilité accordée à l’information qu’ils donnent restent faible (entre 30 et 40%) ; c’est une constante du baromètre. A l’opposé, plus l’intervenant est proche ou accessible, plus l’information est jugée crédible. C’est le cas des associations de consommateurs ou écologistes. Toutefois leur compétence est jugée moins bonne (50%) que celle des organismes.
Les Français restent exigeants vis-à-vis de l’expertise scientifique
Ils attendent d’un expert qu’il soit ouvert et transparent et ils plébiscitent les structures pluralistes. Réconciliant confiance et crédibilité, les Français aimeraient les voir réunis dans une même structure : 94% des interviewés trouvent qu’une "structure réunissant des experts scientifiques, des décideurs politiques, des industriels, des associations des citoyens et dont le but serait de s'occuper des situations à risques" serait très utile (50%) ou utile (44%). L’expertise scientifique est considérée comme une assurance du bon fonctionnement d’une installation à risques. Ils sont une majorité à faire confiance à un comité d’experts scientifiques pour formuler un avis crédible sur les risques et 60% des personnes interrogées jugent prioritaires que les rapports d’expertise soient rendus publics. Plus de 80% pensent également que les experts doivent aussi présenter les points de désaccord dans leurs avis.
(Source info : IRSN Photo : terra-economica)
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