Le 11 janvier 2007, les résultats définitifs du sondage réalisé par l'institut TNS Sofres pour AXA Prévention ont été publiés. En 2006, les mauvaises habitudes des automobilistes reprennent le dessus. Voici le détail de cette étude de la 3e édition du Baromètre AXA Prévention.
"La vitesse n'est pas un cas isolé ; les mauvais comportements en ville non plus. Les résultats de la 3e édition du baromètre réalisé pour AXA Prévention sont inquiétants sur la plupart des items. Après un léger recul des infractions déclarées en 2005 par rapport à 2004, l'édition 2006 montre la réapparition d'une tendance vers des comportements à risques et la fragilité des acquis. Nouveauté 2006 : l'étude dresse un panorama des comportements des conducteurs région par région : Alsace, Lorraine, Haute-Normandie, Basse-Normandie, Bretagne, Ile-de-France, Midi-Pyrénées, Nord-Pas de Calais, Pays de la Loire, Rhône-Alpes, PACA.
2006 marque le retour des mauvaises habitudes
Chassez le naturel, il revient au galop ! Cet adage pourrait résumer l'évolution du comportement des Français au volant entre 2002 et 2006. En effet, les bonnes résolutions prises au lendemain de 2002 (alors que la lutte contre l'insécurité routière est déclarée priorité nationale) s'étiolent avec le temps. En 2004, 55% des automobilistes confiaient que les mesures gouvernementales les avaient fait rouler plus prudemment au cours des 12 mois écoulés. En 2005, ils n'étaient plus déjà que 50% à déclarer être plus vigilants. En 2006, 45% des automobilistes déclarent avoir changé de comportement depuis les mesures prises en 2002.
Davantage d'infractions en ville
On observe d'abord une certaine recrudescence des infractions en ville avec des pourcentages qui dépassent les chiffres des deux précédentes années. Ainsi, 74% des conducteurs avouent en 2006 qu'il leur arrive de ne pas s'arrêter au feu orange, contre 71% en 2004. De même, 52% (+ 4 points) des automobilistes déclarent qu'il leur arrive de rouler à 65 km/h en ville ; ils étaient 51% et 48% à indiquer commettre l'infraction en 2004 et 2005. L'oubli du clignotant pour doubler ou tourner concerne 54% des conducteurs, un chiffre en hausse de 5 à 6 points, si l'on se réfère aux deux années antérieures. Enfin, un conducteur sur quatre avoue qu'il lui arrive de répondre au téléphone en conduisant.
Davantage d'infractions sur les routes et les autoroutes
Le constat est également inquiétant sur le réseau routier. Les conducteurs déclarent qu'il leur arrive de commettre les infractions suivantes :
- le dépassement des limites de vitesse sur autoroute : alors qu'il enregistrait un recul de 12 points en 2005, il augmente de 10 points en 2006, passant de 17 à 27% (29% en 2004).
- doubler par la droite sur autoroute : 22% des conducteurs avouent doubler par la droite en 2006, soit une fréquence en hausse de 5 points par rapport à 2004.
- le changement de file intempestif : il ne cesse de gagner du terrain (16% en 2004, 19% en 2005 et 23% en 2006).
Sanction relativisée
Si les radars, déployés sur les routes dès 2003, influencent la conduite des Français (50% en 2006, pour 47% en 2005), en revanche, les conducteurs semblent moins sensibles à la perspective de perdre des points sur leur permis (47% en 2006, en recul de 5 points par rapport à 2005). 17% des automobilistes (soit près d'un sur cinq) déclarent avoir perdu des points, dont 7% 3 points et plus.
Davantage de souplesse réclamée
En hausse de 5 points par rapport à 2005 avec un score de 24%, la demande de souplesse quant à la sanction des infractions gagne du terrain, en particulier auprès des hommes et des « gros rouleurs ».
Certains comportements à risque minimisés
Cette tendance est surtout forte en ville... Qu'il s'agisse de l'oubli du clignotant, de l'arrêt au feu orange ou du dépassement de vitesse en ville, ces comportements à risques apparaissent moins dangereux en 2006 qu'ils ne l'étaient en 2004.
Si 63% des conducteurs jugeaient dangereux le fait de ne pas s'arrêter à l'orange en 2004, ils ne sont plus que 53% à en être convaincus en 2006. De même, ils sont 6% de moins qu'en 2004 à que l'oubli du clignotant et le dépassement de vitesse en ville sont des comportements dangereux en soi.
Les principales contradictions demeurent
Décelées dans les précédents baromètres, les principales contradictions des Français au volant demeurent. Elles vont même en s'amplifiant. En effet, dans bien des situations, l'écart entre les comportements perçus comme dangereux et les comportements réels au volant se creuse. Ainsi pour les dépassements de vitesse en ville (- 6 points, 63%), l'usage du téléphone au volant (- 7 points, 83%) ou encore le passage au feu orange (- 10 points, 53%), l'incidence des comportements à risques est minimisée par rapport à 2004 et le pourcentage des contrevenants est en constante progression (respectivement + 1, + 7 et + 3 points).
Les Français sont favorables à une prévention accrue
95% des automobilistes accordent de l'importance à la prévention. L'importance perçue de la prévention des accidents de la route enregistre un score de 95%, en hausse de 20 points par rapport à 2005. En 2006 « l'alcool et les jeunes» (respectivement au second et au quatrième rang en 2005) arrivent en tête des thèmes de prévention que privilégient plus d'un Français sur deux. L'éducation des enfants au risque routier figure en troisième position avec 48% de citations. Le thème de la vitesse, premier en 2005, arrive au 8ème rang des citations spontanées
La vitesse est-elle bien perçue comme dangereuse ?
La vitesse comme principale cause d'accident est assimilée par le plus grand nombre. Un chiffre le prouve : 91% des sondés associent les limitations de vitesse à la volonté de diminuer la gravité des accidents en cas de choc ; ils ne sont que 58% à penser qu'elles sont justifiées par la volonté de l'Etat de récolter des fonds. Cependant, seuls 24% des Français, soit moins d'un sur quatre, plébiscitent les campagnes de prévention pour inciter au respect des limitations de vitesse.
Présentations des résultats régionaux : des écarts considérables
Qui respecte les limitations de vitesse ? Sur autoroute, 81% des conducteurs du Nord-Pas-de-Calais affirment respecter ces limitations à 81% et apparaissent ainsi les plus disciplinés ; à l'inverse, des conducteurs de l'Ile de France qui n'ont pas peur d'être bons derniers en n'étant que 61% à déclarer respecter ces limitations. La moyenne nationale se situe à 73%.
En ville, les Nordistes sont toujours très bien placés (55% affirment respecter les limitations de vitesse en agglomération) mais juste derrière les Alsaciens qui se placent en tête (56%). La dernière place par contre est bien toujours occupée par l'Ile de France avec seulement 37% des conducteurs déclarant respecter les limitations de vitesse en ville pour une moyenne nationale de 48%.
Qui conduit en téléphonant ? Les conducteurs du Nord-Pas-de-Calais apparaissent définitivement les plus vertueux avec le plus faible taux de personnes déclarant répondre au téléphone en conduisant (17%) pour une moyenne nationale de 25%. Les Bretons se placent en deuxième meilleure position avec 21%. La fin du classement est occupée par les conducteurs d'Ile de France qui avouent à 36% répondre au téléphone en conduisant tandis que les conducteurs de Midi-Pyrénées se placent en avant-dernière position avec 33%.
Il est intéressant de constater que les Franciliens sont les conducteurs qui connaissent le mieux la sanction de perte de 2 points sur le permis de conduire encourue si l'on téléphone en conduisant sans kit mains libres. Ils enregistrent le meilleur taux de réponse à cette question de connaissance (46%) pour une moyenne nationale de 39%.
Qui connaît son code de la route ? Qui connaît la distance de sécurité (90 mètres à respecter à 130 Km/h) ? Peu de conducteurs apparemment. Ce sont les Alsaciens, les Lorrains et les conducteurs de Midi-Pyrénées qui arrivent en tête avec 18% de bonnes réponses pour une moyenne nationale de 15%. Avec peu d'écart, ce sont les Franciliens (12%) et les Bretons (11%) qui arrivent en dernière position.
Qui connaît la limitation de vitesse par temps de pluie sur route nationale (80 Km/h) ? Là, les résultats sont nettement plus rassurants avec une moyenne nationale de 46% de bonnes réponses. Les conducteurs des Pays de la Loire et les Bretons sont les plus au courant avec respectivement 62% et 59% de bonnes réponses. Peut-être moins habitués à la pluie, les conducteurs de la région PACA quant à eux arrivent en dernière position avec seulement 27% de bonnes réponses.
Qui pensent être les meilleurs conducteurs ? Ce sont les conducteurs d'Alsace et de Lorraine qui apparaissent les plus satisfaits d'eux-mêmes : 66% d'entre eux s'estiment comme de bons conducteurs. Les conducteurs de Bretagne arrivent en 2ème position avec 65% alors que la moyenne nationale se situe à 50%. Les Franciliens et les conducteurs de la région PACA terminent en queue de peloton avec respectivement 35% et 27% de bonne opinion des conducteurs de leur région.
Il faut souligner le fait que ce baromètre étudie la perception que les conducteurs des différentes régions ont d'eux-mêmes et non la réalité statistique des accidents de la route dans chaque région.
Vers une prévention plus régionalisée ?
Le 3ème Baromètre AXA Prévention permet, de par son approche régionale, de distinguer les attentes des onze régions sondées en matière de prévention des accidents. Les attentes en matière de prévention diffèrent d'une région à l'autre. Toutes les régions, sans exception, estiment de 93 à 97% que la prévention est importante. Si au plan national, le thème de l'alcool au volant retient le plus de suffrages, il fait figure de grand favori en région Bretagne avec un score de 61%, pour une moyenne de 54%.
Deuxième thème plébiscité par les Français (à hauteur de 52%), la prévention pour les jeunes au volant. Ce thème fait partie des attentes exprimées à 62% par la région Alsace-Lorraine. Enfin, l'éducation des enfants à la sécurité routière que 48% des Français souhaitent voir améliorée arrive en tête des thèmes de prévention prioritaires en Normandie. Au niveau national, il y a peu d'attente sur un sujet majeur, la vitesse (24%)."
Plus d'informations : Rémy POTHET / Muriel GOFFARD Département Automobile Tél : 33 (0)1 40 92 27 47 Fax : 33 (0)1 40 92 28 28 muriel.goffard@tns-sofres.com
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