Si, du côté de Renault, on sortait une nouvelle monoplace aux couleurs vives et pimpantes, chez Williams, on faisait profil bas en avançant timidement une FW31 sapée comme une veuve et aux contours presque trop traditionnels pour être honnêtes. Le ciel gris et la pluie ajoutaient à cette sinistrose ambiante appuyée par un discours officiel proche de l'auto-flagellation: « Nous avançons sans aucune certitude. Le style Williams est d'être pessimiste et d'assurer les fondamentaux. Se sous-estimer et surprendre est le meilleur chemin » a déclaré un Sam Michaël que l'on classerait bien pour la circonstance parmi les adeptes de Confucius.
« Où nous allons est tout relatif. Si toutes les équipes ont abattu le même boulot que nous, alors nous resterons à la même place » a-t-il ajouté dans un déchainement de passion. Heureusement que le patron, Sir Franck, s'est laissé quelque peu aller en esquissant presque un sourire en affirmant que « ce sera une année très intéressante. Les nouvelles règles sur l'aérodynamisme nous ont poussé à approcher différemment la voiture dans plusieurs secteurs. J'espère que Williams va faire un pas en avant très significatif avec la FW-31.»
Un écart de langage bien vite rectifié par le pilote d'essai Nico Hulkenberg. L'Allemand a en effet planté la dernière née dans le rail, se faisant piéger par la piste humide, quelques heures après sa présentation. Pas de quoi s'enthousiasmer, en effet.
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