En Californie, des normes sur la pollution plus sévères entreront en vigueur en 2015 et en 2023. Depuis le début de l'été 2007, un programme a été mis en place et il se développera dans les années à venir : le conducteur d'une camionnette blanche anonyme, stationnée près des entrées d'autoroutes, observe ni vu ni connu les automobilistes. À l'intérieur du véhicule, des caméras au laser infrarouge et aux ultraviolets mesurent les particules rejetées par chacune des voitures empruntant l'autoroute : leur plaque d'immatriculation est prise en photo.
Des ordinateurs analysent les émissions polluantes et fichent les véhicules qui ne respectent pas les normes. Sam Atwood, porte-parole du South Coast Air Quality Management District (AQMD, site Internet : www.aqmd.gov) et responsable du projet, explique que des lettres sont ensuite envoyées aux automobilistes pour les prévenir que leur véhicule pollue. Ils sont invités à adhérer à un programme volontaire qui offre de rembourser l'installation d'un nouveau système antipollution sur leur voiture. Le programme peut même offrir jusqu'à 2 000 dollars afin de racheter un vieux véhicule polluant et l'envoyer à la casse. Des constats d'infraction remplaceront par la suite ces lettres.
Les premiers résultats de ce programme sont satisfaisants : depuis que ce système est utilisé, on détecte régulièrement des véhicules qui polluent de 100 à 500 fois plus que la norme. Près de 2 000 lettres ont été envoyées aux conducteurs. Sam Atwood indique : "Ce sont des résultats intéressants qui montrent que cela ne sert à rien de resserrer les normes s'il n'y a pas de contrôle sur la route. Surtout quand on sait que le secteur des transports est la plus grande source de pollution de l'air dans le sud de la Californie. Plusieurs conducteurs ne savent tout simplement pas que leur voiture émet beaucoup de gaz polluant. Et les véhicules fautifs ne sont pas nécessairement les plus vieux. Un véhicule récent qui a plus de 100 000 km à l'odomètre est plus susceptible de polluer qu'un véhicule plus vieux mais qui a moins roulé."
Sam Atwood ajoute : "Dans le parc automobile, 10% des véhicules produisent environ 50% des émissions polluantes. Si on peut trouver une façon de retirer ces véhicules de la route, on règle une grosse partie du problème de la pollution de l'air. Afin de faire appliquer ces nouveaux standards, l'AQMD envisage d'installer un réseau de caméras fixes qui analyseront les gaz d'échappement des voitures et qui transmettront les données à une centrale, comme le font actuellement les caméras postées sur certaines autoroutes et qui enregistrent les excès de vitesse."
Les groupes de protection de la vie privée n'ont pas attaqué ce programme : d'après l'American Civil Liberties Union (ACLU), le nouveau dispositif ne vise pas à récolter des informations sur les citoyens mais bien à faire respecter une loi environnementale, la seule photo prise étant celle de la plaque d'immatriculation (une information de nature publique). Programme à suivre !
(Source : AQMD, La Presse Photo : AP)
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