Voilà qui ne fera pas de mal aux tenants du Lion. Occupé par un voyage de sept jours dans une Chine que les acteurs économiques français se doivent de séduire, le premier ministre Jean Marc Ayrault a cité en exemple la stratégie du groupe automobile tricolore. De douces paroles aux oreilles d'un Philippe Varin récemment chahuté qui accompagne le politique dans cette expédition.


Pour économiquement exister et compter, il faut mondialiser ses stratégies. C'est le message qu'a tenu à faire passer un Jean Marc Ayrault qui a revêtu le costume de VRP des entreprises tricolores en Chine qu'il arpente depuis déjà quelques jours. Et pour illustrer ses propos, le premier ministre a notamment pris pour exemple le constructeur automobile PSA, allié depuis des années au constructeur chinois Dongfeng.


« Aujourd'hui, produire français, c'est produire pour la France », mais c'est aussi « vendre la marque France à l'échelle du monde. En  venant ici, nous sommes convaincus que c'est possible », a déclaré le chef du gouvernement, lors de la visite d'une usine DPCA (Donfeng Peugeot-Citroën Automobiles) à Wuhan, dans le centre de la Chine. Une sémantique mesurée qui évite l'écueil de la délocalisation : « Les grands groupes industriels aujourd'hui doivent consolider leurs bases et, pour l'industrie automobile française, ces bases sont en France et en Europe. Mais ces groupes ne se développent que s'ils sont capables de répondre aux besoins des consommateurs de la scène mondiale » a d'ailleurs insisté le politique, comme pour mieux encore écarter ce spectre.


Là-dessus, le constructeur français s'est vu adouber : certes, PSA  « a connu des difficultés » et « remonte la pente », mais « un groupe industriel de l'automobile qui ne se développe pas à l'échelle mondiale est un groupe qui risque de connaître des difficultés dans les années à venir », a poursuivi le Premier ministre, en relevant que l'avenir de l'économie française passait aussi  « là où il y a des marchés qui sont en croissance. En Europe, le marché est difficile ».       Une ambiance qui a enjoué Philippe Varin qui se prépare à passer son sceptre à Carlos Tavares parce que l'enseigne chinoise Dongfeng a demandé un changement radical au sommet de PSA avant d'envisager y mettre ses billes : « Nous allons croître de 25% cette année dans un marché chinois qui lui-même va croître de 20% » a déclaré l'intéressé qui a aussi insisté sur le fait que le projet industriel avec la marque du crue était toujours en gestation.