Dès la création de l'automobile, au début du 20e siècle, les questions de la vitesse et de la performance se sont posées. Comme l'objet était en phase de conception, il s'agissait de faire des tests de fiabilité et de vitesse sur le moteur à explosion. Les premières courses automobiles sont nées de la nécessité de contrôler et d'observer les évolutions apportées à la mécanique. Pour autant, ce rapport à la course automobile, s'il est intrinsèque de sa création, n'était pas un blanc-seing donné à tous les conducteurs. Bien au contraire, dès 1922, le premier permis de conduire spécifiait que chaque conducteur doit adapter sa vitesse aux circonstances. En filigrane donc, la vitesse apparaissait potentiellement comme dangereuse. Mais ce n'est qu'en 1954 que les premières limitations de vitesse apparaissent.

Après-guerre, la voiture se démocratise. Les classes moyennes, voire modestes, peuvent en acheter et découvrent un objet qui évoque certes la performance mais est aussi un instrument de liberté. Les premiers problèmes d'accidentologie découlent de cette démocratisation. Conséquence, la France a longtemps été désignée comme l'un des pays les plus dangereux d'Europe en matière de sécurité routière. Fin 70, les pouvoirs publics commencent à se saisir de cette insécurité routière. Les années 90 durcissent les règles : contrôles de vitesse réguliers, permis à points en 1992, sensibilisation du public. Les accidents diminuent mais pas assez. Il faut plus de répression : le 27 octobre 2003, le premier radar automatique est installé à titre expérimental dans la région parisienne. Le premier d’une longue série… Dix ans plus tard, Caradisiac a interviewé des automobilistes pour connaître leur sentiment sur la notion de vitesse. Les mentalités ont évolué : la vitesse fait peur désormais et les Français semblent favorables en majorité à une diminution de la vitesse. Les politiques répressives ne vont donc pas s’alléger.