Les appels au secours désespérés de Rick Wagoner le patron de General Motors n'ont toujours pas débouché sur du concret. Le spectre d'une faillite du géant de l'automobile n'émeut pas outre-mesure les membres du gouvernement Bush qui ne se pressent pas pour aider le patient arc-boutés qu'ils sont sur les préceptes de la régulation automatique du marché. Barack Obama qui, lui, veut aider le secteur ne sera effectivement en fonction que le 20 janvier prochain et GM est contraint de patienter même s'ils affirment ne pouvoir attendre jusque là !
Bref, nous ne sommes pas en France et l'état d'esprit diffère sur bien des points. Wagoner qui a souhaité communiquer publiquement sur la situation a visiblement irrité les hautes sphères économiques du gouvernement et désormais, son temps est compté. Mais il persiste.
Selon lui, les conséquences d'une faillite dévasterait carrément l'économie américaine. Wagoner affirme que les répercussions seraient bien plus grande que le montant de l'aide que réclame le secteur automobile (25 milliards de $). Pour Wagoner, cette aide ne peut être considérée comme une "nationalisation du secteur automobile" mais bien comme un coup de pouce passager permettant de résister à une crise financière qui bloque le système du crédit dans tout le pays, aussi bien pour les entreprises que pour les particuliers.
Pour Wagoner, aller jusqu'au dépôt de bilan est suicidaire car GM ne pourrait pas se relever ensuite:
"L'idée voulant qu'il suffise d'invoquer le Chapitre 11, se tenir tranquille pendant trois mois et accepter de réduite sa dette et s'abstenir de payer ses fournisseurs est tout simplement une vue de l'esprit", a-t-il dit, ajoutant que la plupart des consommateurs "cesseraient d'acheter des véhicules produits par un groupe en situation de faillite."
Entre-temps, le Sénat américain à majorité démocrate (Obama) a dévoilé une proposition de loi accordant 25 milliards de dollars d'aide remboursables sur 10 ans (sous forme de crédits à 5% d'intérêts sur 5 ans puis à 9% sur les 5 années restantes) au secteur automobile avec des contre-parties drastiques. En échange, les entreprises bénéficiaires s'engageraient à ne verser aucun dividende aux actionnaires durant la durée du prêt et à éradiquer les parachutes dorés de ses dirigeants.
Ces 25 milliards proviendraient du Plan Paulson qui doit injecter 700 milliards dans l'économie américaine (surtout les banques) afin de lui faire passer la crise. Ces 25 milliards s'ajouteraient à 25 autres milliards déjà votés en début d'année qui prévoyaient d'aider là aussi les constructeurs américains dans la conception de véhicules plus économes en carburant.
Pendant ce temps, l'Europe réfléchit elle aussi aux modalités d'une aide au secteur automobile.
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