En Belgique, l’organisation de mobilité Touring a pointé du doigt un autre élément source de pollution en ville : les feux de signalisation mal synchronisés qui engendrent trois fois plus de CO2 !
Elle détaille son enquête à ce sujet :
« Des nouveaux comptages et mesurages que nous avons dressés, il ressort que les émissions CO2 triplent si les véhicules sont bloqués dans des files créées par des feux de signalisation non synchronisés. Pire encore : les émissions de particules fines, NOx et CO augmentent elles aussi. Là ou les constructeurs font des efforts énormes pour rendre leurs voitures moins polluantes, nos autorités ne semblent pas vouloir s’investir dans des solutions simples et peu onéreuses.
Toutes les autorités belges sont en tort, mais la situation la plus frappante se situe en Région Bruxelloise, car ici on refuse même de synchroniser les feux pour soi-disant décourager les automobilistes. Bruxelles Mobilité, apparemment devenu le porte-parole des ministres bruxellois, nous reproche de ne pas nous baser sur des études et enquêtes.
L’organisation rappelle à ce sujet l’étude très professionnelle et objective effectuée l’an dernier, en collaboration avec l’Université de Louvain et la Febiac. Un exemple typique est le Boulevard Charles-Quint. Les véhicules doivent attendre en moyenne 4 cycles avant de pouvoir passer et la perte de temps peut atteindre 9 minutes. Selon les calculs, les émissions de CO2 sont trois fois plus élevées par rapport un cycle unique et 1.5 minute d’attente. Les émissions de CO augmentent de 10% et de Nox de 6%. D’autres exemples se retrouvent dans tout le pays : toujours à Bruxelles, au boulevard Louis Schmidt et au boulevard Lambermont, à Liège, au boulevard d’Avroy et au boulevard de la Sauvenière, à Louvain, avenue Roi Baudouin …
Il est scientifiquement prouvé que des véhicules qui freinent et démarrent constamment dans des embouteillages sont beaucoup plus polluants que s’ils circulent de façon fluide et homogène. La coordination des feux de signalisation aux différents carrefours et la mise en place d’ondes vertes offrent également des solutions permettant de mieux exploiter la capacité du réseau.
Il est important que la régulation des feux de signalisation soit bien adaptée aux flux de trafic. Cela implique la mise sur pied de comptages de trafic réguliers, permettant de déterminer la régulation optimale. Ce suivi fonctionnel permet que les feux tiennent compte des changements structurels et des variations des flux de trafic.
Dans la pratique, nous constatons que (trop) peu de ressources humaines sont allouées à ce suivi fonctionnel. Le suivi est trop superficiel et certaines opportunités ne sont pas saisies. Nous perdons dès lors inutilement beaucoup de temps aux feux de signalisation.
La mise en place d'une ‘Equipe d’Entretien des Feux de Signalisation (EEFS)’ chargée d'analyser et de réguler les flux de circulation, mais aussi de procéder aux adaptations nécessaires en termes de réglage des feux de signalisation et de contrôler l’effet de ces adaptations, offre la possibilité d'obtenir un gain majeur pour la société avec des moyens relativement limités. Dans les autres pays, des initiatives de ce type ont permis d'obtenir des scores de 30 à 80 contre 1 en termes de coûts/bénéfice.
Les automobilistes confrontés à des situations où les feux sont clairement responsables des files, peuvent le signaler à info@touring.be. »
Vous l'avez compris : Touring et les automobilistes belges veillent au grain dès cet été ! Histoire de faire bouger les politiques pour qu'ils remédient à cette situation...
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération