Honda dispose de cinq usines en Chine, dont quatre assemblent 650 000 voitures par an pendant que la cinquième, située à Foshan dans la province du Guangdong, leur fournit des pièces détachées, principalement des boîtes de vitesse manuelles pour les Accord, Fit/Jazz et Odyssey principalement destinés au marché local. C'est justement dans cette dernière usine que les 1850 ouvriers ont décidé de cesser le travail le 17 mai dernier, paralysant du même coup les quatre autres une fois le stock épuisé.
Leurs revendications portaient avant tout sur les salaires, puisqu'ils réclamaient qu'ils soient augmentés de 1 450 yuans à entre 2 000 et 2 500 yuans. Finalement, ils obtiendront une hausse de 24% pour atteindre 1 910 yuans, soit 228€ et ont accepté mercredi dernier de reprendre le travail, même si une centaine d'entre eux auraient refusé cette proposition de la direction. Les usines d'assemblage au chômage technique ont quant à elles redémarré vendredi.
C'est un tournant dans l'histoire de la Chine. Jusqu'ici considérée comme l' « usine du monde », son statut a radicalement changé l'année dernière quand elle est devenue le premier marché automobile mondial devant les Etats-Unis. Honda lui-même y a écoulé 580 000 voitures l'année dernière, ce qui représente 17% de ses ventes mondiales. L'ouvrier est maintenant aussi un client qui, même si les grèves sont normalement interdites dans l'Empire du Milieu mais aujourd'hui tolérées, n'hésite plus à protester pour obtenir des conditions de travail se rapprochant de celles de son collègue étranger.
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