Parmi la kyrielle de projets plus ou moins avancés présentés dans l'enceinte du Pavillon Vert au Salon de Genève en 2011, un seul a vraiment retenu notre attention. Il s’agit d’un système soit hybride avec boîte et différentiel, ou bien en configuration range extender (prolongateur d’autonomie à énergie fossile qui rend utilisable un véhicule électrique hors de la ville comme pour la Chevrolet Volt/Opel Ampera) à moteur thermique sphérique proposé par la société suisse Innomot AG. Développé en Allemagne par Innojet depuis 1998 par l’équipe du Dr. Herbert Hüttlin, ce moteur repose sur une cinématique de motorisation tridimensionnelle à deux chambres de combustion, qui plus est parfaitement intégré à un générateur électrique annulaire.  Impossible à décrire en quelques lignes, les passionnés de technique retrouveront le fonctionnement du Hüttlin Range Extender sur le site innomot.de (en allemand et en anglais) ou mieux, avec schémas et animations sur la galerie d’innomot.org.

Ce système de transmission d’énergie par deux (voir quatre) moteurs sur moyeu de roue ou sur axe semble particulièrement ingénieux, mais il reste à vérifier si le rendement et tous les autres paramètres (de la facilité d’industrialisation à la fiabilité) sont bien au rendez-vous. Ce qui ne devrait pas tarder puisque ce moteur est déjà passé sur banc depuis plusieurs mois.

Pour l’instant, il n’y a à notre connaissance que Lotus Engineering qui propose déjà un range extender digne d’intérêt (qui vient encore de gagner en compacité), et dans une moindre mesure le petit mais réputé motoriste helvète Swissauto Wenko AG (présent lui aussi dans le pavillon vert). Après Getrag, les grands motoristes européens (AVL, IAV, FEV) devraient présenter le résultat de leurs recherches dans ce domaine dès cette année. Un enjeu majeur de la mobilité ces prochaines années dans la mesure ou les prolongateurs d’autonomie permettent non seulement de réduire la taille des batteries –donc d’abaisser le poids et les prix- des véhicules,  mais aussi de diminuer l’usage de terres rares dont l'extraction est pour le moins polluante. Pour au final améliorer sensiblement le rapport coût/bénéfice des véhicules électriques, en autorisant un rayon d’action comparable à un véhicule à essence conventionnel avec une consommation de carburant fossile divisée environ par cinq. Voilà un stand qui nous change du bric à brac de vélos, tricycles et voiturettes purement électriques du Pavillon Vert de cette année.