Après une saison d’existence, la Racecarseries continue son bonhomme de chemin dans le paddock des circuits français et se présente même cette année adoubée par les Dieux de la NASCAR qui l’ont pris réellement en compte dans leur nébuleuse. Au point qu’à travers cette catégorie initiée par Jérôme Galpin, tout un chacun peut espérer gravir les échelons jusqu’à la grille suprême d’Outre-Atlantique. Un joli coup réalisé par le Loir et Chérien car il n’était pas du tout évident de prime abord d’imposer ainsi sur nos circuits cette berline à l’aspect pataud de 450 ch et 1 150 kilos.
Reste qu’à côté de la course, la catégorie prétend aussi apporter cet esprit de convivialité que les ricains ont toujours aimé entretenir dans leurs sports mécaniques. Une autre gageure sous nos latitudes qui aiment voir les protagonistes se chauffer tout autant sur la piste qu’en coulisse. Pour tout dire, ce Racecar relèverait presque de l’énigme si bien que lorsque le grand manitou vous propose de venir à la séance de roulage organisée au Mans, on se rue sur son casque et sa combinaison pour sonder ce monde venu d’ailleurs.
C’est ainsi que dimanche 14 mars, nous nous sommes retrouvés au milieu d’un peloton bigarré mené par un Christophe Tinseau toujours prodigue en bons conseils pour ses ouailles. Le rassemblement avait de l’allure et vous pourrez par ailleurs vous en repaître au travers d’un album souvenir.
A côté des européennes racées et autres barquettes au goût fruité, l’américaine jure presque par ses dimensions et sa philosophie. Le contraste en est même saisissant et avant de prendre le volant, on s’interroge sur ce qui va advenir de ce choc des cultures. Pour ce qui est de l’accueil et de la prise en main, le team Efjie a tout compris de cette convivialité précédemment citée. On est comme des coqs en pâte, ne manquant ni de viennoiserie et encore moins de café, tout en étant sans cesse managé par un Jérôme Galpin à la bonne humeur inoxydable. A côté de ça, on est briefé par le reste d’une équipe aux petits oignons. Tout est fait pour vous détendre tout en vous mettant en condition si bien que lorsque vient l’heure d’aller au charbon, on a l’impression d’avoir été toujours là.
Ce qui n’est évidemment pas le cas et on s’en rend compte lorsqu’il faut se glisser dans l’antre de la bête. Une gymnastique à bien assimiler. Une fois à l’intérieur, on se trouve confronté à un enchevêtrement de tubes et au paradoxe suivant : le gabarit est ostentatoire, mais le champ de vision n’est pas si énorme si bien qu’il faut vite s’habituer à prendre de nouveaux repères. Explication de texte sur comment ébrouer la bête et mise à feu. Le V8 claque d’abord et ronronne ensuite. Ou plutôt le voilà qu’il grogne, tout prêt à se jeter sur les proies fluettes qui vont se trouver sur son passage. Dernière recommandation de Jérôme avant de se lancer dans l’arène : « Aucune assistance électronique, une boite en H, c’est toi qui fait tout ! » Voilà qui promet…
Première et, non, je ne cale pas en prenant la rampe de lancement vers l’infini et au-delà. Premiers mètres : force est de constater que, déjà, on inhibe quelque peu ses craintes. Le monstre impotent et rageur se fait étonnamment docile et maniable. La direction ne souffre d’aucune inertie tandis que le 5,7 litres est d’une totale disponibilité. Le couple autorise beaucoup tout comme la caisse pardonne pas mal et sait téléphoner lorsqu’une urgence se pointe à l’horizon.
Bref, cette auto vous laisse prendre vos marques et même si le freinage paraît un poil long, on ne saurait trop le titiller de par le manque d’expérience générale. Celui-ci lié à la décharge signée juste avant de prendre la piste calme les pulsions criminelles, mais pour autant, on finit par se retrouver dans cette cage de fer. Et même y prendre du plaisir.
Pris dans l’ambiance, la rusticité de la transmission tourne au folklore bon teint et on se dit que pour faire claquer un vrai chrono avec cet engin, il faut sans aucun doute se cracher dans les mains. Quant à le faire sous la pluie, ça doit être un sacré défi !
Le Racecar, c’est une sorte de retour aux fondamentaux. Un ensemble aux recettes éprouvées, techniquement sans surprises et qui ne demande qu’à rouler. Pour un meeting, la location s’élève entre six et huit milles euros suivant les prestations fournies par les écuries. Le tout pour un programme qui garantit deux heures de pilotage chaque week-end. Pour celle ou celui qui veut joindre l’utile à l’agréable, ce n‘est sans doute pas la moins mauvaise des formules.
Fiche Technique:
Châssis
- Tubulaire, homologué FIA
- Spécifications uniques circuits routiers
Moteur __
- V8 Chevrolet, 5,7 litres
- Puissance : 450 ch-Couple 55 m/kg
- Echappement avec silencieux (95 db)
- Catalyseur et carburant green
- Carburateur 4 corps
Transmission
- Propulsion
- Boite 4 vitesses, commande en H
- Différentiel Detroit locker
- Embrayage triple disques
Freinage ____
- Nouveau système ultra performant
- Etriers 4 pistons monoblocs
- Disques av 330 mm / ar300 mm
Divers ____ ___
- Suspensions spécifiques
- Jantes 10,5 x 15’’
- Réservoir 100L FIA FT3
- Direction assistée «quickrack»
- Pneumatiques MICHELIN slicket pluie
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