Le 19 décembre 2007, la Commission européenne a proposé que chaque constructeur vendant des véhicules en Europe, européen ou non, se voit attribué un objectif afin d'atteindre une moyenne globale de 130 g de CO2/km sur l'ensemble du parc auto neuf écoulé en Europe en 2012, contre 160 g de CO2/km aujourd'hui. Si cet objectif n'est pas satisfait, le constructeur sera frappé d'une pénalité dès 2012, au départ de 20 euros par gramme de C02 en trop par véhicule vendu et ensuite de 35 euros en 2013, 60 euros en 2014 et 95 euros en 2015 (voir article). Un mois après cette proposition de la Commission européenne, le Parlement européen souhaite plutôt un objectif de niveau d'émissions moyen de 125 g de CO2 /km pour les voitures particulières neuves d'ici à 2015 car "les charges abusives que feraient peser sur l'industrie automobile des objectifs irréalistes" doivent être évitées (voir article).

Le président Nicolas Sarkozy a affirmé que le fait de pouvoir s’offrir un véhicule grand et cher ne donnait pas le droit de polluer plus. Günter Verheugen, commissaire européen chargé des entreprises et de l'industrie, a réagi suite à ces propos : il a dit qu’il ne fallait pas diaboliser l’automobile et ses acheteurs et a souligné : "Je ne vis pas en France, mais je sais qu’il y a des gens qui vivent dans des grands châteaux et qui ont besoin de beaucoup d’énergie pour les chauffer. D’autres vivent sous les ponts et n’ont aucune dépense de chauffage. S’il est immoral de conduire une grosse voiture et ainsi de polluer plus que celui qui conduit une petite voiture, il est alors tout aussi immoral de vivre dans une maison individuelle et de dépenser plus en chauffage que quelqu’un qui vit dans un studio." Le débat autour de la voiture et de la pollution auto prend un drôle de tournant ...

Débat/Emissions de CO2 des voitures : Günter Verheugen versus Nicolas Sarkozy

(Günter Verheugen)

(Source : Le Figaro Photo : DPA)