Vous avez tous un jour ou l’autre arpenté les allées d’un salon de l’auto, et notamment celui de Paris. Vous avez tous pu constater que le commun des automobilistes ne peut pas parfois entrer sur un stand. Tandis qu’il suffit à d’autres de présenter un sésame à l’hôtesse pour que toutes les portes s’ouvrent à eux, y compris celles des salons VIP. Agaçant, non ? Qui sont ces privilégiés ? De quels badges disposent-ils ? A quoi ressemble un salon VIP sur le Mondial de l’Auto ? Qui peut y accéder ? Comment y est-on accueillis ? Quels enjeux ces espaces feutrés et inaccessibles représentent-ils pour les constructeurs ?
Pour répondre à ces questions, notre journaliste Elodie Fournot a interrogé les représentants de plusieurs constructeurs (Ferrari, Maserati, Infiniti, Jaguar, Toyota etc) et a pu pénétrer dans les carrés VIP. Tour d’horizon de ces espaces réservés.
Il en ressort que quasiment tous les constructeurs ont des carrés VIP. Certains ne souhaitent pas en parler face à la caméra. Lorsque l’on est une marque grand public, on veut laisser penser que tous les automobilistes sont traités à la même enseigne. Les marques plus prestigieuses, au contraire, revendiquent l’existence de ces espaces. Pour elles, il s’agit de valoriser leur image de marque en recevant une clientèle triée sur le volet dans une atmosphère le plus souvent intimiste et épurée. Au calme, à l’abri des visiteurs, on propose alors aux happy few une coupe de champagne et quelques petits fours de grands traiteurs parisiens.
Dans le salon VIP Ferrari, on a reconstitué virtuellement un atelier de l’usine de Maranello.
Chez Maserati, Augustin Pion confirme qu’il entend faire pénétrer ses propriétaires dans un lieu exclusif. Gilles Gautherot, directeur de la communication chez Infiniti ajoute que le lieu ne doit pas être « oppressant, clinquant. L’acheteur doit se sentir comme chez soi ». Chez Ferrari, on installe les clients dans de confortables fauteuils (rouges évidemment) face à une reconstitution de l’atelier de Maranello. Julien Huet, chez Ferrari France, nous indique que l’acheteur peut ainsi personnaliser complètement sa voiture comme s’il se rendait au sein de la légendaire usine. Arnaud Hacault chez Seat nous précise également que dans ces salons, des clients, des concessionnaires de la marque peuvent également s’entretenir avec des dirigeants. Chez Toyota, Arnaud Couturon ajoute que ces espaces VIP peuvent aussi accueillir des salariés de l’entreprise. Chez Jaguar et Land Rover, on permet aux visiteurs de laisser des messages via un mur de leds implantés sur le stand. Le lieu VIP permet alors de poursuivre cette expérience de personnalisation nous dit David Bucher, directeur Marketing.
Résumons : dans les carrés VIP, on trouve donc des propriétaires des véhicules de la marque, mais également des membres de l’entreprise mais aussi de futurs acheteurs, repérés sur le salon par des commerciaux qui vont tenter de les faire venir chez eux. Mais ils ont l’œil et savent repérer ceux qui pourraient laisser espérer un futur achat pour une coupe de champagne ! Sachez enfin que Rolls Royce excelle dans sa gestion de l’exclusivité. Pour pouvoir entrer sur son stand, il faut avoir reçu une invitation nominative. Aucune carte ne permet d’y déroger. La fin du reportage d’Elodie Fournot tournée précisément à l’occasion de la journée VIP est sur ce plan édifiant et cocasse.
Impossible de rentrer sur les stands lors de la soirée VIP d’ouverture du salon de l’auto si vous n’avez pas les sésames appropriés…
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