La conférence des Parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques s'est ouverte à Bali le lundi 3 décembre 2007 : elle doit permettre de tracer une feuille de route de discussions pour prolonger au-delà de 2012 le protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre. Dans ce contexte, le gouvernement bruxellois a annoncé sa décision de se fixer des objectifs ambitieux afin de combattre le réchauffement climatique d'ici 2020. Charles Picqué, Ministre Président de la Région bruxelloise et Evelyne Huytebroeck, Ministre bruxelloise de l’Environnement, ont présenté les principes, la méthode et le calendrier du Plan Climat bruxellois. Voici des extraits de la présentation du Plan Climat de la Région bruxelloise "Objectif Climat 2020" :
"I. L'urgence climatique
La moitié de la population mondiale est urbaine. Les villes n'occupent que 1% de la surface du globe mais sont à l'origine des 3/4 des émissions planétaires de gaz à effet de serre et de la consommation énergétique. Elles ont donc un rôle central à jouer dans la recherche d'une solution. Le 6 décembre 2007, le gouvernement de la Région bruxelloise a décidé d'anticiper l'accélération de la question climatique en approuvant une démarche d'élaboration d'un Plan Climat intégré pour l'horizon 2020. La Région bruxelloise est ainsi la première entité en Belgique à se doter d'une dynamique de planification pour placer Bruxelles dans le peloton de tête des métropoles européennes actives en matière de lutte contre les changements climatiques au regard des enjeux primordiaux qui se joueront d'ici 2020.
II.Rétroactes
Le bâtiment et le transport représentent l'essentiel des émissions de CO2 de la Région, et c'est donc à leur niveau que se sont concentrées prioritairement les mesures de réduction prises par le Gouvernement bruxellois (Logement 48,45% ; Transport 19,34%). Depuis 2004, des mesures concrètes ont été prises par le gouvernement bruxellois pour réduire la consommation d'énergie et les émissions. Des collaborations fructueuses entre ministres ont permis la réalisation d'actions ambitieuses. Par exemple:
- Favoriser les économies d’énergie chez les particuliers et susciter des changements
de comportements.
- Soutenir les énergies renouvelables et promouvoir la cogénération.
- Réduire la pression automobile (Plan Bruxell'Air) avec le Ministre Pascal Smet.
Les mesures prises par le gouvernement bruxellois depuis son entrée en fonction en 2004 constituent un premier pas dans ce changement de cap. En effet, à Bruxelles, à partir de 2010, les émissions vont commencer à décroître, grâce à l'effet de la mise en oeuvre progressive des politiques et mesures déjà mises en place par l'actuel gouvernement. A partir de 2010, Bruxelles connaîtra donc une inversion structurelle de tendance.
Afin de maximiser les chances de respecter les objectifs de Kyoto fixés à l'objectif 2020, la Région bruxelloise doit dès aujourd'hui donner un nouveau coup d'accélérateur. Depuis 2002, les prix de l'énergie ont grimpé de façon quasi ininterrompue et le baril de pétrole a même frôlé les 100 dollars. A Bruxelles, la facture énergétique a grimpé beaucoup plus rapidement que la consommation énergétique. Plusieurs grandes villes l'ont très bien compris et prennent aujourd'hui le leadership en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Barcelone, Berlin, Copenhague, Londres, Paris, Munich, Stockholm, Hannovre, etc. font partie du peloton de tête des métropoles pro-actives. Celles-ci ont défini des plans concrets visant à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre dans une fourchette allant de moins 20 à moins 60% à des horizons situés entre 2012 et 2025. Ces villes ont par ailleurs intégré leur politique environnementale dans l'image de marque de la ville. Si Bruxelles veut être une Région à statut international, elle doit être à la pointe en matière environnementale. Notre Région est la capitale de l'Union européenne. L'Union a décidé en mars dernier de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20% à 30% d'ici à 2020 par rapport à leur niveau de 1990. Bruxelles se doit donc d'incarner l'attitude pro-active de l'Union européenne en matière de lutte contre le changement climatique. Bruxelles doit jouer un rôle de pôle de développement de nouvelles activités lucratives et créatrices d'emploi et exploiter les opportunités offertes par la nouvelle économie pauvre en carbone.
Trois axes prioritaires seront développés pour mettre notre Région sur la voie de l'exemplarité climatique :
- Dans l'immédiat, poursuivre et amplifier les mesures déjà prises par le Gouvernement
pour contribuer à réduire nos émissions de gaz à effet de serre;
- Intégrer dès le départ les nouveaux standards de la performance énergétique et
environnementale aux infrastructures, bâtiments et quartiers qui seront développés au sein des pôles régionaux du PDI.
- Se doter avant la fin de la législature d'un Plan Climat transversal. Ce Plan Climat
impliquera les compétences de différents membres du Gouvernement.
Ce Plan Climat est essentiel pour permettre à Bruxelles, capitale de l'Union européenne, de rejoindre le peloton des métropoles européennes et mondiales les plus pro-actives en matière de climat. L'ampleur du défi requiert une mobilisation générale de l'ensemble des autorités régionales afin d'identifier les politiques et mesures que chacune d'entre elles se doit d'appliquer pour parvenir à atteindre les objectifs fixés. A l'instar des autres métropoles qui ont pris l'initiative, le gouvernement bruxellois a décidé ce 6 décembre de construire un plan climat intégré ambitieux à l'horizon 2020.
Les principes du Plan « Objectif Climat 2020 » :
- Mettre Bruxelles, capitale de l'Union Européenne, dans le peloton des métropoles
européennes et mondiales les plus pro-actives en matière de climat;
- Fixer pour Bruxelles des objectifs à la hauteur des enjeux climatiques tels que décrits par le GIEC;
- Préserver et améliorer le pouvoir d'achat des citoyens et la compétitivité des
entreprises, en allégeant leur facture énergétique face à la montée inexorable des prix de l'énergie;
- Eviter toute perte de bien-être pour les Bruxellois et garantir plus de justice sociale
en assurant une protection des consommateurs les plus défavorisés face à la hausse des prix de l'énergie;
- Générer de nouvelles opportunités d'emploi pour les Bruxellois et d'affaires pour les
entreprises, notamment dans les nouveaux métiers de la performance énergétique;
- Déterminer la hauteur minimale de l'objectif de réduction à l'horizon 2020 en réalisant
au moins toutes les mesures dont la rentabilité économique est assurée;
- Permettre à chaque ministre du gouvernement d'assurer et de valoriser sa part de
responsabilité et sa contribution dans l'effort collectif;
- Construire une stratégie bruxelloise en concertation avec les forces vives (syndicats,
patronat, associations environnementales).
La méthode :
Le plan climat intégré 2020 ne sera pas un catalogue de bonnes intentions. Il sera élaboré comme suit:
- Mise à disposition d'un outil d'aide à la décision permettant d'évaluer le rapport
coût/efficacité des différentes mesures;
- Description des mesures concrètes en termes opérationnels, avec délais d'exécution
et description du dispositif réglementaire nécessaire;
- Quantification de l'impact CO2 et socio-économique de chacune des mesures ou de
chaque groupe de mesures;
- Identification du département/ministre compétent et responsable de la mise en
oeuvre de chaque mesure;
- Identification des mesures à demander au gouvernement fédéral pour soutenir la
Région bruxelloise dans ses efforts;
- Mécanisme d'évaluation annuel des progrès accomplis via la mise à jour d'un tableau
de bord.
Le calendrier :
- Décembre 2007: mise sur pied d'une taskforce inter-cabinets afin d'organiser le
travail d'élaboration du plan climat bruxellois. Chaque ministre y désignera un représentant. Elle sera co-présidée par le Ministre-Président et la Ministre de l'Environnement;
- Février 2008 : organisation du premier round de consultation des forces vives
bruxelloises sur le climat : elle réunira les différents ministres en personne et les représentants des acteurs de la société civile: syndicats, patronat, associations environnementales. Le but de cette rencontre sera d'entendre les réactions des forces vives sur la stratégie du gouvernement et, plus concrètement, de recueillir leurs propositions sur les types de mesures à prendre afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2020.
- Avril 2008: approbation par le gouvernement d'un avant-projet de Plan Climat intégré
2020 proposé par la task-force inter-cabinets;
- Mai 2008: organisation du second round de la consultation des forces vives
bruxelloises sur l'avant-projet de plan climat intégré 2020;
- Juin 2008: approbation en gouvernement du projet de Plan Climat intégré 2020".
(Source et Photo : Evelyne Huytebroeck)
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