Diverses études ont révélé que la pollution automobile provoquait des crises cardiaques, ce qu'on appelle les effets cardiovasculaires des émissions polluantes des véhicules (voir article). La dernière information en date à ce sujet : une équipe de chercheurs américains a indiqué que ce ne serait pas les particules fines qui abîmeraient le coeur mais les hydrocarbures polycycliques aromatisés (HPA). Le biologiste américain John Incardona, de l'Administration nationale pour les océans et l'atmosphère (NOAA), affirme : "On sait depuis longtemps que certains hydrocarbures polycycliques sont cancérigènes. Mais les autres étaient considérés inoffensifs. On les a ignorés jusqu'à la marée noire de l'Exxon Valdez en 1989 en Alaska. Peu après la catastrophe, nous avons surveillé l'impact du déversement de pétrole sur la faune marine et nous avons noté que les larves de saumons et de harengs avaient des malformations cardiaques. Nous avons cherché l'explication et avons fini par identifier les HPA."
John Incardona souligne que l'effet des HPA sur le coeur se retrouve également dans d'autres types de poissons, comme un type de perche souvent utilisée en cardiologie car son coeur a une physiologie similaire à celui de l'homme. Il précise : "On ne sait toujours pas quel composé de la pollution automobile est responsable des effets négatifs sur le coeur. On pense que ce sont les particules, mais on n'a pas pu le démontrer. J'ai vérifié, et les HPA non cancérigènes mais cardiotoxiques se lient souvent aux particules. On peut penser qu'elles sont le cheval de Troie qui permet aux HPA d'endommager le coeur." Cette découverte pourrait être primordiale : vouloir freiner les émissions de particules grâce à de nouveaux dispositifs anti-pollution serait peut-être insuffisant, il faudrait davantage chercher à mieux brûler les HPA présents dans l'essence. John Incardona conclut : "Avec moins de particules, on arrivera peut-être à éliminer le moyen de transports des HPA cardiotoxiques. Mais ce n'est pas sûr. Il faut savoir qui est l'ennemi avant de chercher un moyen de l'éliminer." La pollution automobile est dans le collimateur !
(Source : La Presse Boston Photo : atmo-qualitair)
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