L'Institut français de l'environnement (Ifen) a effectué une étude sur les impacts des vacances des Français sur l'environnement. Il indique que les dynamiques en œuvre dans les activités touristiques des ménages évoluent et ont des effets croissants sur l’environnement et l’économie. Les motifs personnels (agrément, famille, amis…) amènent les Français à se déplacer en masse sur le territoire national ; 165 millions de séjours (2005) s’ajoutent à environ 57 millions d’excursions (2004). En 2005, 65% des citadins, dont 23% habitant l’agglomération parisienne et 30% vivant dans des agglomérations supérieures à 100 000 hab., partent en vacances.
L'Ifen explique que les départs en vacances restent concentrés en été et les fins de semaine. Les séjours se raccourcissent. 29% des séjours annuels se déroulent sur les 2 mois d’été. En 2005, chaque Français est parti pour 5,4 week-ends et pour 2,66 excursions dont 60% les jours de fin de semaine et jours fériés. Les Français sont plus nombreux à partir en congés (+24% entre 1990 et 2004), mais les courts séjours (de moins de 3 nuitées) se multiplient (+14% entre 1998 et 2004), tandis que les longs et moyens séjours se raccourcissent (de 14 à 10 nuitées en moyenne en 15 ans). Ces mouvements ont des implications locales : accroissement des nuisances routières (embouteillages, bruit, pollution de l’air), accentuation de l’utilisation des équipements collectifs des communes réceptrices (traitements des eaux usées, déchets, alimentation en eau potable), augmentation des loisirs ayant la nature pour support, tout en s’accompagnant d’un gain économique local indéniable.
L'Institut mentionne que les déplacements liés aux vacances, effectués en voiture, génèrent environ 12,4 Mteq (millions de tonnes) de CO2, soit 16% des GES émis sur le territoire national par les véhicules particuliers. Plus le déplacement est de courte durée, plus le poids du transport se fait ressentir dans les émissions du GES, comme dans le budget vacances des ménages. Pour l’ensemble des séjours, quelle que soit leur durée, un voyage en voiture représente en moyenne 187 kilos de CO2, sans considérer les déplacements quotidiens pendant la durée du séjour. Une seule excursion en voiture à la journée émet 93 kilos de CO2. Les voyages en train représentent 13% des déplacements touristiques sur le territoire national. Un voyage en train génère 12 fois moins d’émission de GES qu’un voyage en voiture à distance égale. En revanche, 53% des départs vers l’étranger (20 millions de séjours) s’effectuent en avion, ce qui représente environ 13 Mteq CO2.
D'après l'Ifen, avec les arrivées de touristes, la démographie de certains départements peut doubler voire même tripler. Les Français se rendent essentiellement en ville, à la campagne (34% et 33%), pour des séjours relativement courts (en moyenne 4,5 nuitées). À l’opposé, ils sont moins nombreux à se rendre sur le littoral (26% des destinations) et à la montagne (14% des destinations), mais leurs séjours y sont plus longs (en moyenne 8 et 7 nuitées). Cet apport démographique temporaire, mais parfois considérable (surtout quand on rajoute les étrangers), pose des problèmes dans les milieux où la ressource en eau est fragile (mer et montagne). Des stations d’épuration, calibrées sur les populations de pointe, fonctionnent en "sous-régime" une partie de l’année.
Dans l'Hexagone, les périodes de congés contribuent ainsi à la pollution et au réchauffement climatique.
Source : Ifen Photo : yevrobatsi.org
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