Le Brésil est devenu le premier producteur mondial d'éthanol. Lors d'une conférence internationale sur les biocarburants à Bruxelles, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a prononcé un plaidoyer pour les biocarburants qui peuvent, d'après lui, combattre la misère dans le monde et dont on peut éviter les effets secondaires néfastes sur l'environnement. Il a affirmé que les biocarburants offrent l'occasion historique de construire un monde prospère, uni et juste. Ils permettent de répondre à un "double défi" : "garantir la sécurité énergétique sans dommages à l'environnement et modifier un modèle de consommation non durable en respectant les aspirations au bien-être et au développement."
Lula s'est dit certain que le succès brésilien pouvait être "répété" dans le monde en développement : "Le Brésil partage son expérience avec les pays qui veulent participer à cette révolution de la biomasse, en particulier les pays pauvres d'Afrique et d'Amérique centrale." Par contre le président brésilien a critiqué l'attitude des Européens : "Vous ne pouvez pas regarder les biocarburants en terme de profit, nous avons besoin de plus de solidarité, pour donner une chance à ceux qui n'ont eu aucune chance au XXe siècle et qui ne peuvent pas se permettre de ne pas en avoir non plus au XXIe siècle. Regardez le monde et songez que tous les pays, depuis le plus petit et le plus modeste, et que tous les hommes, depuis le plus modeste, ont la technologie et le savoir pour creuser un petit trou de 30 cm et planter une "plante à pétrole" qui peut produire de l'énergie. Cette révolution pourrait en plus permettre de démocratiser l'accès à l'énergie, en remplaçant les 20 pays qui produisent de l'énergie par plus d'une centaine de pays qui pourront exporter vers les pays riches."
Les représentants européens considèrent que les biocarburants sont nécessaires pour limiter la dépendance énergétique de l'Union européenne et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Mais le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a tout de même précisé : "Nous sommes tous conscients que la production de biocarburants, dans certains cas, peut causer des problèmes environnementaux en terme de protection des sols, de gestion de l'eau, de biodiversité, de protection de l'air et des forêts du monde." Afin d'éviter cela, la Commission prépare pour fin 2007 des "normes de durabilité" pour les biocarburants, normes qui s'appliqueront à la production européenne (3,9 millions de tonnes en 2005) comme aux importations. Lula a certifié que le Brésil avait déjà intégré la protection de l'environnement dans son développement des biocarburants : "Les programmes biocarburants ont été accompagnés par des actions gouvernementales pour protéger la biodiversité. Et le Brésil développe un programme de certification qui assurera que les biocarburants brésiliens respectent des critères environnementaux mais aussi sociaux."
Parallèlement au Brésil, le ministre indonésien de l'Energie Purnomo Yusgiantoro a indiqué que l'Indonésie a lancé un programme de production de biocarburants pour créer des emplois et pour réduire la pauvreté, même si Jakarta est encore loin des 4,5 millions d'emplois directs ou indirects créés dans ce secteur au Brésil.
Source : AFP
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