Il y a quelques semaines, la Commission européenne annonçait son intention de modifier la réglementation en matière d’émissions de CO2. Une annonce à l’origine de désaccords au sein de l’Association Européenne des Constructeurs d’Automobiles (ACEA) entre Allemands, Français et Italiens.


Au début du mois de juin, la Commission européenne laissait entendre qu’elle pourrait adoucir sa position en matière d’émissions de CO2. Finalement, c’est le contraire qui devrait se produire puisque l’objectif, qui était de faire moins de 130 g/km à l’horizon 2015, devrait finalement s’établir à 95 g/km d’ici 2020.


Une information qui divise les constructeurs. D’après l’Union européenne, les allemands comme Volkswagen, BMW ou encore Daimler plébiscitent une méthode de calcul basée sur le poids de la voiture : il y aurait ainsi plus de tolérance pour les voitures dont le poids est élevé. Une position qui ne fait pas l’unanimité, notamment du côté de Renault, PSA ou encore Fiat.

 

Pour Sergio Marchione, président de Fiat et de l’ACEA, la méthode proposée jouerait en défaveur des producteurs de petites voitures et ne pénaliserait pas les modèles qui polluent le plus au quotidien. De plus, il est évidemment plus facile de réduire le poids d’une Audi A7 que celui d’une Fiat 500.


Ce débat n’est pas nouveau. En 2008 déjà, les Allemands défendaient la même position et avaient finalement obtenu gain de cause. Aujourd’hui, de nouvelles critiques se font entendre : les modèles premium et les grosses voitures parcourent souvent des distances plus grandes et pollueraient donc plus que les petits véhicules. Un paramètre qui n’est pas pris en compte dans la méthode de calcul actuelle, basée sur le poids de la voiture.

 

Alors que la Commission doit encore officialiser sa position, une autre voix se fait entendre. Il s’agit de celle de l’European Aluminium Association (EAA). Cette dernière défend la méthode des Allemands et surtout ses intérêts en matière de réduction du poids des véhicules modernes.


Bernard Gilmont, directeur des transports au sein de l’EAA, a déclaré que, selon lui, «une voiture sept places devrait avoir le droit de polluer plus qu’un petit véhicule». D’après lui, le potentiel de la réduction du poids des véhicules est largement sous -exploité en Europe.

 

Interrogée par le site Automotive News, l’ACEA a indiqué qu’aucune position commune n’a été adoptée pour le moment. A l’heure actuelle, elle attend la déclaration officielle de la Commission européenne, dont on ne sait quand elle aura lieu, pour se prononcer. Sergio Marchione a tout de même précisé que cette fois, les petits constructeurs défendront fermement leur position.